L.A.S. «F», Londres 12 septembre 1815, à son frère Jean-Marie de Lamennais à Saint-Brieuc; 2 pages et demie in-4, adresse (petit trou par bris de cachet). Importante lettre à son frère écrite de Londres, où Lamennais séjourna davril à novembre 1815. Cest là quil rencontra labbé Carron qui le poussa au sacerdoce.{CR}Il pense que son frère a reçu les lettres écrites après la fin de sa retraite, et parle de labbé Carron: «Il mest impossible de peindre sa tendresse et ses bontés pour moi. Sans lui je neusse jamais pris le parti auquel il ma determiné: trop de penchans mentraînoient dans une autre route. Aujourdhui même je ne saurois penser à la vie tranquille et solitaire des champs, à nos livres, à la Chenaie, au charme repandu sur tous ces objets, auxquels se rattachent tous mes desirs et toutes mes idées du bonheur ici-bas, sans éprouver un serrement de coeur inexprimable [...] Mais enfin il faut tout vaincre en renonçant à tout».{CR}Il ne sait pas plus que labbé Carron la date de son retour en France. Il prévoit encore de grands malheurs pour sa malheureuse patrie: «La main de Dieu est sur lEurope. [...] On ne peut que plaindre le Roi, qui marche à grands pas vers sa ruine. Il est un des plus étonnans et des plus lamentables exemples daveuglement qui ait encore effrayé la terre». Lamennais cite les livres quil a achetés à Londres, puis demande à son frère, si la paix se rétablit en France, sil serait possible de faire une oeuvre de charité: «Voici le fait: il y a dans la pension où je demeure un enfant de 13 ans, doux, intelligent, et dune condition honorable. Il est élevé dans le protestantisme. Cet enfant paroît sêtre attaché à moi, et avoir le desir de venir en France. Ses parens y consentent, et consentent également à ce quil embrasse la religion catholique, pourvu quau moyen de cette légère circonstance, ils soient délivrés des frais de son éducation. Je nai rien répondu; mais jen ai parlé à Mr Carron, qui ma observé avec raison, que quoique on ne doive rien négliger pour sauver une ame, cependant cette nouvelle charge seroit peut-être très pesante pour nous»... Lamennais laisse son frère juge des possibilités... [On sait quil sattacha à cet enfant, Henry Moorman, et quil tenta de le convertir au catholicisme. Moorman mourut en 1819 et Lamennais fut profondément affecté par cette mort]. Il sinterroge enfin sur les affaires ecclésiastiques de la France, et lattitude du Pape...{CR}Correspondance générale (éd. L. Le Guillou), t. I, n° 151, p. 265. Ancienne collection Daniel Sickles (XV, 6458)
L.A.S. «F», Londres 12 septembre 1815, à son frère Jean-Marie de Lamennais à Saint-Brieuc; 2 pages et demie in-4, adresse (petit trou par bris de cachet). Importante lettre à son frère écrite de Londres, où Lamennais séjourna davril à novembre 1815. Cest là quil rencontra labbé Carron qui le poussa au sacerdoce.{CR}Il pense que son frère a reçu les lettres écrites après la fin de sa retraite, et parle de labbé Carron: «Il mest impossible de peindre sa tendresse et ses bontés pour moi. Sans lui je neusse jamais pris le parti auquel il ma determiné: trop de penchans mentraînoient dans une autre route. Aujourdhui même je ne saurois penser à la vie tranquille et solitaire des champs, à nos livres, à la Chenaie, au charme repandu sur tous ces objets, auxquels se rattachent tous mes desirs et toutes mes idées du bonheur ici-bas, sans éprouver un serrement de coeur inexprimable [...] Mais enfin il faut tout vaincre en renonçant à tout».{CR}Il ne sait pas plus que labbé Carron la date de son retour en France. Il prévoit encore de grands malheurs pour sa malheureuse patrie: «La main de Dieu est sur lEurope. [...] On ne peut que plaindre le Roi, qui marche à grands pas vers sa ruine. Il est un des plus étonnans et des plus lamentables exemples daveuglement qui ait encore effrayé la terre». Lamennais cite les livres quil a achetés à Londres, puis demande à son frère, si la paix se rétablit en France, sil serait possible de faire une oeuvre de charité: «Voici le fait: il y a dans la pension où je demeure un enfant de 13 ans, doux, intelligent, et dune condition honorable. Il est élevé dans le protestantisme. Cet enfant paroît sêtre attaché à moi, et avoir le desir de venir en France. Ses parens y consentent, et consentent également à ce quil embrasse la religion catholique, pourvu quau moyen de cette légère circonstance, ils soient délivrés des frais de son éducation. Je nai rien répondu; mais jen ai parlé à Mr Carron, qui ma observé avec raison, que quoique on ne doive rien négliger pour sauver une ame, cependant cette nouvelle charge seroit peut-être très pesante pour nous»... Lamennais laisse son frère juge des possibilités... [On sait quil sattacha à cet enfant, Henry Moorman, et quil tenta de le convertir au catholicisme. Moorman mourut en 1819 et Lamennais fut profondément affecté par cette mort]. Il sinterroge enfin sur les affaires ecclésiastiques de la France, et lattitude du Pape...{CR}Correspondance générale (éd. L. Le Guillou), t. I, n° 151, p. 265. Ancienne collection Daniel Sickles (XV, 6458)
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