Beschreibung:

Francis PICABIA (Paris 1878 - 1953) Route des prés, temps gris Sur sa toile d'origine Signé et daté en bas à droite Picabia 1902 54,5 x 65,5 cm Exposition : Galerie Berthe Weill, 24 octobre-20 novembre 1904, n° 27 Galerie Haussmann, Exposition d'œuvres de Picabia, 10-25 février 1905, n° 59, (appartient à Monsieur Lafitte) Bibliographie : M.L Borras, Picabia, Paris 1985, cit p 55 A partir de 1900, Francis Picabia se consacre à la peinture de paysage en démontrant une parfaite connaissance des œuvres de Millet et de Corot, et une admiration certaine pour l'école de Barbizon. Il partage son temps entre Paris où il vit dans le creuset artistique de La Villa des Arts à Montmartre, Saint ­ Tropez , et les bords du Loing ou de l'Yonne. La fréquentation des deux fils de Camille Pissarro Rodolphe et Georges (Rodo et Manzana) ainsi que la visite de la grande exposition Sisley de 1899 seront pour lui déterminante au point désormais pratiquer une peinture libre, avec un palette aux couleurs enrichies, et une touche plus souple. Dans la préface du catalogue de l'exposition de 1905, où notre tableau, qui appartenait déjà à Monsieur Pierre Lafitte était exposé, L Roger-Milès écrit : « ......A l'heure qu'il est, au moment où de si curieux talents, sacrifiant à des harmonies toutes conventionnelles, s'appliquent à assombrir leur palette, et semblent voiler l'azur du ciel, d'un crêpe de deuil, à la grande joie des snobs qui n'y comprennent goutte, mais y vont quand même de leurs louanges inspirées de panurgisme contemporain, il a fallu un certain courage à PICABIA pour résister à un engouement qui lui eut valu de faciles et rapides succès, et pour s'entêter dans la voie où il s'était engagé. Mais il avait trop bien compris le long effort des deux maîtres disparus, Sisley et Pissarro, pour la conquête de la lumière; il avait trop bien compris leur incessante émotion devant la nature seulement parée de la parure des heures et des saisons, pour se proposer de l'embellir ­ou de l'enlaidir par des artifices d'harmonie, qui ne tendent à rien de moins qu'à faire sur la réalité de simples exercices de transpositions. Là où certains se plaisent en des recherches de virtuosité, Picabia n'a voulu voir qu'un thème propice à l'art et à la vérité.