Beschreibung:

Alfred SISLEY (Paris 1839 - Moret sur Loing 1899) Le Loing à Moret, effet d'automne Sur sa toile d'origine 46 x 56 cm Signé et daté en bas à droite Sisley 90 Porte sur le châssis les anciennes étiquettes : Galerie E.J Wisselingh &Co Amsterdam n° 1123 Schonneman Galleries, New-York n° 8068 The Art Gallery, Toronto Exposition : Galerie van Wisselingh, Maîtres Français de XIXème siècle et XXème siècles, 1938, n° 32 Bibliographie : F. DAULTE, Alfred Sisley catalogue raisonné de l'oeuvre peint, Lausanne, 1959, n° 728 En 1889, Alfred Sisley se fixe avec sa famille à Moret sur Loing, rue de l'église, puis rue de Montmartre, et retrouve des paysages déjà familiers. De son propre aveu c'est à Moret qu'il peint ses meilleurs tableaux (voir lettre de Sisley adressée à Tavernier le 18janvier 1892 et actuellement conservée à L'Institut néerlandais ûFondation Custodia).C'est également l'époque où Sisley structure plus ses paysages en utilisant un premier plan fort à la manière des japonais. Dans notre tableau l'arbre extrêmement détaché et tronqué sur la gauche permet de donner une dimension et de profondeur et d'immensité aux bords de rivière. Il ne fait aucun doute qu'à cette époque Sisley utilise des procédés de composition proche de ceux de Claude Monet Il construit en outre ses paysages en ayant recours à des touches de nature et d'orientation différentes, verticale pour l'eau, tournoyante pour la terre et hachurée pour le ciel. La critique de l'époque reconnaît l'originalité de sa démarche et les qualités chromatiques telles qu'elles apparaissent dans les "...paysages de Moret, entre une certaine eau bleue azurée, limpide et courante entre des rives orangées, ce chemin au bord du fleuve si original si choisi , avec ses hauts trembles espacés gracieux, légers... Ce sont là des oeuvres où règne cette paix d'âme , cette pureté et cette clarté dont, jeune homme le peintre avait eu le pressentiment . C'est un art libre, franc, poétique, où l'esprit rêve où l'oeil a du plaisir, où la main est intelligente..." (Julien Leclercq La Gazette des Beaux-Arts 1899) et inscrit l'oeuvre dans la modernité percevant ces oeuvres comme l'aboutissement triomphal de l'impressionnisme. Adolphe Tavernier, l'ami, le collectionneur et le défenseur indéfectible, donne la meilleure des explications à l'essence et l'évolution de l'art de Sisley dans les années 1885 à 1893 "...Ces bords de rivière où les arbres se reflètent si magiquement, ces maisons et ses ponts où il a rendu de façon si pénétrante l'âme même des choses et toutes ces toiles empreintes de lumière fine et suave où baignent le sol, les collines, les villages, tandis que l'eau aux transparences légères échange ses reflets doucement satinés avec le ciel toujours si admirablement étudié et rendu. Il allait donc de soi de rendre hommage à cet artiste rare et exquis dont les oeuvres détectent tous les raffinés épris de peinture où abonde l'air, la vie, la clarté, la lumière... " Notre tableau par sa composition et son harmonie chromatique est à rapprocher d'oeuvres antérieures et majeures dont : Le chemin de By au bois des Roches-Courtaut (Montréal Musée des Beaux Arts legs John Tempest ) ainsi que d'un autre tableau de 1890, qui appartient également à Bernheim jeune, puis au prince de Wagram, et aujourd'hui conservé dans une collection particulière : Les environs de Moret sur Loing reprenant avec quelques variantes une composition identique. (Ce lot est vendu en importation temporaire)