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Auction archive: Lot number 203

FLAUBERT, Gustave (1821-1880). Lettre autographe signée "ton G", adressée à Louise Colet. [Croisset] et datée "mercredi soir, minuit" (7 septembre 1853). 4 pages in-4 (248 x 191 mm). Encre brune sur papier, quelques ratures, ajouts et soulignements. ...

Auction 29.11.2005
29 Nov 2005
Estimate
€5,000 - €7,000
ca. US$5,892 - US$8,250
Price realised:
€9,600
ca. US$11,314
Auction archive: Lot number 203

FLAUBERT, Gustave (1821-1880). Lettre autographe signée "ton G", adressée à Louise Colet. [Croisset] et datée "mercredi soir, minuit" (7 septembre 1853). 4 pages in-4 (248 x 191 mm). Encre brune sur papier, quelques ratures, ajouts et soulignements. ...

Auction 29.11.2005
29 Nov 2005
Estimate
€5,000 - €7,000
ca. US$5,892 - US$8,250
Price realised:
€9,600
ca. US$11,314
Beschreibung:

FLAUBERT, Gustave (1821-1880). Lettre autographe signée "ton G", adressée à Louise Colet. [Croisset] et datée "mercredi soir, minuit" (7 septembre 1853). 4 pages in-4 (248 x 191 mm). Encre brune sur papier, quelques ratures, ajouts et soulignements. (Traces de pliures et de trombone, infime déchirure dans la marge supérieure sans aucune perte de texte, quelques pâles rousseurs.) TRÈS BELLE LETTRE À LOUISE COLET, DANS LAQUELLE FLAUBERT ÉVOQUE "LA BOVARY" ET SES "BOUQUINS ÉPIQUES". Avant d'évoquer ses oeuvres et son travail, Flaubert s'inquiète de l'état de santé de son "cher amour" et lui prodigue quelques conseils quant à son régime. "Je t'assure que tu n'as pas raison. Les viandes substantielles ne remplacent pas le vin - bois de la bierre plutôt. Mais l'eau continuellement est une mauvaise chose." "J'ai repris la Bovary. Voilà depuis lundi cinq pages d'à peu près faites. A peu près est le mot. Il faut s'y remettre. Comme c'est difficile ! J'ai bien peur que mes Comices ne soient trop longs. C'est un dur endroit. J'y ai tous mes personnages en action et en dialogue, les uns mêlés aux autres et par dessus tout un grand paysage qui les enveloppe. Mais si je réussis ce sera bien sympathique." Puis il enchaîne sur ses lectures. "Je relis maintenant du Boileau, ou plutôt tout Boileau et avec moult coups de crayon aux marges. Cela me semble vraiment fort - on ne se lasse point de ce qui est bien écrit. Le style c'est la vie ! C'est le sang même de la pensée !" Il précise alors que ce travail de relecture des classiques lui servira pour ses préfaces afin de "prouver l'insuffisance des écoles quelqu'elles soient et bien déclarer que nous n'avons pas la prétention nous autres d'en faire une et qu'il n'en faut pas faire [...] Ce que j'admire dans Boileau c'est que j'admire dans Hugo et où l'un a été bon, l'autre est excellent [...] Voltaire et Chateaubriand ont été médiocres [...] je tacherai de faire voir pourquoi la critique esthétique est restée si en retard de la critique historique et scientifique". Il déplore ce qu'il leur manque: "l'anatomie du style". "On étudie sur des mannequins, sur des traductions, d'après des professeurs, des imbéciles incapables de tenir l'instrument de la science qu'ils enseignent, une plume je veux dire. -Et la vie manque ! l'amour ! l'amour ! ce qui ne se donne pas, le secret du bon Dieu, l'âme - sans quoi rien de se comprend". On ne peut ensuite que songer à Salammbô quand Flaubert dévoile ses projets de "deux ou trois longs bouquins épiques, des romans dans un milieu grandiose". Flaubert. Correspondance , Edition établie, présentée et annotée par J. Bruneau. Bibliothèque de la Pléiade. Tome II (juillet 1851-décembre 1858) pp. 425-428.

Auction archive: Lot number 203
Auction:
Datum:
29 Nov 2005
Auction house:
Christie's
Paris
Beschreibung:

FLAUBERT, Gustave (1821-1880). Lettre autographe signée "ton G", adressée à Louise Colet. [Croisset] et datée "mercredi soir, minuit" (7 septembre 1853). 4 pages in-4 (248 x 191 mm). Encre brune sur papier, quelques ratures, ajouts et soulignements. (Traces de pliures et de trombone, infime déchirure dans la marge supérieure sans aucune perte de texte, quelques pâles rousseurs.) TRÈS BELLE LETTRE À LOUISE COLET, DANS LAQUELLE FLAUBERT ÉVOQUE "LA BOVARY" ET SES "BOUQUINS ÉPIQUES". Avant d'évoquer ses oeuvres et son travail, Flaubert s'inquiète de l'état de santé de son "cher amour" et lui prodigue quelques conseils quant à son régime. "Je t'assure que tu n'as pas raison. Les viandes substantielles ne remplacent pas le vin - bois de la bierre plutôt. Mais l'eau continuellement est une mauvaise chose." "J'ai repris la Bovary. Voilà depuis lundi cinq pages d'à peu près faites. A peu près est le mot. Il faut s'y remettre. Comme c'est difficile ! J'ai bien peur que mes Comices ne soient trop longs. C'est un dur endroit. J'y ai tous mes personnages en action et en dialogue, les uns mêlés aux autres et par dessus tout un grand paysage qui les enveloppe. Mais si je réussis ce sera bien sympathique." Puis il enchaîne sur ses lectures. "Je relis maintenant du Boileau, ou plutôt tout Boileau et avec moult coups de crayon aux marges. Cela me semble vraiment fort - on ne se lasse point de ce qui est bien écrit. Le style c'est la vie ! C'est le sang même de la pensée !" Il précise alors que ce travail de relecture des classiques lui servira pour ses préfaces afin de "prouver l'insuffisance des écoles quelqu'elles soient et bien déclarer que nous n'avons pas la prétention nous autres d'en faire une et qu'il n'en faut pas faire [...] Ce que j'admire dans Boileau c'est que j'admire dans Hugo et où l'un a été bon, l'autre est excellent [...] Voltaire et Chateaubriand ont été médiocres [...] je tacherai de faire voir pourquoi la critique esthétique est restée si en retard de la critique historique et scientifique". Il déplore ce qu'il leur manque: "l'anatomie du style". "On étudie sur des mannequins, sur des traductions, d'après des professeurs, des imbéciles incapables de tenir l'instrument de la science qu'ils enseignent, une plume je veux dire. -Et la vie manque ! l'amour ! l'amour ! ce qui ne se donne pas, le secret du bon Dieu, l'âme - sans quoi rien de se comprend". On ne peut ensuite que songer à Salammbô quand Flaubert dévoile ses projets de "deux ou trois longs bouquins épiques, des romans dans un milieu grandiose". Flaubert. Correspondance , Edition établie, présentée et annotée par J. Bruneau. Bibliothèque de la Pléiade. Tome II (juillet 1851-décembre 1858) pp. 425-428.

Auction archive: Lot number 203
Auction:
Datum:
29 Nov 2005
Auction house:
Christie's
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