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Auction archive: Lot number 61

CAMUS, 32 LETTRES DONT UNE CARTE ET 1 TÉLÉGRAMME À LILIANE CHOUCROUN + 28 ENVELOPPES, 1936-1952

Estimate
€60,000 - €80,000
ca. US$81,554 - US$108,739
Price realised:
€91,500
ca. US$124,370
Auction archive: Lot number 61

CAMUS, 32 LETTRES DONT UNE CARTE ET 1 TÉLÉGRAMME À LILIANE CHOUCROUN + 28 ENVELOPPES, 1936-1952

Estimate
€60,000 - €80,000
ca. US$81,554 - US$108,739
Price realised:
€91,500
ca. US$124,370
Beschreibung:

Camus, Albert 32 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES À LILIANE CHOUCROUN, DONT UNE CARTE ET UN TÉLÉGRAMME, ET 30 ENVELOPPES. 51 PAGES DE DIVERS FORMAT, LA PLUPART IN-4 (270 X 210 MM). SALZBURG, ARLES, ALGER, 7 JUILLET 1936-7 MAI 1952 (LA PLUPART ENTRE 1936 ET 1940.) Ma mère, Liliane Dulong, née Choucroun à Oran le 16 octobre 1911, conserva toujours précieusement auprès d’elle les trente-deux lettres que lui avait adressées son ami Albert Camus. Elle ne s’en sépara jamais dans toutes les nombreuses pérégrinations qui émaillèrent sa vie. Elle les conservait religieusement dans un petit sac qui leur était dédié. Elles étaient pliées dans la mesure où cela restait possible dans leur enveloppe d’origine avec ses nom et adresse écrits à la main par celui qui n’était pas encore l’illustre auteur qu’il devint dès la fin de la guerre mais un jeune intellectuel en devenir déjà entouré d’une extrême aura dans le petit monde intellectuel de l’Alger des années 30. Il avait été pour elle avant tout un ami, un vrai, un être rare. Ils s’étaient connus sur les bancs de la faculté de lettres d’Alger. Ils avaient appartenu au même groupe "avant-gardiste" dont Camus était le leader naturel au grand dam de ses deux concurrents algérois Max-Pol Fouchet et Yves Bourgeois. Ils détonaient par leur liberté d’esprit marquée par une absence flagrante de préjugés moraux, sociaux, politiques, religieux et même ethniques dans une Algérie française foncièrement conservatrice et même rétrograde. Encore moins que Camus peut-être, elle n’eut la nostalgie de cette Algérie-là, même si elle garda une profonde affection pour sa terre natale et son peuple, tout son peuple. Elle accompagna Camus dans ses aventures littéraires, théâtrales, politiques et même personnelles. Elle lui présenta ainsi une jeune oranaise, Francine, celle qui allait devenir sa femme et la mère de ses enfants. Elle inspira le personnage d’Eliane dans La Mort heureuse. Il la soutint gentiment lorsque le même jour funeste d’octobre 1940, elle perdit à la fois son poste de professeur de lettres de collège et sa nationalité française en raison de ses origines juives, forfait commis par le régime de Pétain. Ils se retrouvèrent à Paris en 1945 dans le Saint-Germain des Près déjà mythique de l’époque dont Camus était l’un des phénix, et en particulier au Club Saint-Germain dont l’oncle de ma mère était le propriétaire. Elle y rencontra Gide et fréquenta Artaud, Adamov et Audiberti et d'autres. Ma mère venait d’être démobilisée après trois ans de guerre, engagée volontaire dans la Première Armée. Elle avait fait les campagnes de Tunisie, d’Italie, de France et d’Allemagne. Leur amitié fut pure, sincère, et totalement désintéressée. C’est ce qui fit son prix pour l’un comme pour l’autre. Ils la vécurent jusqu’à la mort prématurée de Camus. Avec elle, Camus était lui-même. Il ne jouait ni ne campait un personnage comme il eut sans doute tendance à le faire dès ses premières années algériennes avec d’autres. Et c’est alors la vraie nature de l’homme Camus qui surgit, celle d’un humaniste quelque peu désenchanté mais qui croit malgré tout profondément dans la grandeur de la condition humaine. Jean-Jacques Dulong Mars 2014 Les 32 lettres inédites d'Albert Camus à son amie de jeunesse. Fidélité, gentillesse, sincérité : portrait de Camus en compagnon d'amitié. Une chaleureuse correspondance complète avec son amie Liliane Choucroun, axée sur l'attention que prête Camus aux interrogations d'ordre existentiel de Liliane, et sur la description qu'il lui fait de ses multiples activités et projets. Il décrit le développement de la Maison de la Culture d'Alger (pendant algérien des MLC parisiennes) et du Théatre du Travail (dont la liberté est comparée par les critiques au "nouveau théatre" à Paris, celui de Pitoëff et de Lugné-Poe), centres de la culture française à Alger qui lui permettent à la fois de donner libre cours à sa double passion pour le théatre et pour la politique. L'idéalisme du Front Populaire, conforme à

