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Auction archive: Lot number 84

Anne Louis GIRODET de ROUSSYTRIOSON (Montargis 1767-Paris 1824)

TISSUS ANCIENS
8 Jun 2007
Estimate
€3,000 - €4,000
ca. US$4,025 - US$5,367
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 84

Anne Louis GIRODET de ROUSSYTRIOSON (Montargis 1767-Paris 1824)

TISSUS ANCIENS
8 Jun 2007
Estimate
€3,000 - €4,000
ca. US$4,025 - US$5,367
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

La Vertu protégeant l'Innocence contre les approches du Vice Crayon noir. Filigrane Adriaan Rogge. Annoté au dos. 15,7 x 20 cm A figuré à l'exposition « Works on paper 1770-1920 », New York, Shepherd Gallery, 17 janvier-27 février 1990, cat. n°14. Ce dessin de Girodet est à mettre en relation avec le tableau que Marie-Guilhelmine Benoist exposa au Salon de 1791 (n°273), L'Innocence entre le Vice et la Vertu (coll. part.). Les deux compositions ont en commun l'essentiel : l'attitude et la gestuelle des personnages, le fond de paysage montagneux, la présence des deux temples, l'un rond situé sur une sommité - vers lequel la Vertu entraîne sa protégée - l'autre à fronton et colonnade. Des différences sensibles (le jeu des regards, la place du temple à fronton, les mains du Vice qui appelle la jeune fille chez Girodet et cherche à la retenir par son voile chez Mme Benoist) excluent cependant une copie par Girodet du tableau, d'autant plus qu'au moment de son exposition à Paris, le peintre séjournait en Italie en tant que pensionnaire de l'Académie de France à Rome (où il resta jusqu'à l'automne 1795). Le sujet demeure le seul exemple d'allégorie morale dans l'oeuvre de Mme Benoist, essentiellement connue pour ses portraits, alors qu'il est représentatif du corpus thématique de Girodet qui nota par exemple comme projets de tableaux « l'ambitieux » ou « la fortune marie le temps avec la folie » (Ms 513, op. cit.). Il est à mettre en relation avec l'art moralisateur de la fin du XVIIIe siècle, en particulier avec deux tableaux, L'Innocence qui se réfugie dans les bras de la Justice (1783) de Mme Vigée-Lebrun et L'innocence entraînée par les amours (1786) de Greuze. Le statut de modèle reviendrait à la composition de Girodet qui aurait ainsi inspiré Mme Benoist. Cette hypothèse se vérifie par les liens établis entre les deux artistes : ils étudièrent ensemble à l'atelier de David de 1786 à l'été 1789 et entretinrent une relation amoureuse de 1787 au début 1790. Le dessin daterait de ces années d'études partagées, comme l'indique un certain hiératisme des figures comparables aux oeuvres de Girodet de cette période, et ne serait pas postérieur à la fin avril 1790, date de son départ pour Rome. Fut-il créé pour Marie-Guilhelmine ? Lui fut-il donné et s'en estelle inspirée en l'absence de son ami ? En tout état de cause, il n'est pas improbable que la composition soit une allusion à leur idylle d'autant plus que le visage donné au Vice par Mme Benoist rappelle les traits de Girodet. Il est du moins le témoignage de leurs échanges artistiques et de l'ascendant qu'il eut sur elle, dépassant le cadre de leur liaison : en réalisant le Portrait d'une négresse (Musée du Louvre) présenté au Salon de 1800, qui devint son tableau le plus célèbre, Mme Benoist s'inspira de l'audace sociale et esthétique du Portrait de Belley, député noir de Saint-Domingue, (Musée de Versailles) exposé par Girodet en 1798. Cf : Bruno Chenique, "Girodet, La Vie d'Anne-Louis Girodet de Roussy (1767-1824) dit Girodet-Trioson, Essai de biochronologie" (CD-ROM) dans cat. exp. Girodet 1767-1824, Paris,Musée du Louvre, 2005 ; Astrid Reuter, Marie-Guilhelmine Benoist, Gestaltungsräume einer Künstlerin um 1800,Berlin, Lukas Verlag, 2002. Nous remercions Sidonie Lemeux Fraitot pour son aide dans la rédaction de cette notice.

