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Auction archive: Lot number 275

Claire-Élisabeth-Jeanne de Vergennes,

Estimate
€600 - €800
ca. US$751 - US$1,002
Price realised:
€800
ca. US$1,002
Auction archive: Lot number 275

Claire-Élisabeth-Jeanne de Vergennes,

Estimate
€600 - €800
ca. US$751 - US$1,002
Price realised:
€800
ca. US$1,002
Beschreibung:

Comtesse de RÉMUSAT (1780-1821) dame du palais de Joséphine et mémorialiste. 2 L.A., [1809-1810]; 7 pages in-8. Belle correspondance amicale et littéraire, parlant de Madame d'Houdetot et de Rousseau, et faisant le portrait de Marie-Louise. 31 juillet 1809. Elle n'a aucune nouvelle de Vienne depuis l'armistice: «le gr. M. a ecrit à mon mari et ne lui annonce rien, enfin comme de coutume tout sera surprise [...]. On dit que l'Empereur ne viendra ici que pour se rendre à Rome; on parle de la guerre avec la Russie et tout aussitôt de la paix generale»... Elle a passé la semaine dernière chez Mme d'Houdetot, avec Mme Chéron: «cette aimable vieille anime tout autour d'elle; il y a tant de coeur dans ses souvenirs et dans sa conversation! Nous l'avons fait beaucoup conter, elle était à son aise, elle se fiait à nous, car elle était bien sûre que nous l'entendrions comme elle voulait etre entendue, et n'est-ce pas là, la base de toute confiance. - Que vous avez raison d'aimer les vieilles femmes! Celle-ci nous parlait beaucoup de Rousseau; elle a conservé quelques unes de ses lettres que nous avons vües; elle était fiere d'avoir inspiré et resisté à tant d'amour, elle se vantait du sentiment qui l'avait défendue, enfin elle était vraie, naïve dans tous ses recits; elle n'a pas l'apparence d'un regret et croit avoir rempli tous ses devoirs de femme en dévouant sa vie à l'amour»... La lecture à haute voix des lettres de Mlle de Lespinasse a affligé Mme d'Houdetot; elle-même les trouve inférieures à celles de Mme de Sévigné, mais il est plus simple d'aimer sa fille que M. de Guibert... Ensuite elles sont passées à un roman de Mme Cottin, qu'elles ont quitté cependant, car à voix haute «la peinture si abandonnée de la passion n'est pas supportable»; elle la rejette comme une «manie» des romanciers modernes, et se fâche que ce soit les femmes qui ont saisi ce système avec le plus d'empressement: «à les entendre pour bien aimer il faudrait renoncer aux liens de la Nature, aux delicatesses qui font le charme des femmes, aux remords»... Elle commente l'évolution du roman depuis cent ans (La Princesse de Clèves, etc.), et s'amuse d'un débat ouvert par Mme Chéron, sur les femmes et la vertu... Puis elle évoque les Lettres de Mme Du Deffand où il ne manque «que des lettres de Mme Du Deffand, c'est une friponnerie de libraire. Mais il y en a de Mme de Staal fort jolies et quelques-unes de D'Alembert»... Mardi [23? octobre 1810]. Elle raconte à une amie son séjour à Fontainebleau: elle a vu un spectacle brillant des Trois Sultanes arrangé par son mari avec des ballets, s'est beaucoup reposée, a visité la bibliothèque du château et fait la découverte de Machiavel: «je ne trouve pas qu'il y ait tant de torts à enseigner l'art de se défier des hommes et de les tromper un peu»... Elle fait un joli portrait de l'Impératrice Marie-Louise, jeune et «fort simple, elle n'aime point le grand luxe, elle est bien mise mais sans éclat excepté les grands jours. Le reste de la semaine elle porte une robe d'étoffe et ne se coiffe gueres qu'avec ses cheveux qui sont très beaux. Elle vit fort retirée tout le matin et s'occupe beaucoup»: piano, dessin, billard... Pleurant à Polyeucte, riant à la comédie, «il y a de la simplicité et de la grace dans la manière dont elle se livre à ses impressions, elle a habituellement l'air calme et doux et tout cela sied bien à sa jeunesse»