Auction archive: Lot number 61
Auction:
Datum:
19 Jun 2014
Auction house:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Camus, Albert 32 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES À LILIANE CHOUCROUN, DONT UNE CARTE ET UN TÉLÉGRAMME, ET 30 ENVELOPPES. 51 PAGES DE DIVERS FORMAT, LA PLUPART IN-4 (270 X 210 MM). SALZBURG, ARLES, ALGER, 7 JUILLET 1936-7 MAI 1952 (LA PLUPART ENTRE 1936 ET 1940.) Ma mère, Liliane Dulong, née Choucroun à Oran le 16 octobre 1911, conserva toujours précieusement auprès d’elle les trente-deux lettres que lui avait adressées son ami Albert Camus. Elle ne s’en sépara jamais dans toutes les nombreuses pérégrinations qui émaillèrent sa vie. Elle les conservait religieusement dans un petit sac qui leur était dédié. Elles étaient pliées dans la mesure où cela restait possible dans leur enveloppe d’origine avec ses nom et adresse écrits à la main par celui qui n’était pas encore l’illustre auteur qu’il devint dès la fin de la guerre mais un jeune intellectuel en devenir déjà entouré d’une extrême aura dans le petit monde intellectuel de l’Alger des années 30. Il avait été pour elle avant tout un ami, un vrai, un être rare. Ils s’étaient connus sur les bancs de la faculté de lettres d’Alger. Ils avaient appartenu au même groupe "avant-gardiste" dont Camus était le leader naturel au grand dam de ses deux concurrents algérois Max-Pol Fouchet et Yves Bourgeois. Ils détonaient par leur liberté d’esprit marquée par une absence flagrante de préjugés moraux, sociaux, politiques, religieux et même ethniques dans une Algérie française foncièrement conservatrice et même rétrograde. Encore moins que Camus peut-être, elle n’eut la nostalgie de cette Algérie-là, même si elle garda une profonde affection pour sa terre natale et son peuple, tout son peuple. Elle accompagna Camus dans ses aventures littéraires, théâtrales, politiques et même personnelles. Elle lui présenta ainsi une jeune oranaise, Francine, celle qui allait devenir sa femme et la mère de ses enfants. Elle inspira le personnage d’Eliane dans La Mort heureuse. Il la soutint gentiment lorsque le même jour funeste d’octobre 1940, elle perdit à la fois son poste de professeur de lettres de collège et sa nationalité française en raison de ses origines juives, forfait commis par le régime de Pétain. Ils se retrouvèrent à Paris en 1945 dans le Saint-Germain des Près déjà mythique de l’époque dont Camus était l’un des phénix, et en particulier au Club Saint-Germain dont l’oncle de ma mère était le propriétaire. Elle y rencontra Gide et fréquenta Artaud, Adamov et Audiberti et d'autres. Ma mère venait d’être démobilisée après trois ans de guerre, engagée volontaire dans la Première Armée. Elle avait fait les campagnes de Tunisie, d’Italie, de France et d’Allemagne. Leur amitié fut pure, sincère, et totalement désintéressée. C’est ce qui fit son prix pour l’un comme pour l’autre. Ils la vécurent jusqu’à la mort prématurée de Camus. Avec elle, Camus était lui-même. Il ne jouait ni ne campait un personnage comme il eut sans doute tendance à le faire dès ses premières années algériennes avec d’autres. Et c’est alors la vraie nature de l’homme Camus qui surgit, celle d’un humaniste quelque peu désenchanté mais qui croit malgré tout profondément dans la grandeur de la condition humaine. Jean-Jacques Dulong Mars 2014 Les 32 lettres inédites d'Albert Camus à son amie de jeunesse. Fidélité, gentillesse, sincérité : portrait de Camus en compagnon d'amitié. Une chaleureuse correspondance complète avec son amie Liliane Choucroun, axée sur l'attention que prête Camus aux interrogations d'ordre existentiel de Liliane, et sur la description qu'il lui fait de ses multiples activités et projets. Il décrit le développement de la Maison de la Culture d'Alger (pendant algérien des MLC parisiennes) et du Théatre du Travail (dont la liberté est comparée par les critiques au "nouveau théatre" à Paris, celui de Pitoëff et de Lugné-Poe), centres de la culture française à Alger qui lui permettent à la fois de donner libre cours à sa double passion pour le théatre et pour la politique. L'idéalisme du Front Populaire, conforme à

Auction archive: Lot number 61
Auction:
Datum:
19 Jun 2014
Auction house:
Sotheby's
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