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Auction archive: Lot number 43

DUHAMEL (Georges). Correspondance de 20 lettre...

Estimate
n. a.
Price realised:
€400
ca. US$466
Auction archive: Lot number 43

DUHAMEL (Georges). Correspondance de 20 lettre...

Estimate
n. a.
Price realised:
€400
ca. US$466
Beschreibung:

DUHAMEL (Georges). Correspondance de 20 lettres autographes signées, soit 15 lettres et 5 cartes, adressées à Élie Faure. 1920-1934 et s.d. Georges Duhamel partageait avec Élie Faure une expérience de médecin militaire durant la Grande Guerre, mais n'était pas animé par la même radicalité et n'avait pas subi comme lui l'influence nietzschéenne. Ces rapprochements et divergences traversent la présente correspondance, d'une grande richesse. – Valmondois (actuel Val-d'Oise), 16 juillet 1920. « Une grande puissance morale et verbale vous permet de jouer dangereusement avec des idées explosives. Vous le savez, votre esprit et votre style m'inspirent un intérêt violent qui, pourtant, s'il détermine mon admiration, n'entraîne pas toujours ma conviction. À lire La Danse avec le feu et l'eau [ouvrage d'Élie Faure paru en 1920], je me suis même demandé si vous n'étiez pas une de ces intelligences redoutables dont l'enseignement ne séduit que pour égarer. Et pourtant je me rappelle des pages de La Sainte Face [ouvrage d'Élie Faure paru en 1917] (en particulier celles qui concernent votre fils) où je sentais l'homme tout entier sous le masque de l'intelligence. Ne croyez-vous pas qu'il est inquiétant de confondre le principe d'antagonisme, qui – même dans ses manifestations les plus cruelles – est à la base même de la vie et une grande source d'inspiration pour les arts, avec les entreprises de destruction imbéciles et industrialisées dont la guerre 1914-1918 fut le plus parfait modèle ? Ne pensez-vous pas qu'il est imprudent de chercher à des cataclysmes aussi absurdes et misérables soit des excuses morales soit des raisons historiques ou esthétiques [allusion à certains aspects de la philosophie de Nietzsche adoptés par Élie Faure] dont sauront toujours profiter les criminels pour qui tant de malheurs ne représentent qu'une opération de bourse ? Vous le voyez, je vous prends beaucoup plus au tragique qu'au sérieux. C'est vous qui m'en avez prié... » – Paris, 25 février 1921. « Je reviens de Belgique et trouve votre lettre. La belle lettre ! Vous êtes un donneur de courage : vous donnez envie de travailler. J'ai trouvé aussi, sur ma table, votre Histoire de l'art que je suis en train de couper. Voilà un présent qui me fait beaucoup d'honneur... » – Paris, 3 mai 1921. Sur le Napoléon d'Élie Faure, publié en 1921. « Je vous place trop haut... pour que mon jugement vous soit jamais redoutable. Eh quoi ? Vous juger ? Mais il me faut d'abord vous comprendre. Ce n'est pas petite affaire – vous m'intéressez énormément. Voilà, je ne crois pas du tout à l'histoire. J'ai assez de mal à me représenter les gens que je vois tous les jours depuis vingt ans pour mettre l'histoire à son plan et à sa place. Mais je crois à l'imagination créatrice, et je l'aime. Votre portrait est d'un poète – acceptez, je vous prie, sans rancune, cet éloge bien propre à combler l'ambition la plus haute. Et puis vous savez tant de choses, qu'il faut tantôt vous remercier au nom du cœur et tantôt au nom de la tête. Mais, de grâce, que vos écrits d'homme libre ne tombent jamais aux mains des partisans et des faussaires... » – Paris, 8 janvier 1922. « J'achève Les Constructeurs [ouvrage d'Élie Faure paru en 1914, évoquant les hautes figures de Cézanne, Dostoïevski, Lamarck, Nietzsche et Michelet]. Quel beau livre ! Comme il réconforte et désespère à la fois ! Quel hymne à la gloire de notre malheureuse humanité ! Quelle grandeur dans la faiblesse !... Vous m'avez fait aussi un bien grand plaisir en m'adressant L'Art médiéval... Dès aujourd'hui j'en ai montré les images à mon fils aimé. Plus tard il connaîtra le texte et saura ce qu'un homme ardent, passionné, pieux, peut faire en faveur de la civilisation morale dans une époque qui meurt de civilisation matérielle... » – Valmondois, 15 juillet 1924. « Quand je serai fatigué, découragé, désespéré, je relirai votre lettre et la vie me sera rendue. Vous m'avez fait beaucoup d'honneur et de plaisir. Vous êtes, sachez-le, un

