Premium pages left without account:

Auction archive: Lot number 104

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE. L.A.S. A ADOLPHE DE SAINT-VALRY Datée du lundi 8 mars 1830. 3 pp. in-12 à l’encre noire, sur un doubl...

Estimate
€4,000 - €6,000
ca. US$5,453 - US$8,180
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 104

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE. L.A.S. A ADOLPHE DE SAINT-VALRY Datée du lundi 8 mars 1830. 3 pp. in-12 à l’encre noire, sur un doubl...

Estimate
€4,000 - €6,000
ca. US$5,453 - US$8,180
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE. L.A.S. A ADOLPHE DE SAINT-VALRY Datée du lundi 8 mars 1830. 3 pp. in-12 à l'encre noire, sur un double feuillet de papier vélin, cachets postaux et adresse au verso du dernier feuillet : « A Monsieur Saint-Valry, à Chateauneuf en Thimerais ». (Petit trou au 2e feuillet sans atteinte au texte.) LETTRE TRES IMPORTANTE POUR L'HISTOIRE LITTERAIRE : LE « BULLETIN » DU FRONT DE LA BATAILLE D'HERNANI ENVOYE PAR SAINTE-BEUVE.. « Mon cher Saint-Valry, Nous voici ce soir à la septième d'Hernani, et la chose commence à devenir claire, elle ne l'a pas toujours été. Les trois premières représentations, soutenues par les amis et le public romantique se sont très bien passées ; la quatrième a été orageuse, quoique la victoire soit restée aux bravos ; la cinquième, mi-bien, mi-mal ; les cabaleurs assez contenus ; le public, indifférent, assez ricaneur, mais se laissant prendre à la fin. Les recettes sont excellentes, et avec un peu d'aide encore de la part des amis, le cap de Bonne-Espérance est décidément doublé : voilà le bulletin. Victor, au milieu de tout cela, calme, l'œil sur l'avenir, cherchant jour dans son temps pour faire une autre pièce, véritable César ou Napoléon, nil actum reputans, &. La pièce est imprimée demain, il a fait un très bon marché avec le libraire 15 mile francs, trois éditions, de deux mille exemplaires chacune, et pour un temps déterminé. Nous sommes tous sur les dents ; car il n'y a guère de troupes fraîches pour chaque nouvelle bataille, et il faut toujours donner, comme dans cette campagne de 1814. En somme la question romantique est portée par le seul fait d'Hernani de cent lieues en avant, et toutes les théories des contradicteurs sont bouleversées ; il faut qu'ils en rebâtissent d'autres à nouveaux frais, que la prochaine pièce de Victor détruira encore. (...) » Adolphe de Saint-Valry, dont le père avait servi sous les ordres du général Hugo, était l'un des plus anciens et des plus proches amis de Victor. Membre du groupe romantique, il publia plusieurs recueils de vers et collabora au Conservateur littéraire et à la Muse française. Hernani fut créé le 25 février 1830 sur la scène de la comédie française et donna lieu, comme on sait, à l'une des polémiques les plus retentissantes de la littérature française. Sainte-Beuve assista naturellement à toutes les représentations et y tint son rôle de combattant et d'ami. Cette lettre, écrite après sept représentations est passionnante à plusieurs titres. D'abord, elle rend compte avec exactitude et impartialité du déroulement des représentations. En cela, elle tempère un peu les descriptions enflammées écrites après coup par Théophile Gautier ou Alexandre Dumas, qui sont déjà la légende. L'on se rend compte que la pièce fut d'abord un succès, la mobilisation du groupe romantique ayant étouffé la cabale qui se préparait. Cette lettre l'atteste, ce n'est pas la première de la pièce qui fut la plus houleuse, mais la quatrième et la cinquième. En fait l'histoire a concentré sur une seule soirée des incidents qui se sont produits sur une durée de plusieurs jours, avec des moments d'indécision. Le camp romantique et le camp classique n'avaient jamais de repos, et la bataille, gagnée tour à tour par l'un ou l'autre parti, était à recommencer le lendemain En second lieu, elle montre que la « bataille », à laquelle est à jamais associée la pièce, fut, dès l'origine, pensée comme telle et soigneusement préparée. Sainte-Beuve tisse ici la métaphore des guerres napoléoniennes et c'est pourquoi il qualifie cette lettre de « bulletin », à la façon dont les généraux rendent compte des combats aux lignes arrières. Hugo a, en 1830, l'âge de Bonaparte au moment des guerres d'Italie, et c'est tout naturellement qu'avec un souffle épique assez peu fréquent sous sa plume, il parle de lui comme d'un « véritable César ou Napoléon ». Ensuite, avec une prescience remarquable, il a immédiatement compris que la pièce faisait date dans l'histoire littéraire : « L

