Premium pages left without account:

Auction archive: Lot number 249

[Claude-François CHAUVEAU-LAGARDE]. Dominique-...

Estimate
n. a.
Price realised:
€300
ca. US$355
Auction archive: Lot number 249

[Claude-François CHAUVEAU-LAGARDE]. Dominique-...

Estimate
n. a.
Price realised:
€300
ca. US$355
Beschreibung:

[Claude-François CHAUVEAU LAGARDE]. Dominique-André Le Masson de Rancé (né vers 1788). 29 L.A.S. et 4 P.A.S., prisons de Bicêtre, Gentilly, Sainte-Pélagie 1808-1809 et bagne de Brest 1815-1816, à Claude-François Chauveau Lagarde, avocat au Conseil d’État (5 aux commissionnaires Menel, à la Maison Blanche près Paris, ou Casquette, à Sainte-Pélagie), et 7 lettres ou pièces à lui relatives, dont un manuscrit autographe de Chauveau-Lagarde ; environ 90 pages formats divers, nombreuses adresses (une pièce déchirée). Correspondance d’un forçat, fils d’un conseiller à la Chambre des comptes de Nancy, conseiller au Parlement de Lorraine. Condamné à huit ans de fers pour avoir, encore mineur (19 ans), porté la croix de la Légion d’honneur sans y avoir droit, et touché des appointements de capitaine des chasseurs de la Garde, sans en avoir la qualité, Le Masson de Rancé crie sa détresse à son avocat. Sa première lettre, du 5 décembre 1808, annonce que sa mère est partie pour l’Espagne, aussitôt après sa condamnation, dans l’espoir de joindre l’Empereur et faire commuer sa peine. Quelques jours plus tard commencent les demandes de secours, avec allusion aux conditions de détention indignes ; il fait des reconnaissances de dette pour sa mère, ou à présenter au sénateur Jacqueminot, et espère en la protection du Grand-Juge Régnier, ou de Mme Lévi, très bien considérée par l’Impératrice... Le 18 avril 1809, son départ étant imminent, il charge le commissionnaire Menel de lui acheter un capuchon en toile cirée, « un coco en forme de tasse, pour boire », et de lui faire faire par un sellier « une ceinture de cuire propre à suspendre mes fers, & un coussin pour mettre sous moi, étant dans la charrette »... Dès le lendemain il croit perdre la tête, d’espérer sa grâce, et le surlendemain, presse son avocat de faire savoir la bonne nouvelle à la Préfecture : sans cela, « je courrerai les risques de partir avec la chaîne prochaine »... Le 1er mai il est transféré à Sainte-Pélagie, où il se retrouve avec « le général Mallet prisonnier d’Etat, et d’autres prisonniers distingués » ; il voudrait du travail de copiste ; Mme d’Hauteroche confirmera sa position affreuse... Le 22 octobre 1809 il se repent d’avoir trompé la confiance de l’avocat qui lui sert de « second père », mais il est « confondu avec les plus vils scélérats » et voudrait être transféré à la Force... Il reprend la plume le 1er mai 1815, « immatriculé au Bagne de Brest sous le n° 11,574 », pour rappeler les circonstances de sa condamnation ; il espère être délivré du « brevet d’infamie » à l’époque du mariage du duc de Berry. Un certificat du sous-commissaire de Marine, « préposé à la police et à l’administration des chiourmes » de Cherbourg, du 15 décembre 1815, atteste les mérites et le cœur vertueux du condamné... Le 24 mai 1816, Rancé supplie l’avocat d’obtenir la grâce d’« effacer la tache imprimée à mon nom » : « Cézar ne refusa jamais rien à l’éloquence de Cicéron »... Une supplique autographe de Chauveau-Lagarde à Louis XVIII (6 p.), au nom du condamné, expose la passion amoureuse et l’inconscience qui l’amenèrent au crime durement expié, et prie le Roi d’accorder « ou des lettres de grace ou des lettres de rémission, ou des lettres d’abolition ; Et V. maj. fera justice »...