Auction archive: Lot number 84
Auction:
Datum:
8 Jun 2007
Auction house:
Hubert Brissonneau SVV
4 rue Drouot
75009 Paris
France
brissonneau@wanadoo.fr
+33 (0)1 4246 0007
+33 (0)1 4223 3321
Beschreibung:

La Vertu protégeant l'Innocence contre les approches du Vice Crayon noir. Filigrane Adriaan Rogge. Annoté au dos. 15,7 x 20 cm A figuré à l'exposition « Works on paper 1770-1920 », New York, Shepherd Gallery, 17 janvier-27 février 1990, cat. n°14. Ce dessin de Girodet est à mettre en relation avec le tableau que Marie-Guilhelmine Benoist exposa au Salon de 1791 (n°273), L'Innocence entre le Vice et la Vertu (coll. part.). Les deux compositions ont en commun l'essentiel : l'attitude et la gestuelle des personnages, le fond de paysage montagneux, la présence des deux temples, l'un rond situé sur une sommité - vers lequel la Vertu entraîne sa protégée - l'autre à fronton et colonnade. Des différences sensibles (le jeu des regards, la place du temple à fronton, les mains du Vice qui appelle la jeune fille chez Girodet et cherche à la retenir par son voile chez Mme Benoist) excluent cependant une copie par Girodet du tableau, d'autant plus qu'au moment de son exposition à Paris, le peintre séjournait en Italie en tant que pensionnaire de l'Académie de France à Rome (où il resta jusqu'à l'automne 1795). Le sujet demeure le seul exemple d'allégorie morale dans l'oeuvre de Mme Benoist, essentiellement connue pour ses portraits, alors qu'il est représentatif du corpus thématique de Girodet qui nota par exemple comme projets de tableaux « l'ambitieux » ou « la fortune marie le temps avec la folie » (Ms 513, op. cit.). Il est à mettre en relation avec l'art moralisateur de la fin du XVIIIe siècle, en particulier avec deux tableaux, L'Innocence qui se réfugie dans les bras de la Justice (1783) de Mme Vigée-Lebrun et L'innocence entraînée par les amours (1786) de Greuze. Le statut de modèle reviendrait à la composition de Girodet qui aurait ainsi inspiré Mme Benoist. Cette hypothèse se vérifie par les liens établis entre les deux artistes : ils étudièrent ensemble à l'atelier de David de 1786 à l'été 1789 et entretinrent une relation amoureuse de 1787 au début 1790. Le dessin daterait de ces années d'études partagées, comme l'indique un certain hiératisme des figures comparables aux oeuvres de Girodet de cette période, et ne serait pas postérieur à la fin avril 1790, date de son départ pour Rome. Fut-il créé pour Marie-Guilhelmine ? Lui fut-il donné et s'en estelle inspirée en l'absence de son ami ? En tout état de cause, il n'est pas improbable que la composition soit une allusion à leur idylle d'autant plus que le visage donné au Vice par Mme Benoist rappelle les traits de Girodet. Il est du moins le témoignage de leurs échanges artistiques et de l'ascendant qu'il eut sur elle, dépassant le cadre de leur liaison : en réalisant le Portrait d'une négresse (Musée du Louvre) présenté au Salon de 1800, qui devint son tableau le plus célèbre, Mme Benoist s'inspira de l'audace sociale et esthétique du Portrait de Belley, député noir de Saint-Domingue, (Musée de Versailles) exposé par Girodet en 1798. Cf : Bruno Chenique, "Girodet, La Vie d'Anne-Louis Girodet de Roussy (1767-1824) dit Girodet-Trioson, Essai de biochronologie" (CD-ROM) dans cat. exp. Girodet 1767-1824, Paris,Musée du Louvre, 2005 ; Astrid Reuter, Marie-Guilhelmine Benoist, Gestaltungsräume einer Künstlerin um 1800,Berlin, Lukas Verlag, 2002. Nous remercions Sidonie Lemeux Fraitot pour son aide dans la rédaction de cette notice.

Auction archive: Lot number 84
Auction:
Datum:
8 Jun 2007
Auction house:
Hubert Brissonneau SVV
4 rue Drouot
75009 Paris
France
brissonneau@wanadoo.fr
+33 (0)1 4246 0007
+33 (0)1 4223 3321
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