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Auction archive: Lot number 155

COLETTE (Sidonie Gabrielle Colette, dite) [Saint-Sauveur-en-Puisaye, 1873 - Paris, 1954

Estimate
€7,000 - €8,000
ca. US$7,838 - US$8,958
Price realised:
€6,000
ca. US$6,719
Auction archive: Lot number 155

COLETTE (Sidonie Gabrielle Colette, dite) [Saint-Sauveur-en-Puisaye, 1873 - Paris, 1954

Estimate
€7,000 - €8,000
ca. US$7,838 - US$8,958
Price realised:
€6,000
ca. US$6,719
Beschreibung:

Romancière Importante correspondance adressée à Claude Chauvière. Environ 56 documents. Lettres autographes signées et cartes accompagnées très souvent de leurs enveloppes timbrées. Nous décrivons un extrait de la première partie de la correspondance. 24 novembre 1922: «Mon insupportable petit garçon a décidément égaré votre lettre. Car il m'a donné avec précision le détail de l'endroit où elle devait se trouver, et elle n'y est pas. Liquidons tout ça: je ne veux pas de Pierre Soc. Il n'est pas divertissant, et cette histoire télépathique est longue. Je vous fais porter demain le roman de Jane Estienne.» 3 décembre 1922: «Petite, ne t'inquiète pas. J'ai donné notre chair à taper. Car mes yeux sont là pour la parade, et le manuscrit est en souffrance pour eux. On me la tape, ne t'en fais pas. Dès qu'elle sera tapée, je lis en 2 heures.» 7 janvier 1929: «Mais naturellement, angine de poitrine nerveuse. Mon petit Claude, aussi vrai que mon angine à moi ne l'est pas. Que je m'ennuie d'être prisonnière et de ne pas pouvoir t'aller trouver! Que vas-tu faire? Quitteras-tu Paris? Je viens de laisser entrer un moment Soupault et Pierre-Quint qui venaient de la part de Kra, je leur ai dit de prendre de tes nouvelles. Écris-moi un mot. Le docteur Moreau ne veut pas du tout que je sorte, à cause des horreurs en masse que j'ai dans le gosier, et puis ce froid qui revient!» 28 février 1929: «Mon petit Claude, qu'en penses-tu? Au bas de la deuxième page, j'ai laissé un blanc, pour les noms de tes romans auxquels tu tiens, et ceux de quelques nouvelles, inscris-les. Et puis tu mettras aussi le titre définitif de Mon Crime, je veux dire de l'Ai-je aimé? Si tu trouves que ce n'est pas bien, dis-le-moi. Peut-être pourrais-tu faire taper et l'envoyer tapé à Suzanne Normand? Je lui ai téléphoné avant-hier soir et hier soir, mais on ne répondait pas. Encore des erreurs de numéro ou bien elle était absente? Téléphone-moi lundi.» Paris, 5 novembre 1931: «Mon petit Claude, comment vas-tu? Il pleut noir, après une longue période de temps magnifique. Mon pied n'est toujours pas guéri. Ces ligaments, c'est une sale drogue. Enfin, j'ai fini, je crois avoir fini mon livre. C'est toujours ça. ces derniers jours et nuits ont été affreux comme d'habitude. Dès trois heures, dès cinq heures du matin, et des désespoirs, naturellement. As-tu lu le Crémieux des Annales? Je le cherche pour te l'envoyer, et bien entendu il a disparu. [...] Cette reliure de Bruel, elle est vraiment belle. Je veux la montrer à Ferenczi et lui expliquer qu'on pourrait faire en librairie une couverture épatante. Mais je ne sais pas s'il sera de mon avis. Je retrouve le Crémieux! Tout de même, personne n'aura dit de toi un mot qui approche de celui d'Hélène Picard, jeté négligemment: “Il y a dans cette jeune femme une sorte de vertu sanglotante”... etc, etc. Il n'y a qu'elle pour faire un portrait avec deux mots non prémédités.» 12 août 1932: «Petit Claude, j'ai vu que tu as le Prix Minerva. Mais tu m'avais avertie qu'il ne se convertissait pas, hélas en francs-papier... C'est bien dommage. Est-ce que les éditeurs seront sensibles à ton prix? Tu as dû recevoir mon petit livre sur papier vert Prisons et Paradis. On édite ce qu'on peut. Collection “inédits” à 7 francs. Deux frères, antiquaires, ont ouvert il y a une semaine un petit magasin “Colette” sur le port. [...] Je suis contrariée, petit Claude. Maurice devant repartir dans une semaine, je me voyais t'envoyant une dépêche: “Viens”. Mais les nouveaux Jouvenel, - ou les anciens - viennent d'acheter deux propriétés au cap Ferrat, et veulent commencer, comme on dit, les travaux. Ma fille est chez son père, elle descendra donc dans le Midi avec ses parents, et elle attend le départ de Maurice pour lui succéder dans l'unique chambre qui est ici. Sa venue m'est très agréable, mais tu comprends que j'avais arrangé les choses autrement... Je ne sais pas combien de temps elle va rester. [...] J'ai toujours mal à mon pied cassé. Je marche, bie

