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Auction archive: Lot number 108

ERRO (NE EN 1932) (GUDMUNDUR ERRO DIT)

Estimate
€70,000 - €90,000
ca. US$75,863 - US$97,539
Price realised:
€87,760
ca. US$95,111
Auction archive: Lot number 108

ERRO (NE EN 1932) (GUDMUNDUR ERRO DIT)

Estimate
€70,000 - €90,000
ca. US$75,863 - US$97,539
Price realised:
€87,760
ca. US$95,111
Beschreibung:

LE JUGEMENT DE PARIS ET L'ECOLE DE MONTMARTRE, 1966 Huile sur toile Signée et datée au dos Contresignée et datée au dos Annotée «Finito 5 settembre 1966» au dos 300 x 200 cm - 118.1 x 78.7 in. Provenance: - Collection Prearo, Milan - Collection particulière, Genève Bibliographie: - Erró, Gilbert Brownstone, Collection Bibli Opus, Editions Georges Fall, Ivry, 1972. Oeuvre reproduite en pleine page 25 de l'ouvrage - Erró, Catalogue Général 1974-1986, Georges Herscher, Editions du Chêne, Paris, 1976. Oeuvre reproduite sous le numéro 13 en page 131 de l'ouvrage ERRO (NE EN 1932) Recycleur boulimique de toutes les images du monde, Erró a entretenu tout au long de son oeuvre un dialogue nourri avec l'histoire de l'art. Si les détournements de tableaux de Léger ou de Picasso (mais aussi des estampes japonaises) dominent, la peinture dite «classique» n'est pas plus oubliée que l'art de son temps. Ainsi, ce «Jugement de Pâris » offre, comme souvent chez l'artiste, de multiples possibilités de lecture, qui se superposent, se télescopent, confrontant le regardeur à une vertigineuse et réjouissante polysémie. D'un format «scape» (en référence à la série fétiche de l'artiste, dont les tableaux mesurent 200 x 300 cm, mais sont horizontaux), cette peinture est une réinterprétation directe d'un des derniers chefs-d'oeuvre de Pierre Paul Rubens, conservé au Prado, d'un format très proche. Peint en 1638-1639, il illustre un des rares épisodes de la mythologie permettant alors aux peintres de brosser librement des nus. Aux noces de Pélée et Thétis sur l'Olympe, tous les dieux sont invités sauf Eris, déesse de la Discorde. Pour se venger, elle leur jette une pomme d'or avec la mention: «Pour la plus belle». Comme trois déesses revendiquent alors le titre, le beau berger troyen Pâris est choisi comme arbitre afin de désigner la gagnante. Pourtant marié, Pâris choisit Vénus, qui lui promet d'être aimé par la plus belle femme du monde, au détriment d'Athéna, qui lui offrait la victoire à la guerre, et de Héra, lui garantissant pourtant la souveraineté sur tous les hommes. La beauté plutôt que la gloire ou le pouvoir: voici bien un choix qui sied à un peintre, n'estce pas ? Erró peint cet important tableau en 1967, trois ans après la «défaite» de l'Ecole de Paris à la Biennale de Venise, où le Jury a décerné pour la première fois le Lion d'or à un américain, Robert Rauschenberg plutôt qu'au français auquel il semblait promis, Roger Bissière La puissance aurait-elle triomphé de la beauté ? C'est l'hypothèse des complotistes de tous horizons (déjà), qui voient dans cette trahison... la main de la C.I.A. De cet épisode traumatique, Erró, l'islandais de Paris, a forcément une lecture plus fine. 1964, c'est d'ailleurs la date de sa série de peintures «Retour d'U.S.A.», réalisée après un séjour à New York, en pleine explosion du Pop Art. S'il y tourne en dérision une société de l'hyper-abondance («Foodscape»), il en ramène également une énergie et une inventivité visuelle totalement régénérées (il y a «assimilé» toute la modernité artistique, comme en témoigne notamment «Pop's History», de 1967 également): «Oui, je me sentais "mou" ici, à Paris, avec les images que j'avais à ma disposition. J'avais l'impression de tourner en rond. Je n'arrivais plus à avancer. Là-bas, j'ai eu la possibilité de renouveler complètement le matériel de base de mon travail. Je trouvais à New York des boutiques avec des rayonnages interminables remplis de journaux. ... Ensuite, je découpais les images et composais des premiers collages puis je peignais avec les images made in U.S.A. d'après ces collages.» Avec une lucidité froide, Erró remplace la «pomme de la discorde» de la légende (et du tableau de Rubens) par... une peinture de Bernard Buffet représentant Notre-Dame de Paris, à la façon d'un pauvre chromo. Autre élément rajouté par le peintre dans cette scène mythologique revisitée: une peinture cubiste, sans doute de Picasso, dédaignée, presque foulée du pied. Le message

