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Auction archive: Lot number 17

Apollinaire, Guillaume

Estimate
€20,000 - €30,000
ca. US$25,345 - US$38,018
Price realised:
€39,900
ca. US$50,564
Auction archive: Lot number 17

Apollinaire, Guillaume

Estimate
€20,000 - €30,000
ca. US$25,345 - US$38,018
Price realised:
€39,900
ca. US$50,564
Beschreibung:

Apollinaire, Guillaume LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE GUI À LOUISE DE COLIGNY-CHÂTILLON (LOU), DATÉE NÎMES 27 JANVIER 1915, 2 PAGES SUR UN FEUILLET GRAND IN-4, ÉCRITES À L’ENCRE BRUNE RECTO-VERSO, SOUS CHEMISE DEMI-MAROQUIN NOIR MODERNE. SUPERBE LETTRE ÉROTIQUE À LOU. Brève et violente flambée charnelle, la liaison d'Apollinaire et de Louise de Coligny-Châtillon ne durera que quatre mois (décembre 1914-mars 1915), ce qui n'empêche qu'ils continueront de s'écrire jusqu'en janvier 1916. Cette lettre se situe peu après le point culminant de leurs relations : une permission d'Apollinaire pour le jour de l'an 1915, à Nice, où Lou l'avait rejoint. Retombé dans l'ennui de sa caserne nîmoise, le poète écrit tous les jours à sa maîtresse, restée à Nice et qu'il voudrait tant revoir. Pas de lettre de Lou ! Mais il vient de recevoir une lettre extraordinaire de Marie Laurencin qu'il lui envoie, carte embarrassée, singulière et où elle mêle la guerre, ma revue les Soirées de Paris, une demande de nouvelles corrigée par après la guerre. Au lieu de signer Baronne de Waetjen qu'elle est maintenant [mariée à un Allemand, M. Laurencin s'était réfugiée à Madrid], elle a mis Marie Laurencin Que faut-il faire ? En réalité, je n’en sais rien. J’ai envie simplement de la remercier brièvement et poliment pour sa carte. Nous sommes dans une période de froid. Suit une rêverie érotique teintée de sado-masochisme : Je pense à toi mon aurore boréale dans ce froid polaire. Je t'adore et pense à nos bonnes nuits en liberté… Il me tarde mon Lou chéri que je t'aie en liberté pour mieux te mater. Tu es follement indépendante. Il faut que je te fasse plier que tu le veuilles ou non. Je pense parfois comme toi-même que tu es ce fameux petit garçon qu'il faut châtier dans cette admirable position où tu lèves ta croupe comme une jument qui pétarade… Après lui avoir demandé sa photo pour leur ami André Rouveyre il reprend sa rêverie érotique, où son sadisme se fait jour encore plus fortement : Qu'il me tarde d'être avec toi à Paris pour que nous organisions ces merveilleuses soirées dont nous avons parlé. Je sais où je t'attacherai mon esclave adorée et nous aurons aussi un noble chevalet où t'étendre victime royale. Je te fouetterai avec le calme qu'il faut, avec tout le confortable que mérite une aussi belle captive. En ce moment c'est à ta taille divinement souple que je pense… et par surcroît ma pensée s'arrête sur ta croupe que je n'ai pu marquer dimanche. Elle se balance orgueilleuse comme un ballon captif que fouetterait le soleil de ses rayons impitoyables… Les oranges me font penser à tes seins infiniment exquis. J'ai chanté à Tarascon tes mains si maladroites qu'elles sont pures, car elles ne connaissent point l'attouchement et ne s'y livrent point avec bonne volonté. O Lou, la plus pudique des impudiques ! Il demande des nouvelles de Toutou [autre amant de Lou] : En ce moment tu dois bien t'amuser… A Nice aussi, ô allumeuse, la plus terrible des allumeuses, ô pétroleuse. Revenant à lui-même, il parle alors de ce qui deviendra Ombre de mon Amour : … Je crois que je vais t'aimer d'une façon nouvelle et que je vais t'envelopper plus fortement d'amour et de puissance par la volonté. J'ai idée d'un livre dont je vais t'envoyer les feuillets au fur et à mesure qu'ils seront écrits. Il signe Ton Gui qui t'adore et te prend tout entière et te plie à volonté. Lettres à Lou (éd. M. Décaudin), lettre n° 59. Cette lettre à la fois très exaltée et très audacieuse, évoque parfaitement les amours d'Apollinaire et de Lou. Infimes déchirures sans manque aux pliures.

