Beschreibung:

ATELIER D'AMBROISE DUBOIS «Le Sacrifice des Thessaliens sur le tombeau de Néoptolème à Delphes» Toile 205 x 141 cm Originaire d'Anvers, Ambroise Dubois est cité comme «peintre ordinaire et valet de chambre du roi» en 1601; membre actif de la deuxième Ecole de Fontainebleau, il travaille successivement pour Henri IV et Marie de Médicis, principalement sur le chantier du château de Fontainebleau. Le cycle de Théagène et Chariclée est commandé à Ambroise Dubois par Henri IV vers 1609/1610 pour décorer le Grand Cabinet du Roi. Notre tableau est une reprise de la troisième scène du cycle, racontant les amours de Théagène et Chariclée, tiré de Aithiopika, roman grec écrit au IIIe siècle par Héliodore d'Emèse. L'histoire relate les péripéties amoureuses de Chariclée, princesse éthiopienne et de Théagène de Thesssalie. Chariclée, abandonnée à sa naissance par sa mère, la reine d'Éthiopie Persina, est élevée à Delphes par Chariclès, un prêtre grec et devient prêtresse d'Artémis. Assistant aux jeux Pythiens, elle s'éprend de Théagène, un des participants aux épreuves. Quittant Delphes, les obstacles à leur histoire d'amour se multiplient: naufrage, attaque de corsaires, séparation... Ils finissent tous les deux prisonniers du roi d'Ethiopie et leur condamnation à mort est prononcée. Leur reconnaissance intervient à ce moment, grâce à Chariclès, et ils peuvent enfin s'unir. Traduit en français en 1547 par Jacques Aymot, ce récit connait une immense ferveur au XVIIe siècle, équivalent à celui de «la Jérusalem délivrée» du Tasse. Le succès de ce cycle amènera Ambroise Dubois et son atelier à fournir plusieurs versions postérieures. Parmi ces reprises, notons la commande de 9 cartons de tapisserie destinée à la manufacture De La Planche située dans le Faubourg Saint Germain, comme le mentionnent les inventaires après décès de François De La Planche (1627) et de Raphaël De La Planche (1661) «Neuf tableaux peints sur toile, de 6 pieds de long sur 4 pieds de haut, représentant l' Histoire de Théagène et Chariclée, coppies d'après M du Bois, de Fontainebleau, prisés ensemble 350 livres...» Les dimensions de notre tableau sont identiques à celles des 9 cartons de tapisserie (196 x 131 cm) si l'on tient compte de l'imprécision des mesures en pieds des inventaires de l'époque et du rentoilage postérieur de notre oeuvre. Nous pouvons rapprocher notre tableau de la toile vendue à Strasbourg chez le groupe Gersaint le 21 juin 1990, reprennant l'épisode précédent, «Théagène prend le flambeau des mains de Chariclée», de dimension proche. Mentionnons également les deux toiles provenant du château de Malesherbes vendues chez Piasa le 17 décembre 2003, figurant les deux épisodes maritimes du cycle