Auction archive: Lot number 275
Auction:
Datum:
14 Jun 2012
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
contact@ader-paris.fr
+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
Beschreibung:

Comtesse de RÉMUSAT (1780-1821) dame du palais de Joséphine et mémorialiste. 2 L.A., [1809-1810]; 7 pages in-8. Belle correspondance amicale et littéraire, parlant de Madame d'Houdetot et de Rousseau, et faisant le portrait de Marie-Louise. 31 juillet 1809. Elle n'a aucune nouvelle de Vienne depuis l'armistice: «le gr. M. a ecrit à mon mari et ne lui annonce rien, enfin comme de coutume tout sera surprise [...]. On dit que l'Empereur ne viendra ici que pour se rendre à Rome; on parle de la guerre avec la Russie et tout aussitôt de la paix generale»... Elle a passé la semaine dernière chez Mme d'Houdetot, avec Mme Chéron: «cette aimable vieille anime tout autour d'elle; il y a tant de coeur dans ses souvenirs et dans sa conversation! Nous l'avons fait beaucoup conter, elle était à son aise, elle se fiait à nous, car elle était bien sûre que nous l'entendrions comme elle voulait etre entendue, et n'est-ce pas là, la base de toute confiance. - Que vous avez raison d'aimer les vieilles femmes! Celle-ci nous parlait beaucoup de Rousseau; elle a conservé quelques unes de ses lettres que nous avons vües; elle était fiere d'avoir inspiré et resisté à tant d'amour, elle se vantait du sentiment qui l'avait défendue, enfin elle était vraie, naïve dans tous ses recits; elle n'a pas l'apparence d'un regret et croit avoir rempli tous ses devoirs de femme en dévouant sa vie à l'amour»... La lecture à haute voix des lettres de Mlle de Lespinasse a affligé Mme d'Houdetot; elle-même les trouve inférieures à celles de Mme de Sévigné, mais il est plus simple d'aimer sa fille que M. de Guibert... Ensuite elles sont passées à un roman de Mme Cottin, qu'elles ont quitté cependant, car à voix haute «la peinture si abandonnée de la passion n'est pas supportable»; elle la rejette comme une «manie» des romanciers modernes, et se fâche que ce soit les femmes qui ont saisi ce système avec le plus d'empressement: «à les entendre pour bien aimer il faudrait renoncer aux liens de la Nature, aux delicatesses qui font le charme des femmes, aux remords»... Elle commente l'évolution du roman depuis cent ans (La Princesse de Clèves, etc.), et s'amuse d'un débat ouvert par Mme Chéron, sur les femmes et la vertu... Puis elle évoque les Lettres de Mme Du Deffand où il ne manque «que des lettres de Mme Du Deffand, c'est une friponnerie de libraire. Mais il y en a de Mme de Staal fort jolies et quelques-unes de D'Alembert»... Mardi [23? octobre 1810]. Elle raconte à une amie son séjour à Fontainebleau: elle a vu un spectacle brillant des Trois Sultanes arrangé par son mari avec des ballets, s'est beaucoup reposée, a visité la bibliothèque du château et fait la découverte de Machiavel: «je ne trouve pas qu'il y ait tant de torts à enseigner l'art de se défier des hommes et de les tromper un peu»... Elle fait un joli portrait de l'Impératrice Marie-Louise, jeune et «fort simple, elle n'aime point le grand luxe, elle est bien mise mais sans éclat excepté les grands jours. Le reste de la semaine elle porte une robe d'étoffe et ne se coiffe gueres qu'avec ses cheveux qui sont très beaux. Elle vit fort retirée tout le matin et s'occupe beaucoup»: piano, dessin, billard... Pleurant à Polyeucte, riant à la comédie, «il y a de la simplicité et de la grace dans la manière dont elle se livre à ses impressions, elle a habituellement l'air calme et doux et tout cela sied bien à sa jeunesse»

Auction archive: Lot number 275
Auction:
Datum:
14 Jun 2012
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
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+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
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