L.A., La Chenaie 19 octobre [1832], à son frère Jean-Marie de Lamennais à Saint-Méen (Ille-et-Vilaine); 1 page in-4, adresse au verso (petite déchir. par bris de cachet sans perte de texte, petites fentes réparées). Intéressante lettre sur sa soumission au Pape et sur les dangers grandissants qui menacent lÉglise.{CR}M. de Coux lui a écrit «que le Pape est parfaitement content de notre soumission, et est fort loin de rien exiger de plus, par conséquent quil nentend pas lui-même que son encyclique ait aucun caractère dogmatique. Cependant je nai pas cru devoir lui écrire, de peur que sa réponse ne fût conçue en des termes qui impliquassent une soumission plus étendue que celle qui a été dans notre intention, et aussi parce que son bref ne serviroit quà nous mettre dans une position équivoque et fausse à légard du libéralisme»... Puis Lamennais recopie sa lettre à M. de Coux: «nous avons essayé de défendre lÉglise, en un des plus grands périls où, de laveu de tous, elle se soit trouvée depuis son origine peut-être. Le Souv. P. a désapprouvé notre action; nous nous sommes arrêtés, cétoit notre devoir: et autant je me réjouis de la satisfaction que le S. Père a éprouvée de cet acte dobéissance, autant je suis loin de men faire un mérite: nous avons agi en catholiques, et voilà tout. Or, à présent que le danger paroît devenir plus alarmant de jour en jour, et dheure en heure; à présent que la haine du catholicisme et la haine de Rome saccroît incessamment, avec une rapidité sans exemple; à présent que les âmes sont partout pénétrées des prévisions les plus désolantes, des plus sinistres pressentiments, que dirois-je au S. Père, et quelles paroles lui adresserois-je du fond de mon inconsolable douleur ? La Sienne, je nen doute pas, est encore plus vive, et mon silence doit la respecter. Aux approches des maux qui se préparent, de la tempête qui ébranlera la chrétienté jusquen ses fondements, je ne désire quune chose, être oublié dans mon obscure retraite, je ne goûte quune consolation, celle de prier au pied de la Croix»...{CR}Correspondance générale (éd. L. Le Guillou), t. V, n° 1914, p. 204. Ancienne collection Daniel Sickles (XV, 6460)
L.A., La Chenaie 19 octobre [1832], à son frère Jean-Marie de Lamennais à Saint-Méen (Ille-et-Vilaine); 1 page in-4, adresse au verso (petite déchir. par bris de cachet sans perte de texte, petites fentes réparées). Intéressante lettre sur sa soumission au Pape et sur les dangers grandissants qui menacent lÉglise.{CR}M. de Coux lui a écrit «que le Pape est parfaitement content de notre soumission, et est fort loin de rien exiger de plus, par conséquent quil nentend pas lui-même que son encyclique ait aucun caractère dogmatique. Cependant je nai pas cru devoir lui écrire, de peur que sa réponse ne fût conçue en des termes qui impliquassent une soumission plus étendue que celle qui a été dans notre intention, et aussi parce que son bref ne serviroit quà nous mettre dans une position équivoque et fausse à légard du libéralisme»... Puis Lamennais recopie sa lettre à M. de Coux: «nous avons essayé de défendre lÉglise, en un des plus grands périls où, de laveu de tous, elle se soit trouvée depuis son origine peut-être. Le Souv. P. a désapprouvé notre action; nous nous sommes arrêtés, cétoit notre devoir: et autant je me réjouis de la satisfaction que le S. Père a éprouvée de cet acte dobéissance, autant je suis loin de men faire un mérite: nous avons agi en catholiques, et voilà tout. Or, à présent que le danger paroît devenir plus alarmant de jour en jour, et dheure en heure; à présent que la haine du catholicisme et la haine de Rome saccroît incessamment, avec une rapidité sans exemple; à présent que les âmes sont partout pénétrées des prévisions les plus désolantes, des plus sinistres pressentiments, que dirois-je au S. Père, et quelles paroles lui adresserois-je du fond de mon inconsolable douleur ? La Sienne, je nen doute pas, est encore plus vive, et mon silence doit la respecter. Aux approches des maux qui se préparent, de la tempête qui ébranlera la chrétienté jusquen ses fondements, je ne désire quune chose, être oublié dans mon obscure retraite, je ne goûte quune consolation, celle de prier au pied de la Croix»...{CR}Correspondance générale (éd. L. Le Guillou), t. V, n° 1914, p. 204. Ancienne collection Daniel Sickles (XV, 6460)
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