BROGLIE (Louis de). (1892-1987) physicien, créateur de la mécanique ondulatoire. 23 L.A.S., 1919-1966, à André Berge ; 48 pages in-12 (4 cartes postales, dont une fendue), qqs en-têtes Institut de France. Académie des Sciences, qqs enveloppes ou adresses. Correspondance amicale avec le psychopédiatre André Berge (1902-1995). 21 août 1919. « Cher jeune homme, [...] Je n’ai pas la place ici de vous exposer les vues profondes et philosophiques dont je veux vous entretenir dans une de nos prochaines conversations »… 24 juillet 1920. Il demande si son « jeune et brillant ami » lit « Dion Cassius, Plotin, Voltaire ou Mallarmé ? Ou, ayant atteint la sainte “ataraxie”, laissez-vous couler les heures au sablier du Temps ? » Et de signer : « Docteur Subtil »… 1er avril 1933. Expression de « stupeur qui n’était pas exempte d’admiration », à la lecture de son Visiteur nocturne [qui paraîtra en 1935, dans la collection « Le Masque »]. « Pour moi, j’ai fait ce matin, en la personne de M. le Président Painlevé, la 68e visite de ma 2e tournée de candidature académique. Si Dieu veut que je sois obligé de faire une 3e tournée, j’entrerai peut-être à l’Académie mais certainement aussi à Charenton car ces visites me rendent enragé »… 31 mai 1933, sur son élection à l’académie des Sciences, Section de Mécanique (29 mai) : il ironise sur le tapage qui l’entoure, « pour quelques idées paradoxales que j’ai développées sur la physique en guise de passe-temps et auxquelles moi-même je n’ai jamais cru beaucoup… Ce qui est beaucoup plus vrai que toutes mes théories, c’est que le fringant adjudant dont tu parles dans ta carte est devenu depuis avant-hier un cacochyme Membre de l’Institut et va asseoir ses premiers rhumatismes dans le fauteuil où siégea jadis un homme de faible valeur (scientifique) nommé Napoléon Bonaparte »… 2 juin 1945. Il regrette qu’André n’ait pu le suivre dans son « mouvement de retraite », jeudi à l’Institut : « j’ai fini par me réfugier dans mon bureau où j’ai enlevé le somptueux et encombrant costume dont j’étais armé »… 2 juin 1946, au sujet d’Albertine, sa « sœur de Luppé », sa « seconde mère »… 26 août 1951. « L’état me procure un peu de temps pour travailler, ce que je n’ai pas manqué de faire, mais fort heureusement je n’ai rien inventé de nouveau. L’Ecclésiaste n’a-t-il pas dit, il y a un grand nombre de siècles : “Qui multiplie la science, multiplie la douleur”. Je ne crois pas avoir sensiblement cet été multiplié la douleur »… 28 janvier 1953, sur la cérémonie de remise de mélanges, pour ses 60 ans : « Le livre qui m’a été offert contient des articles intéressants souvent signés de noms illustres : il constitue pour moi un souvenir précieux et aussi un document scientifique très important »… 25 mars 1956. Il décline de figurer dans le comité de patronage du centenaire de Freud : « Je ne suis aucunement spécialiste de la psychanalyse et je ne me sens nullement compétent pour porter un jugement sur l’œuvre de Freud que j’ai entendu diversement apprécier »… 10 avril 1960, appréciation des Défauts des parents : « comme je connais ton esprit incisif, je pense que tu seras d’accord avec moi pour en tirer la conclusion suivante : “Quand se décidera-t-on enfin à faire élever les parents par les enfants ?” »… 19 décembre 1960. André Berge était particulièrement qualifié pour écrire Les Maladies de la vertu, « non pas parce que tu es vertueux (ce dont je ne veux pas douter), mais parce que ton métier de médecin de l’esprit t’a donné une compétence particulière dans ce genre de questions. J’ai lu ton livre avec intérêt et beaucoup de passages m’ont fait réfléchir […] J’ai remarqué le soin que tu avais de séparer la morale de toute base métaphysique ou religieuse : c’est une attitude prudente à l’époque où nous vivons »… 4 février 1963. Il regrette de ne pouvoir l’aider dans sa candidature aux Sciences morales et politiques : il n’y connaît guère un peu que Duhamel, Julliot de La Morandière, Rueff, Chastenet, Girardeau, François-Ponc
