Beschreibung:

Bel ensemble de manipules et étoles liturgiques, fin XVIIIe ou XIXe siècle Etole en taffetas bleu, velours de soie cramoisi; 2 manipules en taffetas vert et rouge vers 1800; damas de soie violet et noir pour les offices funèbres; lampas armuré crème broché d'or.On y joint un devant de chasuble. A l'aube du siècle dernier, une américaine érudite et fascinée par l'Italie s'unit à l'une des vieilles familles aristocratique de la région Ombrienne, les Ranieri di Sorbello. Progressiste et passionnée d'étoffes anciennes, la nouvelle Marquise de Sorbello s'attachera à rassembler et à faire vivre, notamment à travers la création d'écoles de broderie, l'émouvant patrimoine textile collecté au XIXe siècle par trois générations de femmes. La première de nos collectionneuses: Ginevra, naquit à Florence dans la famille Ramirez de Montalvo, arrivée en Italie dans la suite d'Eléanore de Tolède lorsqu'elle s'unit à Cosme de Médicis, futur grand duc de Toscane en 1539. Ginevra Ramirez di Montalvo épouse en 1836 Charles Emmanuel III de Bourbon del Monte di Sorbello et s'installe à Pérouse, coeur de la belle région de l'Ombrie, au nord de Rome. De leur union naitront quatre enfants dont deux filles; Altavilla et Lodovica qui partagent avec leur mère la passion des tissus d'autrefois. Par son mariage, Altavilla devient Comtesse Ranieri et son fils, Ruggero, héritera des noms et titres de sa grand-mère maternelle, devenant Bourbon del Monte di Sorbello. En se mariant en 1902, Ruggero introduit les 3e et 4e collectionneuses en la personne de son épouse, Romeyne Robert et de la mère de celle-ci, Charlotte Robert Shaw La jeune épousée et sa mère découvrent dans les coffres du Palais du XVIIe siècle * la collection de Ginevra et d'Altavilla qu'elles enrichiront de leurs propres trouvailles, chinées dans toute l'Europe pour la beauté d'un dessin ou la rareté d'un savoir-faire ancien. Bercée par l'esprit de renouveau artisanal du mouvement Art & Craft et soucieuse de procurer une certaine émancipation financière aux femmes de sa région, Romeyne se lance aussi dans l'implantation d'écoles de broderies et de dentelles. Revisitant les modèles de la Renaissance ou du baroque Italien comme d'autres plus contemporains provenant du Japon et de la Chine, la production des écoles de broderie Ranieri di Sorbello (1904-1934) acquiert vite une renommée internationale et la consécration avec le fameux «Punto umbro» ou «Point Sorbello» qui remet en vogue un point de broderie d?origine arabe du XIIe siècle. Les textiles présentés dans cette vacation et assemblés en une soixantaine d'années se distinguent par leur éclectisme. Une partie importante de l'ensemble fut dedié à l'usage religieux. Il provient des nombreuses chapelles ou oratoires des châteaux de la famille ainsi que de la Villa del Pischiello, résidence de campagne près du lac Trasimène où Romeyne fondera sa première école de broderie en 1904. Outre des pièces de «meuble» destinées à garnir chambres et salons des demeures familiales, une autre partie, plus «exotique», provient de cadeaux ou est à mettre au crédit du goût très sûr des collectionneuses Romeyne et Charlotte. Comme souvent dans le domaine des textiles anciens, force est de rendre hommage aux individualités, ici les femmes de la famille di Sorbello, qui, par leur passion et leur curiosité, contribuèrent à sauver de l'oubli ou de la destruction ces témoins fragiles de savoir-faire épuisés. *Le Palazzo Sorbello est aujourd'hui une fondation culturelle baptisée Uguccione Ranieri di Sorbello en l'honneur de l'époux de la marquise actuelle, dédiée à la conservation de la collection d'oeuvres et livres d'art de la famille.