Auction archive: Lot number 17
Beschreibung:

Apollinaire, Guillaume LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE GUI À LOUISE DE COLIGNY-CHÂTILLON (LOU), DATÉE NÎMES 27 JANVIER 1915, 2 PAGES SUR UN FEUILLET GRAND IN-4, ÉCRITES À L’ENCRE BRUNE RECTO-VERSO, SOUS CHEMISE DEMI-MAROQUIN NOIR MODERNE. SUPERBE LETTRE ÉROTIQUE À LOU. Brève et violente flambée charnelle, la liaison d'Apollinaire et de Louise de Coligny-Châtillon ne durera que quatre mois (décembre 1914-mars 1915), ce qui n'empêche qu'ils continueront de s'écrire jusqu'en janvier 1916. Cette lettre se situe peu après le point culminant de leurs relations : une permission d'Apollinaire pour le jour de l'an 1915, à Nice, où Lou l'avait rejoint. Retombé dans l'ennui de sa caserne nîmoise, le poète écrit tous les jours à sa maîtresse, restée à Nice et qu'il voudrait tant revoir. Pas de lettre de Lou ! Mais il vient de recevoir une lettre extraordinaire de Marie Laurencin qu'il lui envoie, carte embarrassée, singulière et où elle mêle la guerre, ma revue les Soirées de Paris, une demande de nouvelles corrigée par après la guerre. Au lieu de signer Baronne de Waetjen qu'elle est maintenant [mariée à un Allemand, M. Laurencin s'était réfugiée à Madrid], elle a mis Marie Laurencin Que faut-il faire ? En réalité, je n’en sais rien. J’ai envie simplement de la remercier brièvement et poliment pour sa carte. Nous sommes dans une période de froid. Suit une rêverie érotique teintée de sado-masochisme : Je pense à toi mon aurore boréale dans ce froid polaire. Je t'adore et pense à nos bonnes nuits en liberté… Il me tarde mon Lou chéri que je t'aie en liberté pour mieux te mater. Tu es follement indépendante. Il faut que je te fasse plier que tu le veuilles ou non. Je pense parfois comme toi-même que tu es ce fameux petit garçon qu'il faut châtier dans cette admirable position où tu lèves ta croupe comme une jument qui pétarade… Après lui avoir demandé sa photo pour leur ami André Rouveyre il reprend sa rêverie érotique, où son sadisme se fait jour encore plus fortement : Qu'il me tarde d'être avec toi à Paris pour que nous organisions ces merveilleuses soirées dont nous avons parlé. Je sais où je t'attacherai mon esclave adorée et nous aurons aussi un noble chevalet où t'étendre victime royale. Je te fouetterai avec le calme qu'il faut, avec tout le confortable que mérite une aussi belle captive. En ce moment c'est à ta taille divinement souple que je pense… et par surcroît ma pensée s'arrête sur ta croupe que je n'ai pu marquer dimanche. Elle se balance orgueilleuse comme un ballon captif que fouetterait le soleil de ses rayons impitoyables… Les oranges me font penser à tes seins infiniment exquis. J'ai chanté à Tarascon tes mains si maladroites qu'elles sont pures, car elles ne connaissent point l'attouchement et ne s'y livrent point avec bonne volonté. O Lou, la plus pudique des impudiques ! Il demande des nouvelles de Toutou [autre amant de Lou] : En ce moment tu dois bien t'amuser… A Nice aussi, ô allumeuse, la plus terrible des allumeuses, ô pétroleuse. Revenant à lui-même, il parle alors de ce qui deviendra Ombre de mon Amour : … Je crois que je vais t'aimer d'une façon nouvelle et que je vais t'envelopper plus fortement d'amour et de puissance par la volonté. J'ai idée d'un livre dont je vais t'envoyer les feuillets au fur et à mesure qu'ils seront écrits. Il signe Ton Gui qui t'adore et te prend tout entière et te plie à volonté. Lettres à Lou (éd. M. Décaudin), lettre n° 59. Cette lettre à la fois très exaltée et très audacieuse, évoque parfaitement les amours d'Apollinaire et de Lou. Infimes déchirures sans manque aux pliures.

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