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Auction archive: Lot number 16

CÉLINE, Louis-Ferdinand] GEN PAUL Portrait de Louis-Ferdinand Céline

Estimate
€40,000 - €50,000
ca. US$52,896 - US$66,120
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 16

CÉLINE, Louis-Ferdinand] GEN PAUL Portrait de Louis-Ferdinand Céline

Estimate
€40,000 - €50,000
ca. US$52,896 - US$66,120
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

CÉLINE, Louis-Ferdinand] GEN PAUL Portrait de Louis-Ferdinand Céline Huile sur toile, signée et datée " Gen Paul 36 ", en bas à droite. 39, 5 x 31, 5 cm, encadrement. Un des " potes " montmartrois de Céline, le peintre Eugène Paul dit Gen Paul (1895-1975) le rencontra en 1934 et devint un de ses amis les plus intimes. Rival de l'écrivain auprès de la danseuse Karen Marie Jensen, Gen Paul fut ensuite témoin à son mariage avec Lucette Almanzor. C'est aussi lui qui introduisit auprès de Céline l'universitaire américain Milton Hindus, futur auteur d'une des premières études sur l'écrivain. Gen Paul laissa plusieurs portraits de Céline : des dessins, des lithographies, des huiles dont celle-ci s'avère la plus admirablement célinienne. Céline dans l'atelier de Gen Paul. Dans sa nouvelle " Avenue Junot " (1950), Marcel Aymé dépeignit l'atmosphère des réunions gouailleuses dans l'atelier montmartrois de Gen Paul où il retrouvait Céline, l'écrivain René Fauchois ou encore les peintres Henri Mahé et André Villebœuf : " Chez Paul, il y avait un peu d'animation. L'atelier avait d'ailleurs son aspect ordinaire. Du plancher au plafond, c'était toujours le même entassement de toiles, de cadres, de livres, de cartons bourrés, éventrés, de bidons, de palettes encroûtées, de bouteilles d'huile, de torchons, sous lesquels avaient depuis longtemps disparu le piano et d'autres meubles dont Paul lui-même ne soupçonnait pas l'existence [...]. Ce matin-là, un peu avant midi, à l'entrée du ravin, Gen Paul jouait du piston, accompagné d'un garçon de vingt-six ans, qui soufflait dans un cor anglais. À l'autre bout de l'atelier, dans le boudoir, René Fauchois et André Villebœuf tantôt ambulant à petits pas, tantôt s'asseyant sur le divan couleur de jus de pipe, causaient à bâtons rompus [...]. Dans le fauteuil de cuir [...] étais assis un garçon d'une trentaine d'années, d'une mise et d'une figure assez suaves. Il portait une très jolie barbe, longue et soyeuse, qui lui faisait une tête de Jésus en pâte de bonbon [...]. De temps à autre, Gen Paul s'ôtait le piston de la bouche et gueulait par-dessus le cor anglais : - Attention à la barbouille ! Allez pas salir vos alpagues ! C'est encore moi qui me ferai incendier par vos ménagaux [...]. C'est alors qu'habillé d'un imperméable flasque et d'un pantalon effrangé, ruiné, ses gants de motocycliste pendus au cou, un bidon d'essence à la main, ses épaules cuirassières ployant un peu sous le poids de ses ruminations, Ferdinand Céline déboucha dans le boudoir et dit : - Salut, les hommes ! Vous avez lu ça, les journaux, ils nous balancent un drôle de bignolage, une fanfare au caillé noir qui baratine l'enfer dans les petites têtes du trèpe, qu'avant six mois, oui, mes vaches, avant six mois, les tinettes à Lebrun, elles dégorgeront du sang frais et de la fricassée et du mutilô et vas-y Durand, mes tripes d'un côté, mes gambilles de l'autre, Löwenstein à Valparaiso et marez-vous bien, la merde qui monte, plus d'hommes, plus de Francecaille, un dernier glouglou, un joli glouglou bien merdeux, fini, plus question. En attendant, sus aux barbares, sonnez clairons, emballez mes osses et plantez un saule. Céline prit respiration. Cependant le barbiflore se levait, s'inclinait à se casser la barbe et disait d'une voix soyeuse : - Monsieur Céline. Je suis heureux de. J'aime tant ce que vous faites, j'adore, je raffole. Un dynamisme. Un nuancement. Un farouchisme. Ah ! la gueule de ça. Mais je vous demande pardon. Richard Eutrope. Poète. Je suis Richard Eutrope. - Je suis heureux, encore que confus, dit Céline avec cérémonie et la voix biseautée. Vous travaillez dans l'anémie ? " Gen Paul dédicataire et personnage des œuvres de Céline. L'écrivain dédia en effet son pamphlet Bagatelles pour un massacre (1937) aux " potes du théâtre de toile ", dont faisait partie Gen Paul, et mit celui-ci en scène dans l'ouvrage sous le nom de " Popol ". Il le caricatura également dans Féerie pour une autre fois (I, 1952 et II, 1954) so