Auction archive: Lot number 155
Auction:
Datum:
7 Jun 2017
Auction house:
Oger - Blanchet
22 rue Drouot
75009 Paris
France
contact@ogerblanchet.fr
+33 (0)1 42469695
+33 (0)1 45231632
Beschreibung:

Romancière Importante correspondance adressée à Claude Chauvière. Environ 56 documents. Lettres autographes signées et cartes accompagnées très souvent de leurs enveloppes timbrées. Nous décrivons un extrait de la première partie de la correspondance. 24 novembre 1922: «Mon insupportable petit garçon a décidément égaré votre lettre. Car il m'a donné avec précision le détail de l'endroit où elle devait se trouver, et elle n'y est pas. Liquidons tout ça: je ne veux pas de Pierre Soc. Il n'est pas divertissant, et cette histoire télépathique est longue. Je vous fais porter demain le roman de Jane Estienne.» 3 décembre 1922: «Petite, ne t'inquiète pas. J'ai donné notre chair à taper. Car mes yeux sont là pour la parade, et le manuscrit est en souffrance pour eux. On me la tape, ne t'en fais pas. Dès qu'elle sera tapée, je lis en 2 heures.» 7 janvier 1929: «Mais naturellement, angine de poitrine nerveuse. Mon petit Claude, aussi vrai que mon angine à moi ne l'est pas. Que je m'ennuie d'être prisonnière et de ne pas pouvoir t'aller trouver! Que vas-tu faire? Quitteras-tu Paris? Je viens de laisser entrer un moment Soupault et Pierre-Quint qui venaient de la part de Kra, je leur ai dit de prendre de tes nouvelles. Écris-moi un mot. Le docteur Moreau ne veut pas du tout que je sorte, à cause des horreurs en masse que j'ai dans le gosier, et puis ce froid qui revient!» 28 février 1929: «Mon petit Claude, qu'en penses-tu? Au bas de la deuxième page, j'ai laissé un blanc, pour les noms de tes romans auxquels tu tiens, et ceux de quelques nouvelles, inscris-les. Et puis tu mettras aussi le titre définitif de Mon Crime, je veux dire de l'Ai-je aimé? Si tu trouves que ce n'est pas bien, dis-le-moi. Peut-être pourrais-tu faire taper et l'envoyer tapé à Suzanne Normand? Je lui ai téléphoné avant-hier soir et hier soir, mais on ne répondait pas. Encore des erreurs de numéro ou bien elle était absente? Téléphone-moi lundi.» Paris, 5 novembre 1931: «Mon petit Claude, comment vas-tu? Il pleut noir, après une longue période de temps magnifique. Mon pied n'est toujours pas guéri. Ces ligaments, c'est une sale drogue. Enfin, j'ai fini, je crois avoir fini mon livre. C'est toujours ça. ces derniers jours et nuits ont été affreux comme d'habitude. Dès trois heures, dès cinq heures du matin, et des désespoirs, naturellement. As-tu lu le Crémieux des Annales? Je le cherche pour te l'envoyer, et bien entendu il a disparu. [...] Cette reliure de Bruel, elle est vraiment belle. Je veux la montrer à Ferenczi et lui expliquer qu'on pourrait faire en librairie une couverture épatante. Mais je ne sais pas s'il sera de mon avis. Je retrouve le Crémieux! Tout de même, personne n'aura dit de toi un mot qui approche de celui d'Hélène Picard, jeté négligemment: “Il y a dans cette jeune femme une sorte de vertu sanglotante”... etc, etc. Il n'y a qu'elle pour faire un portrait avec deux mots non prémédités.» 12 août 1932: «Petit Claude, j'ai vu que tu as le Prix Minerva. Mais tu m'avais avertie qu'il ne se convertissait pas, hélas en francs-papier... C'est bien dommage. Est-ce que les éditeurs seront sensibles à ton prix? Tu as dû recevoir mon petit livre sur papier vert Prisons et Paradis. On édite ce qu'on peut. Collection “inédits” à 7 francs. Deux frères, antiquaires, ont ouvert il y a une semaine un petit magasin “Colette” sur le port. [...] Je suis contrariée, petit Claude. Maurice devant repartir dans une semaine, je me voyais t'envoyant une dépêche: “Viens”. Mais les nouveaux Jouvenel, - ou les anciens - viennent d'acheter deux propriétés au cap Ferrat, et veulent commencer, comme on dit, les travaux. Ma fille est chez son père, elle descendra donc dans le Midi avec ses parents, et elle attend le départ de Maurice pour lui succéder dans l'unique chambre qui est ici. Sa venue m'est très agréable, mais tu comprends que j'avais arrangé les choses autrement... Je ne sais pas combien de temps elle va rester. [...] J'ai toujours mal à mon pied cassé. Je marche, bie

Auction archive: Lot number 155
Auction:
Datum:
7 Jun 2017
Auction house:
Oger - Blanchet
22 rue Drouot
75009 Paris
France
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+33 (0)1 42469695
+33 (0)1 45231632
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