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Auction archive: Lot number 469

Albert Camus (1923-1960) Pour une trêve civile en Algerie. Appel d'Albert Camus

Estimate
€0
Price realised:
€94,800
ca. US$130,180
Auction archive: Lot number 469

Albert Camus (1923-1960) Pour une trêve civile en Algerie. Appel d'Albert Camus

Estimate
€0
Price realised:
€94,800
ca. US$130,180
Beschreibung:

Albert CAMUS POUR UNE TREVE CIVILE EN ALGERIE. APPEL D'ALBERT CAMUS Manuscrit de 10 pages à en tête de la N.r.f. Écriture dense et serrée. Dédicacé à René Sintès et sa femme Evelyne, le 21 janvier 1956. La première page porte la dédicace " À Evelyne et René Sintès / leur frère en Algérie / Sintès-Camus " Signature d'une insigne rareté, ce doit être certainement l'unique fois que l'écrivain accole le nom de jeune fille de sa mère Catherine Sintès [devenue Camus], au sien. Il faut voir ici une ellipse intellectuelle, René Sintès devenant le frère de combat et leur homonymie les liant plus encore. René Sintès est bien plus jeune que Camus, il est né à Alger en 1933, peintre actif dès les années 1950, il va devenir l'un des peintres non-figuratifs algérois les plus remarqués avec Maisonseul et Durand. Edmond Charlot, l'éditeur, fut le grand catalyseur de la vie intellectuelle et artistique de ces années troubles à Alger. C'est lui qui organisa le prix Comte-Tinchant qui fut attribué à René Sintès en 1957. C'est sans doute aussi chez Charlot qu'Evelyne et René Sintès firent la connaissance d'Albert Camus. Lorsque Camus parlait d'eux, il disait : " […] des hommes exprimant une certaine terre, une certaine manière d'aborder les hommes ". La préparation à la conférence lors de laquelle Albert Camus lancera son appel, réunit autour de lui artistes et intellectuels. On y retrouve notamment Jean de Maisonseul, Emmanuel Roblès, René Sintès, Amar Ouzegane, Boualem Moussaoui. Ces réunions préparatoires ont lieu rue du Lézard, dans la salle de répétition du théâtre Mahieddine. Dès le début de l'automne 1955 Charles Poncet, Louis Miquel Roland Simounet et l'abbé Tissot s'y retrouvent ; ce sont les représentants uniques à cette époque d'une passerelle de dialogue entre européens et musulmans. Les réunions s'intensifient et aboutissent le 16 janvier 1956 à la mise en place d'un " Comité pour une trêve civile " appelé d'abord " Comité pour la Paix ", et destiné à soutenir l'initiative d'Albert Camus. La veille de son départ pour Alger, Camus écrit dans L'Express du 17 janvier 1956 : " Les Français qui, en Algérie, pensent qu'on peut faire coexister la présence française et la présence arabe dans un régime de libre association, qui croient que cette coexistence rendra justice à toutes les communautés algériennes, sans exception, et qui sont sûrs en tous cas qu'elle seule peut sauver, aujourd'hui de la mort et demain de la misère le peuple de l'Algérie, ces Français-là doivent prendre leurs responsabilités et prêcher l'apaisement pour rendre le dialogue à nouveau possible. Leur premier devoir est de demander de toutes leurs forces qu'une trêve soit instaurée en ce qui concerne les civils." Le 18 janvier 1956 Camus se rend à Alger. Il y retrouve ses amis Maisonseul, Poncet, Miquel, Roblès qui appartiennent au groupe des " libéraux ". Ceux-ci demandent l'abrogation du statut colonial, l'élimination des gros colons, une table ronde des divers courants algériens. Des comités se forment, comprenant européens et musulmans. Après plusieurs rencontres et malgré de nombreuses difficultés et des menaces de mort, la date de la conférence est fixée au 22 janvier 1956, au Cercle du Progrès, place du Gouvernement. C'est là que Camus lance son appel pour une Trêve Civile. Le vœu de Camus est de créer le dialogue afin de " faire taire les fureurs et de rassembler la plupart des Algériens, Français ou Arabes sans qu'ils aient à rien abandonner de leurs convictions. […] Cet appel, […] s'adresse aux deux camps pour leur demander d'accepter une trêve qui concernerait uniquement les civils innocents ". En sauvant ces vies, Camus augurait un espoir de compréhension future. " La causerie suivie de débat, d'Albert Camus " doit avoir lieu à seize heures au Cercle du Progrès, située en bas de la Casbah. Son appel à lieu devant une salle comble, le bâtiment entier reçoit le public très nombreux venu l'écouter. Cependant, au dehors, les ultras de l'Algérie française, retenu

