Beschreibung:

CARTE DU TENDRE ] - ORDRE DE LA FÉLICITÉ. Carte gravée, enrichie d’une ornementation à l’aquarelle et encre dorée, signée « Filliette pinx. » (390 x 470 mm) sous cadre doré (petit éclat sur la baguette supérieure).
CARTE DU TENDRE ] - ORDRE DE LA FÉLICITÉ. Carte gravée, enrichie d’une ornementation à l’aquarelle et encre dorée, signée « Filliette pinx. » (390 x 470 mm) sous cadre doré (petit éclat sur la baguette supérieure). TRÈS CURIEUSE « CARTE DU TENDRE », liée à la société fondée vers 1740 sous le nom d’Ordre de la Félicité et dont l’un des membres les plus fervents fut sans doute Jean-Pierre Moët, publiciste et traducteur du philosophe suédois Emanuel Swedenborg. Cette société adopta une terminologie maritime pour initier ses membres à « voguer d’accord » dans la joie et l’allégresse. Marins et « frégates » (les membres féminins de la confrérie) se réunissaient en « escadre » et exploraient sans doute en badinant la géographie de cette île où l’on peut accoster par le port de Complaisance ou celui de Vertu ou encore celui d’Égalité, mais bordée d’écueils (Ambition, Caprice, Suffisance ou Fadeur). Les « Marais des plaisirs innocents » y sont dominés par une Tour des Badinages et plusieurs routes (de la Timidité, de la Coquetterie ou de la Philosophie…), dont une traverse le hameau du « Je Ne Scay Quoy », convergent vers le palais du « Bonheur Parfait » entouré d’un vaste « cloaque ». J.-C. Bord dans L’Intermédiaire des chercheurs et des curieux du 10 août 1904 décrit une carte parfaitement similaire, signée « Weis. Arg. fecit » (Weis de Strasbourg) et datée de 1743, en précisant qu’elle accompagne un brevet délivré en 1745 par l’Ordre de la Félicité à Scipion de La Garde, marquis de Chambonas. Un très riche encadrement peint à la main l'agrémente d’une farandole d’arabesques fleuries et de chérubins, entremêlant scènes allégoriques, blasons, temples, silhouettes antiques et perspectives de jardins à la française, avec le nom de l’artiste, « Filliette », dans l’angle inférieur gauche et son monogramme au centre supérieur, tous deux placés dans des conques marines. CHARMANT TÉMOIGNAGE DE LA SOCIÉTÉ GALANTE DU XVIIIe SIÈCLE. Arthur Dinaux, Histoire des sociétés badines au XVIII e siècle , 1867, t. II, p. 301 et suivantes.