Beschreibung:

DESNOS (Robert). 5 manuscrits autographes signés, un ensemble de notes autographes, et 2 jeux d'épreuves dont un corrigé. Le tout monté sur onglets ou relié en un volume in-folio, demi-parchemin ivoire à coins, épidermures au papier marbré du premier plat (H. Alix). – Manuscrit autographe signé intitulé « Picasso ». « Presque tous ceux qui ont parlé de Picasso, ou écrit sur lui, se sont, dans la majorité des cas bornés à reproduire ses boutades. La plus belle me paraît être celle que Francis Picabia signa dans la fameuse revue "391" : "Picasso ! Les cubistes disent que vous leur avez tout pris. C'est bien mon avis"... Picasso vit, évolue, pense à peu près complètement en dehors de toute influence humaine. Son mépris pour l'opinion d'autrui ne se traduit que rarement par une contradiction mais le plus souvent par un acquiescement... Je ne puis qu'admirer en Picasso l'homme qui n'est ni hors, ni dans la loi mais dont la vie semble se dérouler hors de toute considération de loi. Et, à ce titre, pourra-t-on dire qu'il fait de la "peinture pure" si l'on veut bien concéder à une expression aussi sotte un sens qui permette de comparer l'œuvre de Picasso à l'or natif, au diamant, au sel qui se dépose sur la pointe des récifs, à la couleur du ciel quand il fait beau ou profondément nuit... » (3 ff. in-8). – Notes autographes, préparatoires à l'étude ci-dessous : idées esquissées (1 p. in-4), développements divers (1 p. in-folio oblong et 2 pp. in-12, au crayon). – Manuscrit autographe signé intitulé « Picasso ». « Pour la plupart des créateurs, je parle des poètes autant que des peintres, tout se passe comme s'il y avait non pas une mais plusieurs créations parallèles, invisibles les unes aux autres, inconcevables même pour ceux qui appartiennent à l'une d'elle. Mais, pour l'observateur désintéressé, il existe une identité entre ces étrangères ; pour le spéculateur, un point où elles se rencontrent. C'est à ce point que se situe l'œuvre de Picasso, à un de ces carrefours de contradictions. Il semble qu'entre tant d'univers fragmentaires son univers soit total et que chacun puisse, suivant sa chance et sa matière, s'y perdre ou s'y retrouver. Cet univers de Picasso, il est avant toute chose Vie, car jamais l'espèce humaine ne poussa contre la mort, cri plus triomphal et plus sonore. C'est un univers en perpétuelles expansion et contraction sur lequel nos idées changent et se complètent au fur et à mesure qu'il se complète lui-même et qu'il se révèle à nous sous un aspect nouveau... » (8 ff. in-folio foliotés 1 à 7 et 7, sans manque de texte, le dernier feuillet provenant d'un jeu manuscrit différent). – 2 jeux d'épreuves de cet article, l'un avec corrections autographes (daté au composteur du 14 novembre 1943, 4 ff. in-folio), l'autre dans une version amendée d'après ces corrections (daté au composteur du 22 novembre 1943, 4 ff. in-folio). – Manuscrit autographe signé intitulé « Préface ». « ... Il convient donc, à l'égard d'un peintre qui est un danger pour la peinture, de subir ou d'ignorer. Certains fermeront donc les yeux mais parmi les autres combien qui, à l'image du médecin de l'histoire ci-dessus, verront un décapité là où il n'y en a pas. Nul peintre en effet ne tente moins que Picabia de faire prendre les vessies pour des lanternes. La peinture est une création et non une reproduction. Elle prend sa place dans la nature au même titre que le brin d'herbe, l'automobile ou le raton-laveur. Elle dédaigne d'être une image avant d'être un objet. Elle est poétique avant d'être artistique. Elle vit de sa vie propre et je dirais qu'elle est magique, tant on peut la soupçonner d'exercer une influence sur la vie des hommes, si ce mot ne prêtait à confusion... » (3 pp. in-folio, à l'encre). – Manuscrit autographe signé intitulé « Man Ray ou "Vous pouvez courir" ». « ... Peintre, Man Ray s'évertue aux échecs de l'esprit plus qu'à ceux de la peinture. Il spécule sur un léger déplacement d'obélisque ou sur la gorge de Marcel Duchamp Les spi