Beschreibung:

Attribuée à Laurent REGNIER (Sculpteur actif au château de Fontainebleau en 1560 et 1561) Groupe en buis H. : 42 cm Socle : 16 cm Exceptionnelle statuette en buis sculpté représentant Vénus et Cupidon. Signée sur la base, près du pied droit, des initiales L.R. Fontainebleau, début de la seconde moitié du XVIe siècle, 1560-1561. Provenance : Probablement réalisée pour les jardins de la reine Catherine de Médicis au château de Fontainebleau en 1560-1561. La statuette représente la déesse Vénus en équilibre sur une coquille sculptée, accompagnée du petit Cupidon portant en bandoulière un carquois rempli de flèches. Il brandissait probablement à l'origine un arc disparu et était muni de petites ailes. L'iconographie du groupe se rattache directement aux projets monumentaux conçus pour le château de Fontainebleau par l'artiste italien Le Primatice (1504-1570), plus particulièrement il s'inspire directement des études pour les décors peints et sculptés de la chambre du Roi (illustrées dans le catalogue de l'exposition Primatice, Maître de Fontainebleau, Paris, Musée du Louvre, 22 septembre 2004-3 janvier 2005, catalogue 9, p. 87-91). Avec Le Rosso et N. dell'Abate, Le Primatice était un des artistes les plus importants de la Première École de Fontainebleau. D'origine italienne, il avait été appelé à la Cour de France vers 1530, par François Ier afin de participer à la décoration du château de Fontainebleau. Dès 1533, il travaillait avec son atelier sur les différents chantiers et supervisa toute la production artistique jusqu'à sa mort en 1570, supplantant même en 1559 Philibert Delorme à la tête de la Surintendance des Bâtiments du Roi. Son talent et sa renommée lui valurent le titre royal d'abbé de Saint-Martin dès 1544. Son œuvre, empreinte des modèles maniéristes italiens du premier tiers du XVIe siècle, marqua les arts français pendant plusieurs décennies. La représentation de la Vénus à la coquille, symbole de la naissance de la déesse de l'amour et de la beauté, était très en faveur du temps de la Renaissance italienne et demeura un thème fortement apprécié tout au long des XVIe et XVIIe siècles. Le tableau de Sandro Boticelli (1445-1510) conservé à Florence au Musée des Offices, en donne une version célèbre, dont la grâce des mouvements et de la gestuelle est très proche de celle de notre statuette. Cependant, cette Vénus et Cupidon se démarque nettement du tableau de Boticelli de par la puissance esthétique, issue du courant maniériste, qu'elle dégage. Les formes y sont allongées plus qu'au naturel et le déhanchement prononcé accentue encore le jeu d'opposition entre les bras et les jambes. L'élégance de la gestuelle des mains et la grâce du mouvement du drapé accentuent l'impression de préciosité. La coiffure de la déesse, faite de nattes disposées en couronne, est elle aussi caractéristique des créations de la seconde moitié du XVIe siècle. Son visage est à rapprocher des œuvres de l'artiste français Jean Cousin (vers 1490 - vers 1560) et peut être comparer à la sculpture de Diane au Château d'Anet. Tous ces éléments stylistiques sont caractéristiques des créations de l'École de Fontainebleau, ils permettent de dater et de localiser géographiquement la création de notre sculpture au début de la seconde moitié du XVIe siècle. Ils sont les révélateurs d'un style audacieux qui sut si bien allier les apports artistiques du maniérisme italien et les attitudes sereines et apaisées des écoles du Nord de l'Europe. Néanmoins, il paraît extrêmement difficile, voire impossible, de localiser plus précisément notre groupe ou même de remonter à son commanditaire et à son lieu d'origine. Cependant, il semble que nous y soyons aidés par deux détails déterminants et qui paraissent se recouper parfaitement. Tout d'abord deux précieux documents d'archives des Comptes des Bâtiments du Roi datant de la seconde moitié du XVIe siècle, ensuite la signature monogrammée L.R. En effet, deux documents publiés par L. de Laborde, Les Comptes des Bâtim