Auction archive: Lot number 108
Auction:
Datum:
30 Mar 2015
Auction house:
Bonhams - Cornette de Saint Cyr
6 Av. Hoche
75008 Paris
France
info@cornette-saintcyr.com
+33 (0)1 47271124
Beschreibung:

LE JUGEMENT DE PARIS ET L'ECOLE DE MONTMARTRE, 1966 Huile sur toile Signée et datée au dos Contresignée et datée au dos Annotée «Finito 5 settembre 1966» au dos 300 x 200 cm - 118.1 x 78.7 in. Provenance: - Collection Prearo, Milan - Collection particulière, Genève Bibliographie: - Erró, Gilbert Brownstone, Collection Bibli Opus, Editions Georges Fall, Ivry, 1972. Oeuvre reproduite en pleine page 25 de l'ouvrage - Erró, Catalogue Général 1974-1986, Georges Herscher, Editions du Chêne, Paris, 1976. Oeuvre reproduite sous le numéro 13 en page 131 de l'ouvrage ERRO (NE EN 1932) Recycleur boulimique de toutes les images du monde, Erró a entretenu tout au long de son oeuvre un dialogue nourri avec l'histoire de l'art. Si les détournements de tableaux de Léger ou de Picasso (mais aussi des estampes japonaises) dominent, la peinture dite «classique» n'est pas plus oubliée que l'art de son temps. Ainsi, ce «Jugement de Pâris » offre, comme souvent chez l'artiste, de multiples possibilités de lecture, qui se superposent, se télescopent, confrontant le regardeur à une vertigineuse et réjouissante polysémie. D'un format «scape» (en référence à la série fétiche de l'artiste, dont les tableaux mesurent 200 x 300 cm, mais sont horizontaux), cette peinture est une réinterprétation directe d'un des derniers chefs-d'oeuvre de Pierre Paul Rubens, conservé au Prado, d'un format très proche. Peint en 1638-1639, il illustre un des rares épisodes de la mythologie permettant alors aux peintres de brosser librement des nus. Aux noces de Pélée et Thétis sur l'Olympe, tous les dieux sont invités sauf Eris, déesse de la Discorde. Pour se venger, elle leur jette une pomme d'or avec la mention: «Pour la plus belle». Comme trois déesses revendiquent alors le titre, le beau berger troyen Pâris est choisi comme arbitre afin de désigner la gagnante. Pourtant marié, Pâris choisit Vénus, qui lui promet d'être aimé par la plus belle femme du monde, au détriment d'Athéna, qui lui offrait la victoire à la guerre, et de Héra, lui garantissant pourtant la souveraineté sur tous les hommes. La beauté plutôt que la gloire ou le pouvoir: voici bien un choix qui sied à un peintre, n'estce pas ? Erró peint cet important tableau en 1967, trois ans après la «défaite» de l'Ecole de Paris à la Biennale de Venise, où le Jury a décerné pour la première fois le Lion d'or à un américain, Robert Rauschenberg plutôt qu'au français auquel il semblait promis, Roger Bissière La puissance aurait-elle triomphé de la beauté ? C'est l'hypothèse des complotistes de tous horizons (déjà), qui voient dans cette trahison... la main de la C.I.A. De cet épisode traumatique, Erró, l'islandais de Paris, a forcément une lecture plus fine. 1964, c'est d'ailleurs la date de sa série de peintures «Retour d'U.S.A.», réalisée après un séjour à New York, en pleine explosion du Pop Art. S'il y tourne en dérision une société de l'hyper-abondance («Foodscape»), il en ramène également une énergie et une inventivité visuelle totalement régénérées (il y a «assimilé» toute la modernité artistique, comme en témoigne notamment «Pop's History», de 1967 également): «Oui, je me sentais "mou" ici, à Paris, avec les images que j'avais à ma disposition. J'avais l'impression de tourner en rond. Je n'arrivais plus à avancer. Là-bas, j'ai eu la possibilité de renouveler complètement le matériel de base de mon travail. Je trouvais à New York des boutiques avec des rayonnages interminables remplis de journaux. ... Ensuite, je découpais les images et composais des premiers collages puis je peignais avec les images made in U.S.A. d'après ces collages.» Avec une lucidité froide, Erró remplace la «pomme de la discorde» de la légende (et du tableau de Rubens) par... une peinture de Bernard Buffet représentant Notre-Dame de Paris, à la façon d'un pauvre chromo. Autre élément rajouté par le peintre dans cette scène mythologique revisitée: une peinture cubiste, sans doute de Picasso, dédaignée, presque foulée du pied. Le message

Auction archive: Lot number 108
Auction:
Datum:
30 Mar 2015
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Bonhams - Cornette de Saint Cyr
6 Av. Hoche
75008 Paris
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+33 (0)1 47271124
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