Auction archive: Lot number 43
Auction:
Datum:
30 Oct 2017
Auction house:
Alde
1 rue de Fleurus
75006 Paris
France
contact@alde.fr
+ 33 (0)1 45 49 09 24
+ 33 (0)1 45490930
Beschreibung:

DUHAMEL (Georges). Correspondance de 20 lettres autographes signées, soit 15 lettres et 5 cartes, adressées à Élie Faure. 1920-1934 et s.d. Georges Duhamel partageait avec Élie Faure une expérience de médecin militaire durant la Grande Guerre, mais n'était pas animé par la même radicalité et n'avait pas subi comme lui l'influence nietzschéenne. Ces rapprochements et divergences traversent la présente correspondance, d'une grande richesse. – Valmondois (actuel Val-d'Oise), 16 juillet 1920. « Une grande puissance morale et verbale vous permet de jouer dangereusement avec des idées explosives. Vous le savez, votre esprit et votre style m'inspirent un intérêt violent qui, pourtant, s'il détermine mon admiration, n'entraîne pas toujours ma conviction. À lire La Danse avec le feu et l'eau [ouvrage d'Élie Faure paru en 1920], je me suis même demandé si vous n'étiez pas une de ces intelligences redoutables dont l'enseignement ne séduit que pour égarer. Et pourtant je me rappelle des pages de La Sainte Face [ouvrage d'Élie Faure paru en 1917] (en particulier celles qui concernent votre fils) où je sentais l'homme tout entier sous le masque de l'intelligence. Ne croyez-vous pas qu'il est inquiétant de confondre le principe d'antagonisme, qui – même dans ses manifestations les plus cruelles – est à la base même de la vie et une grande source d'inspiration pour les arts, avec les entreprises de destruction imbéciles et industrialisées dont la guerre 1914-1918 fut le plus parfait modèle ? Ne pensez-vous pas qu'il est imprudent de chercher à des cataclysmes aussi absurdes et misérables soit des excuses morales soit des raisons historiques ou esthétiques [allusion à certains aspects de la philosophie de Nietzsche adoptés par Élie Faure] dont sauront toujours profiter les criminels pour qui tant de malheurs ne représentent qu'une opération de bourse ? Vous le voyez, je vous prends beaucoup plus au tragique qu'au sérieux. C'est vous qui m'en avez prié... » – Paris, 25 février 1921. « Je reviens de Belgique et trouve votre lettre. La belle lettre ! Vous êtes un donneur de courage : vous donnez envie de travailler. J'ai trouvé aussi, sur ma table, votre Histoire de l'art que je suis en train de couper. Voilà un présent qui me fait beaucoup d'honneur... » – Paris, 3 mai 1921. Sur le Napoléon d'Élie Faure, publié en 1921. « Je vous place trop haut... pour que mon jugement vous soit jamais redoutable. Eh quoi ? Vous juger ? Mais il me faut d'abord vous comprendre. Ce n'est pas petite affaire – vous m'intéressez énormément. Voilà, je ne crois pas du tout à l'histoire. J'ai assez de mal à me représenter les gens que je vois tous les jours depuis vingt ans pour mettre l'histoire à son plan et à sa place. Mais je crois à l'imagination créatrice, et je l'aime. Votre portrait est d'un poète – acceptez, je vous prie, sans rancune, cet éloge bien propre à combler l'ambition la plus haute. Et puis vous savez tant de choses, qu'il faut tantôt vous remercier au nom du cœur et tantôt au nom de la tête. Mais, de grâce, que vos écrits d'homme libre ne tombent jamais aux mains des partisans et des faussaires... » – Paris, 8 janvier 1922. « J'achève Les Constructeurs [ouvrage d'Élie Faure paru en 1914, évoquant les hautes figures de Cézanne, Dostoïevski, Lamarck, Nietzsche et Michelet]. Quel beau livre ! Comme il réconforte et désespère à la fois ! Quel hymne à la gloire de notre malheureuse humanité ! Quelle grandeur dans la faiblesse !... Vous m'avez fait aussi un bien grand plaisir en m'adressant L'Art médiéval... Dès aujourd'hui j'en ai montré les images à mon fils aimé. Plus tard il connaîtra le texte et saura ce qu'un homme ardent, passionné, pieux, peut faire en faveur de la civilisation morale dans une époque qui meurt de civilisation matérielle... » – Valmondois, 15 juillet 1924. « Quand je serai fatigué, découragé, désespéré, je relirai votre lettre et la vie me sera rendue. Vous m'avez fait beaucoup d'honneur et de plaisir. Vous êtes, sachez-le, un

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