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Auction archive: Lot number 163

Correspondance croisée. 1925-1933

Estimate
€30,000 - €40,000
ca. US$32,631 - US$43,508
Price realised:
€33,488
ca. US$36,425
Auction archive: Lot number 163

Correspondance croisée. 1925-1933

Estimate
€30,000 - €40,000
ca. US$32,631 - US$43,508
Price realised:
€33,488
ca. US$36,425
Beschreibung:

Correspondance croisée. 1925-1933. Ensemble de 96 lettres autographes signées - 78 de René Crevel et 18 de Marcel Jouhandeau - sur différents papiers et de formats divers, écritures très lisibles à l'encre noire, bleue ou violette, parfois au crayon. Les lettres sont pour l'essentiel accompagnées d'une transcription dactylographiée; le tout est conservé dans un emboîtage en demi-maroquin lavallière, dos à nerfs. Remarquable correspondance littéraire et personnelle, en partie inédite. Ces lettres intimes, parfois douloureuses, souvent poignantes, s'échelonnent de 1925, année qui marque les débuts de l'amitié entre les deux écrivains, à 1933, soit moins de deux ans avant le suicide de Crevel à l'âge de 35 ans. L'auteur de Mon corps et moi et de Babylone se livre ici sans retenue, révélant au cours de cette correspondance, plus affective que littéraire, les différentes facettes d'une personnalité complexe: sentimentale, violente, contradictoire, toujours attachante... Tout Crevel est là: l'ami, le confident, l'amant, le grand amoureux, le mondain, le poitrinaire, le désespéré, le suicidaire, le sensuel, l'homme de désir, l'archange noir du surréalisme - "né révolté comme d'autres naissent avec les yeux bleus", selon le mot de Philippe Soupault -, le communiste pourfendeur de bourgeois - "saintement irréligieux, généreusement satirique, tendrement violent" (Jean Cassou) -, l'écrivain, enfin, tout en zigzags, ricochets, explosions, styliste ennemi du "beau style", ironique, irrespectueux, sérieux et triste comme un enfant qui joue à la guerre, pressé comme tous ceux dont la vie est une course contre la montre. Les premiers pas de la correspondance sont littéraires, Crevel cherchant l'approbation de son aîné. Ainsi lui écrit-il à la fin de l'année 1925:... n'est-il pas indiscret à moi de vous demander ce que vous pensez de mon travail de cet été, et surtout si vous croyez que le scandale qui en peut naître peut nuire à celui que vous savez et qui renaissait à chaque ligne (...). J'ai peur de ce livre que Soupault aime [La Mort difficile], mais qu'il trouve je crois scandaleux. J'aime la franchise, je déteste le scandale. Jouhandeau lui répond: Cher René, j'ai lu 'La Mort difficile', beau titre, beau livre. Scandale sans aucun doute, mais avec l'assentiment de M.C. [Mac Cown] vous n'avez rien à craindre. S'il accepte d'être livré. On ne peut faire de lui portrait plus vrai, plus flatteur. J'en ferai peut-être la réplique un jour... Homogénéité admirable dans le ton. Peut-être quelques longueurs complaisantes au début. Très vite les lettres deviennent plus intimes: torturées et convulsives chez Crevel, dont la révolte se radicalise après la mort de sa mère et avec les progrès de la maladie: Maintenant après des crises de nerfs à Toulon, une heure d'amour avec un marin de 20 ans, boucher à Cette, qui m'a quitté en me donnant l'évangile selon Saint Jean, je suis avec Eugène [Mac Cown] (gentil, mais de plus en plus mystérieux), au sommet d'une colline. Je travaille, je pense à toi... [non datée, 1926, de Cagnes]. Je suis à moitié pourri. Je suis du boudin fait avec du sang de mauvaise qualité, et les montagnes genre faux Gréco qui m'entourent sont diantrement plus fortes que moi. Je ne te tuerai pas, car si j'avais quelqu'un à tuer, avec mon égoïsme bien connu c'est par moi que je commencerai. Eugène [Mac Cown], c'est la vengeance qui me fut envoyée par tous ceux à qui j'ai fait du mal. C'est pourquoi je l'aime... [non datée, 1926]. Eugène [Mac Cown] et avec lui pas mal de ces diables d' Américains ont une innocence. Nous on a la force - toi surtout, mais comme on a la conscience - hélas - aussi, ça explose. Alors on trépigne, on hurle, on crie (...). Maintenant on nous donne des livres inodores. As-tu lu Mont-Cinère genre (pas si bien) de Wuthering Heights d'Emily Brontë... [non datée, non signée, 1926]. Je relis Rousseau. Quels mensonges que les Confessions. Je n 'aime pas ce masturbé. Le Juif de T urin, le curé de Lyon, la Warens, tou