Auction archive: Lot number 16
Auction:
Datum:
14 Feb 2012
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

CÉLINE, Louis-Ferdinand] GEN PAUL Portrait de Louis-Ferdinand Céline Huile sur toile, signée et datée " Gen Paul 36 ", en bas à droite. 39, 5 x 31, 5 cm, encadrement. Un des " potes " montmartrois de Céline, le peintre Eugène Paul dit Gen Paul (1895-1975) le rencontra en 1934 et devint un de ses amis les plus intimes. Rival de l'écrivain auprès de la danseuse Karen Marie Jensen, Gen Paul fut ensuite témoin à son mariage avec Lucette Almanzor. C'est aussi lui qui introduisit auprès de Céline l'universitaire américain Milton Hindus, futur auteur d'une des premières études sur l'écrivain. Gen Paul laissa plusieurs portraits de Céline : des dessins, des lithographies, des huiles dont celle-ci s'avère la plus admirablement célinienne. Céline dans l'atelier de Gen Paul. Dans sa nouvelle " Avenue Junot " (1950), Marcel Aymé dépeignit l'atmosphère des réunions gouailleuses dans l'atelier montmartrois de Gen Paul où il retrouvait Céline, l'écrivain René Fauchois ou encore les peintres Henri Mahé et André Villebœuf : " Chez Paul, il y avait un peu d'animation. L'atelier avait d'ailleurs son aspect ordinaire. Du plancher au plafond, c'était toujours le même entassement de toiles, de cadres, de livres, de cartons bourrés, éventrés, de bidons, de palettes encroûtées, de bouteilles d'huile, de torchons, sous lesquels avaient depuis longtemps disparu le piano et d'autres meubles dont Paul lui-même ne soupçonnait pas l'existence [...]. Ce matin-là, un peu avant midi, à l'entrée du ravin, Gen Paul jouait du piston, accompagné d'un garçon de vingt-six ans, qui soufflait dans un cor anglais. À l'autre bout de l'atelier, dans le boudoir, René Fauchois et André Villebœuf tantôt ambulant à petits pas, tantôt s'asseyant sur le divan couleur de jus de pipe, causaient à bâtons rompus [...]. Dans le fauteuil de cuir [...] étais assis un garçon d'une trentaine d'années, d'une mise et d'une figure assez suaves. Il portait une très jolie barbe, longue et soyeuse, qui lui faisait une tête de Jésus en pâte de bonbon [...]. De temps à autre, Gen Paul s'ôtait le piston de la bouche et gueulait par-dessus le cor anglais : - Attention à la barbouille ! Allez pas salir vos alpagues ! C'est encore moi qui me ferai incendier par vos ménagaux [...]. C'est alors qu'habillé d'un imperméable flasque et d'un pantalon effrangé, ruiné, ses gants de motocycliste pendus au cou, un bidon d'essence à la main, ses épaules cuirassières ployant un peu sous le poids de ses ruminations, Ferdinand Céline déboucha dans le boudoir et dit : - Salut, les hommes ! Vous avez lu ça, les journaux, ils nous balancent un drôle de bignolage, une fanfare au caillé noir qui baratine l'enfer dans les petites têtes du trèpe, qu'avant six mois, oui, mes vaches, avant six mois, les tinettes à Lebrun, elles dégorgeront du sang frais et de la fricassée et du mutilô et vas-y Durand, mes tripes d'un côté, mes gambilles de l'autre, Löwenstein à Valparaiso et marez-vous bien, la merde qui monte, plus d'hommes, plus de Francecaille, un dernier glouglou, un joli glouglou bien merdeux, fini, plus question. En attendant, sus aux barbares, sonnez clairons, emballez mes osses et plantez un saule. Céline prit respiration. Cependant le barbiflore se levait, s'inclinait à se casser la barbe et disait d'une voix soyeuse : - Monsieur Céline. Je suis heureux de. J'aime tant ce que vous faites, j'adore, je raffole. Un dynamisme. Un nuancement. Un farouchisme. Ah ! la gueule de ça. Mais je vous demande pardon. Richard Eutrope. Poète. Je suis Richard Eutrope. - Je suis heureux, encore que confus, dit Céline avec cérémonie et la voix biseautée. Vous travaillez dans l'anémie ? " Gen Paul dédicataire et personnage des œuvres de Céline. L'écrivain dédia en effet son pamphlet Bagatelles pour un massacre (1937) aux " potes du théâtre de toile ", dont faisait partie Gen Paul, et mit celui-ci en scène dans l'ouvrage sous le nom de " Popol ". Il le caricatura également dans Féerie pour une autre fois (I, 1952 et II, 1954) so

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Datum:
14 Feb 2012
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