Beschreibung:

Forêt au soleil levant, circa 1900. Rare et exceptionnel vase, à panse cylindrique, reposant sur talon et à très large col. Épreuve en cristal soufflé multicouche vert, blanc et translucide, au décor dans le goût Nabi réalisé en émaux polychromes intercalaires, bleus, verts, lie de vin et noirs. La couche supérieure est finement gravée d'arbres feuillus, reprenant en superposition et/ou en poursuite le décor interne sur un fond laissant apparaître des parties translucides. Le soleil, ses rayons et, en partie, le sol ocre sont évoqués par des feuilles d'or éclatées en inclusions. L'ensemble de la partie figurative, le dessous de la base et le pourtour du col sont entièrement repris à la roue et finement martelés, le fond est achevé en polissage. Signé D. CHRISTIAN Meisenthal Lorraine sous la base. Hauteur : 14 cm. Diamètre : 16 cm. Bibliographie : . « Verrerie d'Art de Lorraine - Désiré Christian » par Philippe Olland. Éditions Faton. Dijon 2010. oeuvre reproduite page 143. . Désiré CHRISTIAN et émile GALLé, deux destins croisés. . Remarqué dès 1867 par Emile Gallé alors en charge de la direction artistique des affaires de son père Charles, Désiré Christian est un jeune décorateur à l'émail à la verrerie Burgun, Schverer & Cie. Gallé l'engage dès lors à temps partiel pour son propre compte au sein de la manufacture de Meisenthal et débute ainsi une histoire en parallèle de deux des figures centrales de l'art du verre en France de la fin du XIXe siècle. . Dix ans plus tard, l'artiste phare de ce qui deviendra l'Ecole de Nancy, promeut Désiré Christian responsable de l'atelier de décoration qui lui est exclusivement dédié. . En 1885, un accord (secret) est conclu entre Gallé, Mathieu, Burgun et Christian, définissant le rôle de chacun dans la production de verreries artistiques. . . L'année 1889 voit Emile Gallé devenir actionnaire de la Société Burgun, Schverer & Cie alors que celle-ci étend son activité. . La verrerie de Meisenthal commence à développer sa production personnelle de pièces d'art en 1893 et, l'année suivante, Emile Gallé cesse pratiquement toute collaboration avec elle au moment de l'ouverture de sa propre cristallerie. . Toujours en cette année 1894, est créée la marque Verrerie d'Art de Lorraine qui est apposée sur les oeuvres artistiques de la manufacture de Meisenthal, Désiré Christian prend alors la direction de la fabrication de ces pièces. . Les premiers travaux sont présentés à l'Exposition de Strasbourg de 1895, Christian se voit décerner une médaille d'honneur pour les oeuvres exposées. . Désiré Christian prend ses distances avec la verrerie de Meisenthal en 1896 suite à des dissensions internes. . Durant deux années, le maître verrier ne laissera que très peu de trace de son parcours professionnel, il travailla très probablement auprès d'Emile Gallé, malgré les litiges qui les avaient opposé concernant des dépôts de brevet. . Associé à son frère Christian, sa fille Marie-Augustine et son fils Armand, il fonde sa propre société en 1898 sous le nom de . Christian Frères & Fils. . C'est à partir de cette date que l'artiste se voit remettre de nombreuses médailles lors des grandes expositions de Paris en 1900, . de St Pétersbourg en 1901, de Saint-Louis (Missouri) en 1904, etc. . Après son décès en 1907, l'entreprise ne lui survivra pas et cessera totalement son activité. . De l'amitié et de la collaboration entre Emile Gallé et Désiré Christian naît la plus extraordinaire histoire de la création verrière et de l'Art Nouveau. Exécutant fidèle et discret des oeuvres d'Emile Gallé, Désiré Christian met au point, pour la réalisation des oeuvres de l'artiste, les techniques verrières les plus abouties de tous les temps. Lorsqu'en 1894, Emile Gallé inaugure sa propre cristallerie à Nancy, Désiré Christian devient le responsable artistique de la verrerie de Meisenthal et perpétue une création magistrale et unique sous la marque d'atelier de Verrerie d'Art de Lorraine. Entre 1898 et 1907, Désiré Christian créé s