Auction archive: Lot number 163
Auction:
Datum:
11 Dec 2015
Auction house:
Pierre Bergé & Associés
92 avenue d'Iéna
75116 Paris
France
agodeau@pba-auctions.com
+33 (0)1 4949 9000
+33 (0)1 4949 9001
Beschreibung:

Correspondance croisée. 1925-1933. Ensemble de 96 lettres autographes signées - 78 de René Crevel et 18 de Marcel Jouhandeau - sur différents papiers et de formats divers, écritures très lisibles à l'encre noire, bleue ou violette, parfois au crayon. Les lettres sont pour l'essentiel accompagnées d'une transcription dactylographiée; le tout est conservé dans un emboîtage en demi-maroquin lavallière, dos à nerfs. Remarquable correspondance littéraire et personnelle, en partie inédite. Ces lettres intimes, parfois douloureuses, souvent poignantes, s'échelonnent de 1925, année qui marque les débuts de l'amitié entre les deux écrivains, à 1933, soit moins de deux ans avant le suicide de Crevel à l'âge de 35 ans. L'auteur de Mon corps et moi et de Babylone se livre ici sans retenue, révélant au cours de cette correspondance, plus affective que littéraire, les différentes facettes d'une personnalité complexe: sentimentale, violente, contradictoire, toujours attachante... Tout Crevel est là: l'ami, le confident, l'amant, le grand amoureux, le mondain, le poitrinaire, le désespéré, le suicidaire, le sensuel, l'homme de désir, l'archange noir du surréalisme - "né révolté comme d'autres naissent avec les yeux bleus", selon le mot de Philippe Soupault -, le communiste pourfendeur de bourgeois - "saintement irréligieux, généreusement satirique, tendrement violent" (Jean Cassou) -, l'écrivain, enfin, tout en zigzags, ricochets, explosions, styliste ennemi du "beau style", ironique, irrespectueux, sérieux et triste comme un enfant qui joue à la guerre, pressé comme tous ceux dont la vie est une course contre la montre. Les premiers pas de la correspondance sont littéraires, Crevel cherchant l'approbation de son aîné. Ainsi lui écrit-il à la fin de l'année 1925:... n'est-il pas indiscret à moi de vous demander ce que vous pensez de mon travail de cet été, et surtout si vous croyez que le scandale qui en peut naître peut nuire à celui que vous savez et qui renaissait à chaque ligne (...). J'ai peur de ce livre que Soupault aime [La Mort difficile], mais qu'il trouve je crois scandaleux. J'aime la franchise, je déteste le scandale. Jouhandeau lui répond: Cher René, j'ai lu 'La Mort difficile', beau titre, beau livre. Scandale sans aucun doute, mais avec l'assentiment de M.C. [Mac Cown] vous n'avez rien à craindre. S'il accepte d'être livré. On ne peut faire de lui portrait plus vrai, plus flatteur. J'en ferai peut-être la réplique un jour... Homogénéité admirable dans le ton. Peut-être quelques longueurs complaisantes au début. Très vite les lettres deviennent plus intimes: torturées et convulsives chez Crevel, dont la révolte se radicalise après la mort de sa mère et avec les progrès de la maladie: Maintenant après des crises de nerfs à Toulon, une heure d'amour avec un marin de 20 ans, boucher à Cette, qui m'a quitté en me donnant l'évangile selon Saint Jean, je suis avec Eugène [Mac Cown] (gentil, mais de plus en plus mystérieux), au sommet d'une colline. Je travaille, je pense à toi... [non datée, 1926, de Cagnes]. Je suis à moitié pourri. Je suis du boudin fait avec du sang de mauvaise qualité, et les montagnes genre faux Gréco qui m'entourent sont diantrement plus fortes que moi. Je ne te tuerai pas, car si j'avais quelqu'un à tuer, avec mon égoïsme bien connu c'est par moi que je commencerai. Eugène [Mac Cown], c'est la vengeance qui me fut envoyée par tous ceux à qui j'ai fait du mal. C'est pourquoi je l'aime... [non datée, 1926]. Eugène [Mac Cown] et avec lui pas mal de ces diables d' Américains ont une innocence. Nous on a la force - toi surtout, mais comme on a la conscience - hélas - aussi, ça explose. Alors on trépigne, on hurle, on crie (...). Maintenant on nous donne des livres inodores. As-tu lu Mont-Cinère genre (pas si bien) de Wuthering Heights d'Emily Brontë... [non datée, non signée, 1926]. Je relis Rousseau. Quels mensonges que les Confessions. Je n 'aime pas ce masturbé. Le Juif de T urin, le curé de Lyon, la Warens, tou

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Datum:
11 Dec 2015
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