BROGLIE (Louis de). (1892-1987) physicien, créateur de la mécanique ondulatoire. 23 L.A.S., 1919-1966, à André Berge ; 48 pages in-12 (4 cartes postales, dont une fendue), qqs en-têtes Institut de France. Académie des Sciences, qqs enveloppes ou adresses. Correspondance amicale avec le psychopédiatre André Berge (1902-1995). 21 août 1919. « Cher jeune homme, [...] Je n’ai pas la place ici de vous exposer les vues profondes et philosophiques dont je veux vous entretenir dans une de nos prochaines conversations »… 24 juillet 1920. Il demande si son « jeune et brillant ami » lit « Dion Cassius, Plotin, Voltaire ou Mallarmé ? Ou, ayant atteint la sainte “ataraxie”, laissez-vous couler les heures au sablier du Temps ? » Et de signer : « Docteur Subtil »… 1er avril 1933. Expression de « stupeur qui n’était pas exempte d’admiration », à la lecture de son Visiteur nocturne [qui paraîtra en 1935, dans la collection « Le Masque »]. « Pour moi, j’ai fait ce matin, en la personne de M. le Président Painlevé, la 68e visite de ma 2e tournée de candidature académique. Si Dieu veut que je sois obligé de faire une 3e tournée, j’entrerai peut-être à l’Académie mais certainement aussi à Charenton car ces visites me rendent enragé »… 31 mai 1933, sur son élection à l’académie des Sciences, Section de Mécanique (29 mai) : il ironise sur le tapage qui l’entoure, « pour quelques idées paradoxales que j’ai développées sur la physique en guise de passe-temps et auxquelles moi-même je n’ai jamais cru beaucoup… Ce qui est beaucoup plus vrai que toutes mes théories, c’est que le fringant adjudant dont tu parles dans ta carte est devenu depuis avant-hier un cacochyme Membre de l’Institut et va asseoir ses premiers rhumatismes dans le fauteuil où siégea jadis un homme de faible valeur (scientifique) nommé Napoléon Bonaparte »… 2 juin 1945. Il regrette qu’André n’ait pu le suivre dans son « mouvement de retraite », jeudi à l’Institut : « j’ai fini par me réfugier dans mon bureau où j’ai enlevé le somptueux et encombrant costume dont j’étais armé »… 2 juin 1946, au sujet d’Albertine, sa « sœur de Luppé », sa « seconde mère »… 26 août 1951. « L’état me procure un peu de temps pour travailler, ce que je n’ai pas manqué de faire, mais fort heureusement je n’ai rien inventé de nouveau. L’Ecclésiaste n’a-t-il pas dit, il y a un grand nombre de siècles : “Qui multiplie la science, multiplie la douleur”. Je ne crois pas avoir sensiblement cet été multiplié la douleur »… 28 janvier 1953, sur la cérémonie de remise de mélanges, pour ses 60 ans : « Le livre qui m’a été offert contient des articles intéressants souvent signés de noms illustres : il constitue pour moi un souvenir précieux et aussi un document scientifique très important »… 25 mars 1956. Il décline de figurer dans le comité de patronage du centenaire de Freud : « Je ne suis aucunement spécialiste de la psychanalyse et je ne me sens nullement compétent pour porter un jugement sur l’œuvre de Freud que j’ai entendu diversement apprécier »… 10 avril 1960, appréciation des Défauts des parents : « comme je connais ton esprit incisif, je pense que tu seras d’accord avec moi pour en tirer la conclusion suivante : “Quand se décidera-t-on enfin à faire élever les parents par les enfants ?” »… 19 décembre 1960. André Berge était particulièrement qualifié pour écrire Les Maladies de la vertu, « non pas parce que tu es vertueux (ce dont je ne veux pas douter), mais parce que ton métier de médecin de l’esprit t’a donné une compétence particulière dans ce genre de questions. J’ai lu ton livre avec intérêt et beaucoup de passages m’ont fait réfléchir […] J’ai remarqué le soin que tu avais de séparer la morale de toute base métaphysique ou religieuse : c’est une attitude prudente à l’époque où nous vivons »… 4 février 1963. Il regrette de ne pouvoir l’aider dans sa candidature aux Sciences morales et politiques : il n’y connaît guère un peu que Duhamel, Julliot de La Morandière, Rueff, Chastenet, Girardeau, François-Ponc
Try LotSearch and its premium features for 7 days - without any costs!
Be notified automatically about new items in upcoming auctions.
Create an alert