Au début des années 1960, la société française Engins Matra s'était positionnée parmi les principaux industriels de l'armement mondiaux notamment pour ses missiles air-air guidés. La société avait été créée avant la guerre sous la raison sociale CAPRA par Marcel Chassagny en vue de sous-traiter des fabrications aéronautiques. Elle devint Matra (pour Mécanique Aviation-Traction) pendant la période du gouvernement de Vichy. Après 1945, Engins Matra connut une expansion considérable. Chassagny entretenait des relations d'amitié avec René Bonnet qui, depuis 1938, construisait des automobiles de course de petite cylindrée en collaboration avec l'aérodynamicien Charles Deutsch. En 1960, leur marque DB (Deutsch-Bonnet) utilisait depuis des années des moteurs Panhard tout en luttant pour survivre sur le marché restreint des voitures de sport et de compétition. Deutsch se retira de la société en 1961 pour créer sa propre marque en utilisant des moteurs Renault, tandis que Chassagny aidait Bonnet en finançant une production de voitures René Bonnet, elles aussi équipées désormais de moteurs Renault. Aux 24 Heures du Mans 1962, Bonnet engagea trois prototypes – une barquette découverte et deux coupés baptisés « Djet ». Au Salon de Paris 1962, Bonnet lança un trio de nouvelles routières en couronnant la nouvelle gamme avec la première voiture de sport de production à moteur central du monde, la Djet. Entre-temps, une part importante du capital d'Engins Matra, cœur du groupe Chassagny, avait été reprise par un investisseur, Sylvain Floirat. Chassagny ne put garantir la pérennité du financement d'Automobiles René Bonnet. Mais Bonnet n'en tint pas compte et accéléra le développement d'une nouvelle voiture de course de Formule 3 à châssis monocoque. L'argent manqua et René Bonnet dut céder le contrôle de la firme – fin 1964 – à Chassagny. Engins Matra se retrouva donc propriétaire de l'ancienne entreprise Bonnet de Champigny sur Marne. Un dynamique jeune cadre exécutif nommé Jean-Luc Lagardère fut nommé à la tête de la nouvelle branche automobile appelée Matra Sports. Il soutint un ambitieux programme en compétition destiné à attirer une nouvelle couche de clientèle jeune afin de lui vendre ce qui était devenu la nouvelle Matra Djet (plus tard Jet) de route. C'est ainsi qu'apparut en 1965 la première monoplace Matra de Formule 3 sur la base de la monocoque expérimentale de Bonnet, mais construite dorénavant sur la base de solutions techniques aérospatiales. Lorsqu'il fallut en déterminer les dimensions d'empattement et de voie, l'équipe embryonnaire chargée de l'étude avait simplement copié les cotes moyennes des F3 britanniques exposées au Racing Car Show de Londres ... Le 1e juillet 1965, le pilote d'usine et ancien champion motocycliste Jean-Pierre Beltoise âgé de 28 ans battit un plateau très relevé de F3 en remportant la Coupe internationale de Vitesse (F3) à Reims-Gueux, première victoire importante pour Matra. Il gagna encore à Cognac et, avec trois deuxièmes places, devint Champion de France de Formule 3 cette année-là. Pour Matra Sports, ce titre couronnait une première saison en compétition très réussie, atteignant ainsi un premier objectif. Ce résultat déclencha d'autres ambitions : progresser sur le plan international en 1966, c'est-à-dire poursuivre le développement de la Formule 3, mais aussi attaquer en Formule 2. La remise des prix des Trophées de France de Formule 2 1965 eut lieu au siège social de BP France à Paris. Là, Lagardère expliqua à Ken Tyrrell qu'il voulait voir sa société courir en Formule 2, mais qu'il avait besoin d'un pilote de notoriété à la hauteur de cet engagement financier important. Ken Tyrrell avait le pilote. Ayant perdu tout espoir de voir Cooper produire un châssis compétitif, Ken chercha une alternative prometteuse. Matra pouvait-elle la fournir ? Lors d'un dîner à Orly, Lagardère se mit d'accord avec Tyrrell pour lui fournir un châssis monocoque Matra de F3 équipé d'un moteur BRM de F2 en vue d'une év