Auction archive: Lot number 249
Auction:
Datum:
13 Dec 2017
Auction house:
Alde
1 rue de Fleurus
75006 Paris
France
contact@alde.fr
+ 33 (0)1 45 49 09 24
+ 33 (0)1 45490930
Beschreibung:

[Claude-François CHAUVEAU LAGARDE]. Dominique-André Le Masson de Rancé (né vers 1788). 29 L.A.S. et 4 P.A.S., prisons de Bicêtre, Gentilly, Sainte-Pélagie 1808-1809 et bagne de Brest 1815-1816, à Claude-François Chauveau Lagarde, avocat au Conseil d’État (5 aux commissionnaires Menel, à la Maison Blanche près Paris, ou Casquette, à Sainte-Pélagie), et 7 lettres ou pièces à lui relatives, dont un manuscrit autographe de Chauveau-Lagarde ; environ 90 pages formats divers, nombreuses adresses (une pièce déchirée). Correspondance d’un forçat, fils d’un conseiller à la Chambre des comptes de Nancy, conseiller au Parlement de Lorraine. Condamné à huit ans de fers pour avoir, encore mineur (19 ans), porté la croix de la Légion d’honneur sans y avoir droit, et touché des appointements de capitaine des chasseurs de la Garde, sans en avoir la qualité, Le Masson de Rancé crie sa détresse à son avocat. Sa première lettre, du 5 décembre 1808, annonce que sa mère est partie pour l’Espagne, aussitôt après sa condamnation, dans l’espoir de joindre l’Empereur et faire commuer sa peine. Quelques jours plus tard commencent les demandes de secours, avec allusion aux conditions de détention indignes ; il fait des reconnaissances de dette pour sa mère, ou à présenter au sénateur Jacqueminot, et espère en la protection du Grand-Juge Régnier, ou de Mme Lévi, très bien considérée par l’Impératrice... Le 18 avril 1809, son départ étant imminent, il charge le commissionnaire Menel de lui acheter un capuchon en toile cirée, « un coco en forme de tasse, pour boire », et de lui faire faire par un sellier « une ceinture de cuire propre à suspendre mes fers, & un coussin pour mettre sous moi, étant dans la charrette »... Dès le lendemain il croit perdre la tête, d’espérer sa grâce, et le surlendemain, presse son avocat de faire savoir la bonne nouvelle à la Préfecture : sans cela, « je courrerai les risques de partir avec la chaîne prochaine »... Le 1er mai il est transféré à Sainte-Pélagie, où il se retrouve avec « le général Mallet prisonnier d’Etat, et d’autres prisonniers distingués » ; il voudrait du travail de copiste ; Mme d’Hauteroche confirmera sa position affreuse... Le 22 octobre 1809 il se repent d’avoir trompé la confiance de l’avocat qui lui sert de « second père », mais il est « confondu avec les plus vils scélérats » et voudrait être transféré à la Force... Il reprend la plume le 1er mai 1815, « immatriculé au Bagne de Brest sous le n° 11,574 », pour rappeler les circonstances de sa condamnation ; il espère être délivré du « brevet d’infamie » à l’époque du mariage du duc de Berry. Un certificat du sous-commissaire de Marine, « préposé à la police et à l’administration des chiourmes » de Cherbourg, du 15 décembre 1815, atteste les mérites et le cœur vertueux du condamné... Le 24 mai 1816, Rancé supplie l’avocat d’obtenir la grâce d’« effacer la tache imprimée à mon nom » : « Cézar ne refusa jamais rien à l’éloquence de Cicéron »... Une supplique autographe de Chauveau-Lagarde à Louis XVIII (6 p.), au nom du condamné, expose la passion amoureuse et l’inconscience qui l’amenèrent au crime durement expié, et prie le Roi d’accorder « ou des lettres de grace ou des lettres de rémission, ou des lettres d’abolition ; Et V. maj. fera justice »...

Auction archive: Lot number 249
Auction:
Datum:
13 Dec 2017
Auction house:
Alde
1 rue de Fleurus
75006 Paris
France
contact@alde.fr
+ 33 (0)1 45 49 09 24
+ 33 (0)1 45490930
Try LotSearch

Try LotSearch and its premium features for 7 days - without any costs!

  • Search lots and bid
  • Price database and artist analysis
  • Alerts for your searches
Create an alert now!

Be notified automatically about new items in upcoming auctions.

Create an alert