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Auction archive: Lot number 233

Brassaï (Gyula Halasz, dit) (1899-1984) Transmutations,…

Estimate
€20,000 - €30,000
ca. US$22,878 - US$34,318
Price realised:
€64,000
ca. US$73,212
Auction archive: Lot number 233

Brassaï (Gyula Halasz, dit) (1899-1984) Transmutations,…

Estimate
€20,000 - €30,000
ca. US$22,878 - US$34,318
Price realised:
€64,000
ca. US$73,212
Beschreibung:

Brassaï (Gyula Halasz, dit) (1899-1984) Transmutations, 1934-1935. Transmutation I : Femme-fruit. Transmutation II : Sévillane dénudée. Transmutation III : Odalisque. Transmutation IV : Femme-mandoline. Transmutation V : Femme-amphore. Transmutation VI : Fille de joie se déshabillant. Transmutation VII : Visage minéral. Transmutation VIII : Tentation de Saint Antoine. Transmutation IX : Jeune fille rêvant. Transmutation X : Offrande. Transmutation XI : Femme aux voiles. Transmutation XII : Fête foraine. 12 épreuves argentiques (1967) tirées par Claudine Sudre et contrecollées sur cartons. 28 x 24 cm Cet ensemble complet des Transmutations est un des deux exemplaires, dans ce format, restés dans la famille Sudre. Un certificat sera délivré par Agnès de Gouvion Saint-Cyr, exécutrice testamentaire de Brassaï. Entre 1934 et 1935 Brassaï produit la série Transmutations sous l’influence de Picasso qui lui fait découvrir la technique du cliché-verre : « Sculpteur je me suis toujours limité à dégager une forme entrevue un instant dans un galet ramassé sur la grève. De même je m’astreignais ici à révéler la figure latente qui gisait dans chaque image. La photographie est devenue la matière brute, le point de départ de mutations et transmutations qui n’avaient plus rien à voir avec elle (...) Je taillais ces chairs comme on taille un bloc pour en dégager la figure qu’il recèle. Une fille en train d’ôter ses vêtements dans une chambre d’hôtel rue Quincampoix se transforma en un assemblage d’instruments de musique. Le papier du mur, les jarretelles posées sur le canapé étant les ultimes vestiges de la photo. D’autres formes « délivrées » devenaient des femmes-guitare, des femmes-viole, des femmes-mandoline. Cette obsession de réduire le corps féminin en instrument de musique, et qui m’a toujours hanté, est sans doute un archétype des arts primitifs. De l’image photographique à la gravure, le réalisme a perdu ses droits au profit de l’onirisme. La photographie s’est parfois volatilisée. Parfois quelques débris en ont survécu ; un bout de sein frémissant, un visage en raccourci, une cuisse, un bras. Enchâssés dans le graphisme, c’est à nos obsessions, à nos rêves, qu’ils donnent l’éclat de l’instant et le souffle de la réalité. Ce sont sans doute des couches différentes de notre être qui se sont engagées dans l’opération de la photo et dans celle de ta gravure. La photographie, image même de l’abnégation, révèle certes, elle aussi, la personnalité, mais toujours indirectement, par le truchement d’un monde interposé. C’est pour cela que je l’ai préférée. Mais peut-elle éteindre toute notre faim, toute notre soif ? Je pense à ce qu’un jour Picasso m’a dit : « il est impossible que la photographie arrive à te satisfaire entièrement... ». La série des Transmutations sera tirée en 1967 par Claudine Sudre dans le but de réaliser un portfolio de 12 épreuves au format 24 x 18 cm, publié alors en 100 exemplaires. Quelques épreuves de plus grand format ont été réalisées dont celles ci restées dans la famille du tireur de Brassaï.

Auction archive: Lot number 233
Auction:
Datum:
8 Nov 2018
Auction house:
La Maison de Vente Ader
Salle 11 - Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris
Beschreibung:

Brassaï (Gyula Halasz, dit) (1899-1984) Transmutations, 1934-1935. Transmutation I : Femme-fruit. Transmutation II : Sévillane dénudée. Transmutation III : Odalisque. Transmutation IV : Femme-mandoline. Transmutation V : Femme-amphore. Transmutation VI : Fille de joie se déshabillant. Transmutation VII : Visage minéral. Transmutation VIII : Tentation de Saint Antoine. Transmutation IX : Jeune fille rêvant. Transmutation X : Offrande. Transmutation XI : Femme aux voiles. Transmutation XII : Fête foraine. 12 épreuves argentiques (1967) tirées par Claudine Sudre et contrecollées sur cartons. 28 x 24 cm Cet ensemble complet des Transmutations est un des deux exemplaires, dans ce format, restés dans la famille Sudre. Un certificat sera délivré par Agnès de Gouvion Saint-Cyr, exécutrice testamentaire de Brassaï. Entre 1934 et 1935 Brassaï produit la série Transmutations sous l’influence de Picasso qui lui fait découvrir la technique du cliché-verre : « Sculpteur je me suis toujours limité à dégager une forme entrevue un instant dans un galet ramassé sur la grève. De même je m’astreignais ici à révéler la figure latente qui gisait dans chaque image. La photographie est devenue la matière brute, le point de départ de mutations et transmutations qui n’avaient plus rien à voir avec elle (...) Je taillais ces chairs comme on taille un bloc pour en dégager la figure qu’il recèle. Une fille en train d’ôter ses vêtements dans une chambre d’hôtel rue Quincampoix se transforma en un assemblage d’instruments de musique. Le papier du mur, les jarretelles posées sur le canapé étant les ultimes vestiges de la photo. D’autres formes « délivrées » devenaient des femmes-guitare, des femmes-viole, des femmes-mandoline. Cette obsession de réduire le corps féminin en instrument de musique, et qui m’a toujours hanté, est sans doute un archétype des arts primitifs. De l’image photographique à la gravure, le réalisme a perdu ses droits au profit de l’onirisme. La photographie s’est parfois volatilisée. Parfois quelques débris en ont survécu ; un bout de sein frémissant, un visage en raccourci, une cuisse, un bras. Enchâssés dans le graphisme, c’est à nos obsessions, à nos rêves, qu’ils donnent l’éclat de l’instant et le souffle de la réalité. Ce sont sans doute des couches différentes de notre être qui se sont engagées dans l’opération de la photo et dans celle de ta gravure. La photographie, image même de l’abnégation, révèle certes, elle aussi, la personnalité, mais toujours indirectement, par le truchement d’un monde interposé. C’est pour cela que je l’ai préférée. Mais peut-elle éteindre toute notre faim, toute notre soif ? Je pense à ce qu’un jour Picasso m’a dit : « il est impossible que la photographie arrive à te satisfaire entièrement... ». La série des Transmutations sera tirée en 1967 par Claudine Sudre dans le but de réaliser un portfolio de 12 épreuves au format 24 x 18 cm, publié alors en 100 exemplaires. Quelques épreuves de plus grand format ont été réalisées dont celles ci restées dans la famille du tireur de Brassaï.

Auction archive: Lot number 233
Auction:
Datum:
8 Nov 2018
Auction house:
La Maison de Vente Ader
Salle 11 - Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris
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