Au début des années 1960, la société française Engins Matra s'était positionnée parmi les principaux industriels de l'armement mondiaux notamment pour ses missiles air-air guidés. La société avait été créée avant la guerre sous la raison sociale CAPRA par Marcel Chassagny en vue de sous-traiter des fabrications aéronautiques. Elle devint Matra (pour Mécanique Aviation-Traction) pendant la période du gouvernement de Vichy. Après 1945, Engins Matra connut une expansion considérable. Chassagny entretenait des relations d'amitié avec René Bonnet qui, depuis 1938, construisait des automobiles de course de petite cylindrée en collaboration avec l'aérodynamicien Charles Deutsch. En 1960, leur marque DB (Deutsch-Bonnet) utilisait depuis des années des moteurs Panhard tout en luttant pour survivre sur le marché restreint des voitures de sport et de compétition. Deutsch se retira de la société en 1961 pour créer sa propre marque en utilisant des moteurs Renault, tandis que Chassagny aidait Bonnet en finançant une production de voitures René Bonnet, elles aussi équipées désormais de moteurs Renault. Aux 24 Heures du Mans 1962, Bonnet engagea trois prototypes – une barquette découverte et deux coupés baptisés « Djet ». Au Salon de Paris 1962, Bonnet lança un trio de nouvelles routières en couronnant la nouvelle gamme avec la première voiture de sport de production à moteur central du monde, la Djet. Entre-temps, une part importante du capital d'Engins Matra, cœur du groupe Chassagny, avait été reprise par un investisseur, Sylvain Floirat. Chassagny ne put garantir la pérennité du financement d'Automobiles René Bonnet. Mais Bonnet n'en tint pas compte et accéléra le développement d'une nouvelle voiture de course de Formule 3 à châssis monocoque. L'argent manqua et René Bonnet dut céder le contrôle de la firme – fin 1964 – à Chassagny. Engins Matra se retrouva donc propriétaire de l'ancienne entreprise Bonnet de Champigny sur Marne. Un dynamique jeune cadre exécutif nommé Jean-Luc Lagardère fut nommé à la tête de la nouvelle branche automobile appelée Matra Sports. Il soutint un ambitieux programme en compétition destiné à attirer une nouvelle couche de clientèle jeune afin de lui vendre ce qui était devenu la nouvelle Matra Djet (plus tard Jet) de route. C'est ainsi qu'apparut en 1965 la première monoplace Matra de Formule 3 sur la base de la monocoque expérimentale de Bonnet, mais construite dorénavant sur la base de solutions techniques aérospatiales. Lorsqu'il fallut en déterminer les dimensions d'empattement et de voie, l'équipe embryonnaire chargée de l'étude avait simplement copié les cotes moyennes des F3 britanniques exposées au Racing Car Show de Londres ... Le 1e juillet 1965, le pilote d'usine et ancien champion motocycliste Jean-Pierre Beltoise âgé de 28 ans battit un plateau très relevé de F3 en remportant la Coupe internationale de Vitesse (F3) à Reims-Gueux, première victoire importante pour Matra. Il gagna encore à Cognac et, avec trois deuxièmes places, devint Champion de France de Formule 3 cette année-là. Pour Matra Sports, ce titre couronnait une première saison en compétition très réussie, atteignant ainsi un premier objectif. Ce résultat déclencha d'autres ambitions : progresser sur le plan international en 1966, c'est-à-dire poursuivre le développement de la Formule 3, mais aussi attaquer en Formule 2. La remise des prix des Trophées de France de Formule 2 1965 eut lieu au siège social de BP France à Paris. Là, Lagardère expliqua à Ken Tyrrell qu'il voulait voir sa société courir en Formule 2, mais qu'il avait besoin d'un pilote de notoriété à la hauteur de cet engagement financier important. Ken Tyrrell avait le pilote. Ayant perdu tout espoir de voir Cooper produire un châssis compétitif, Ken chercha une alternative prometteuse. Matra pouvait-elle la fournir ? Lors d'un dîner à Orly, Lagardère se mit d'accord avec Tyrrell pour lui fournir un châssis monocoque Matra de F3 équipé d'un moteur BRM de F2 en vue d'une év
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