Auction archive: Lot number 104
Auction:
Datum:
16 Oct 2013
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE. L.A.S. A ADOLPHE DE SAINT-VALRY Datée du lundi 8 mars 1830. 3 pp. in-12 à l'encre noire, sur un double feuillet de papier vélin, cachets postaux et adresse au verso du dernier feuillet : « A Monsieur Saint-Valry, à Chateauneuf en Thimerais ». (Petit trou au 2e feuillet sans atteinte au texte.) LETTRE TRES IMPORTANTE POUR L'HISTOIRE LITTERAIRE : LE « BULLETIN » DU FRONT DE LA BATAILLE D'HERNANI ENVOYE PAR SAINTE-BEUVE.. « Mon cher Saint-Valry, Nous voici ce soir à la septième d'Hernani, et la chose commence à devenir claire, elle ne l'a pas toujours été. Les trois premières représentations, soutenues par les amis et le public romantique se sont très bien passées ; la quatrième a été orageuse, quoique la victoire soit restée aux bravos ; la cinquième, mi-bien, mi-mal ; les cabaleurs assez contenus ; le public, indifférent, assez ricaneur, mais se laissant prendre à la fin. Les recettes sont excellentes, et avec un peu d'aide encore de la part des amis, le cap de Bonne-Espérance est décidément doublé : voilà le bulletin. Victor, au milieu de tout cela, calme, l'œil sur l'avenir, cherchant jour dans son temps pour faire une autre pièce, véritable César ou Napoléon, nil actum reputans, &. La pièce est imprimée demain, il a fait un très bon marché avec le libraire 15 mile francs, trois éditions, de deux mille exemplaires chacune, et pour un temps déterminé. Nous sommes tous sur les dents ; car il n'y a guère de troupes fraîches pour chaque nouvelle bataille, et il faut toujours donner, comme dans cette campagne de 1814. En somme la question romantique est portée par le seul fait d'Hernani de cent lieues en avant, et toutes les théories des contradicteurs sont bouleversées ; il faut qu'ils en rebâtissent d'autres à nouveaux frais, que la prochaine pièce de Victor détruira encore. (...) » Adolphe de Saint-Valry, dont le père avait servi sous les ordres du général Hugo, était l'un des plus anciens et des plus proches amis de Victor. Membre du groupe romantique, il publia plusieurs recueils de vers et collabora au Conservateur littéraire et à la Muse française. Hernani fut créé le 25 février 1830 sur la scène de la comédie française et donna lieu, comme on sait, à l'une des polémiques les plus retentissantes de la littérature française. Sainte-Beuve assista naturellement à toutes les représentations et y tint son rôle de combattant et d'ami. Cette lettre, écrite après sept représentations est passionnante à plusieurs titres. D'abord, elle rend compte avec exactitude et impartialité du déroulement des représentations. En cela, elle tempère un peu les descriptions enflammées écrites après coup par Théophile Gautier ou Alexandre Dumas, qui sont déjà la légende. L'on se rend compte que la pièce fut d'abord un succès, la mobilisation du groupe romantique ayant étouffé la cabale qui se préparait. Cette lettre l'atteste, ce n'est pas la première de la pièce qui fut la plus houleuse, mais la quatrième et la cinquième. En fait l'histoire a concentré sur une seule soirée des incidents qui se sont produits sur une durée de plusieurs jours, avec des moments d'indécision. Le camp romantique et le camp classique n'avaient jamais de repos, et la bataille, gagnée tour à tour par l'un ou l'autre parti, était à recommencer le lendemain En second lieu, elle montre que la « bataille », à laquelle est à jamais associée la pièce, fut, dès l'origine, pensée comme telle et soigneusement préparée. Sainte-Beuve tisse ici la métaphore des guerres napoléoniennes et c'est pourquoi il qualifie cette lettre de « bulletin », à la façon dont les généraux rendent compte des combats aux lignes arrières. Hugo a, en 1830, l'âge de Bonaparte au moment des guerres d'Italie, et c'est tout naturellement qu'avec un souffle épique assez peu fréquent sous sa plume, il parle de lui comme d'un « véritable César ou Napoléon ». Ensuite, avec une prescience remarquable, il a immédiatement compris que la pièce faisait date dans l'histoire littéraire : « L

Auction archive: Lot number 104
Auction:
Datum:
16 Oct 2013
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Try LotSearch

Try LotSearch and its premium features for 7 days - without any costs!

  • Search lots and bid
  • Price database and artist analysis
  • Alerts for your searches
Create an alert now!

Be notified automatically about new items in upcoming auctions.

Create an alert