Auction archive: Lot number 469
Auction:
Datum:
13 May 2014
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

Albert CAMUS POUR UNE TREVE CIVILE EN ALGERIE. APPEL D'ALBERT CAMUS Manuscrit de 10 pages à en tête de la N.r.f. Écriture dense et serrée. Dédicacé à René Sintès et sa femme Evelyne, le 21 janvier 1956. La première page porte la dédicace " À Evelyne et René Sintès / leur frère en Algérie / Sintès-Camus " Signature d'une insigne rareté, ce doit être certainement l'unique fois que l'écrivain accole le nom de jeune fille de sa mère Catherine Sintès [devenue Camus], au sien. Il faut voir ici une ellipse intellectuelle, René Sintès devenant le frère de combat et leur homonymie les liant plus encore. René Sintès est bien plus jeune que Camus, il est né à Alger en 1933, peintre actif dès les années 1950, il va devenir l'un des peintres non-figuratifs algérois les plus remarqués avec Maisonseul et Durand. Edmond Charlot, l'éditeur, fut le grand catalyseur de la vie intellectuelle et artistique de ces années troubles à Alger. C'est lui qui organisa le prix Comte-Tinchant qui fut attribué à René Sintès en 1957. C'est sans doute aussi chez Charlot qu'Evelyne et René Sintès firent la connaissance d'Albert Camus. Lorsque Camus parlait d'eux, il disait : " […] des hommes exprimant une certaine terre, une certaine manière d'aborder les hommes ". La préparation à la conférence lors de laquelle Albert Camus lancera son appel, réunit autour de lui artistes et intellectuels. On y retrouve notamment Jean de Maisonseul, Emmanuel Roblès, René Sintès, Amar Ouzegane, Boualem Moussaoui. Ces réunions préparatoires ont lieu rue du Lézard, dans la salle de répétition du théâtre Mahieddine. Dès le début de l'automne 1955 Charles Poncet, Louis Miquel Roland Simounet et l'abbé Tissot s'y retrouvent ; ce sont les représentants uniques à cette époque d'une passerelle de dialogue entre européens et musulmans. Les réunions s'intensifient et aboutissent le 16 janvier 1956 à la mise en place d'un " Comité pour une trêve civile " appelé d'abord " Comité pour la Paix ", et destiné à soutenir l'initiative d'Albert Camus. La veille de son départ pour Alger, Camus écrit dans L'Express du 17 janvier 1956 : " Les Français qui, en Algérie, pensent qu'on peut faire coexister la présence française et la présence arabe dans un régime de libre association, qui croient que cette coexistence rendra justice à toutes les communautés algériennes, sans exception, et qui sont sûrs en tous cas qu'elle seule peut sauver, aujourd'hui de la mort et demain de la misère le peuple de l'Algérie, ces Français-là doivent prendre leurs responsabilités et prêcher l'apaisement pour rendre le dialogue à nouveau possible. Leur premier devoir est de demander de toutes leurs forces qu'une trêve soit instaurée en ce qui concerne les civils." Le 18 janvier 1956 Camus se rend à Alger. Il y retrouve ses amis Maisonseul, Poncet, Miquel, Roblès qui appartiennent au groupe des " libéraux ". Ceux-ci demandent l'abrogation du statut colonial, l'élimination des gros colons, une table ronde des divers courants algériens. Des comités se forment, comprenant européens et musulmans. Après plusieurs rencontres et malgré de nombreuses difficultés et des menaces de mort, la date de la conférence est fixée au 22 janvier 1956, au Cercle du Progrès, place du Gouvernement. C'est là que Camus lance son appel pour une Trêve Civile. Le vœu de Camus est de créer le dialogue afin de " faire taire les fureurs et de rassembler la plupart des Algériens, Français ou Arabes sans qu'ils aient à rien abandonner de leurs convictions. […] Cet appel, […] s'adresse aux deux camps pour leur demander d'accepter une trêve qui concernerait uniquement les civils innocents ". En sauvant ces vies, Camus augurait un espoir de compréhension future. " La causerie suivie de débat, d'Albert Camus " doit avoir lieu à seize heures au Cercle du Progrès, située en bas de la Casbah. Son appel à lieu devant une salle comble, le bâtiment entier reçoit le public très nombreux venu l'écouter. Cependant, au dehors, les ultras de l'Algérie française, retenu

Auction archive: Lot number 469
Auction:
Datum:
13 May 2014
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Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
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