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Auction archive: Lot number 408

Germaine Necker, baronne de STAËL (1766-1817)

Estimate
€3,000 - €4,000
ca. US$3,741 - US$4,988
Price realised:
€4,000
ca. US$4,988
Auction archive: Lot number 408

Germaine Necker, baronne de STAËL (1766-1817)

Estimate
€3,000 - €4,000
ca. US$3,741 - US$4,988
Price realised:
€4,000
ca. US$4,988
Beschreibung:

Lettre autographe signée «Necker de Staël Holstein», Stockholm 11 novembre 1812, [à Elizabeth Hervey, duchesse de Devonshire]; 4 pages in-4.Superbe lettre d'exil, évoquant l'interdiction de son ouvrage De L'Allemagne par la police de l'Empereur, et pleine de fiel contre Napoléon et ceux qui servent ses intérêts. [Mme de Staël s'est vue contrainte de fuir son exil suisse de Coppet en mai 1812. Elle traverse ainsi l'Europe en guerre pour atteindre en septembre 1812 la Suède, où elle est accueillie par son ami Bernadotte devenu Prince royal de Suède; elle la quittera en juin 1813 pour rejoindre l'Angleterre.]«Il y a bien long-tems Madame, que je désire une occasion de vous parler de mon tendre intérêt pour vos peines et de vous remercier d'avoir bien voulu vous souvenir de moi. Me voici enfin hors du joug qui pesoit sur toutes mes actions et le premier usage de ma liberté c'est de vous demander un peu de bienveillance». Elle lui portera au printemps «des lettres et des nouvelles de vos amis de France. Adrien de Montmorency est bien et il a trouvé le moyen avec la plus noble conduite du monde, de n'être ni exilé ni employé. Mathieu [de Montmorency] seroit ainsi, si sa généreuse amitié pour moi ne l'avoit pas conduit à venir me voir à Coppet il est exilé à 40 lieues de Paris pour ce crime. Ma belle amie Mad. Recamier a subi le même sort pour la même cause, et j'étois coupable moi de n'avoir pas voulu louer l'empereur Napoléon dans un ouvrage sur la littérature allemande [De l'Allemagne] que ses censeurs avoient approuvé, mais que son ministre de la police [Savary] a mis en pièces, uniquement pour ce qui n'y étoit pas. Vous aurez de la peine à croire qu'un homme trouve le tems d'être si petit au milieu de si grandes choses, mais c'est qu'on n'est grand que par l'âme et que de misérables sentiments peuvent servir à la conquête du monde. Camille Jordan qui avoit aussi l'honneur d'être admis dans votre cercle vit à Lyon avec sa femme et ses enfants, plus heureux que son ami Gerando qui a perdu son caractère philosophique en acceptant les missions de Rome et d'Espagne. [...] Je viens de faire quinze cents lieues pour arriver en Angleterre sans passer sur le territoire où commande Bonaparte et la ville de Moscou que j'ai traversée est déjà réduite en France. Tous vos amis du continent me sont connus. Je viens de voir presque toute l'Europe», où le souvenir de la duchesse est vif. «Le pays que j'habite maintenant est la patrie de mes fils et le caractère du prince royal [Bernadotte] explique tout à fait la résolution qu'ils ont pris de s'attacher à son service. Je vous amennerai ce printems une fille de quinze ans toute élevée dans l'amour de l'Angleterre, si vous saviez comme le séjour de la France Europe fait aimer maintenant votre généreux pays. Vous jouiriez encor plus d'y être, mais peut-on parler de jouir de rien si vous souffrez par le coeur». Elle la prie de lui ouvrir son coeur avec confiance, et lui recommande «un Russe très instruit et très spirituel le prince Kaslowski il vous rendra compte du miracle qui a transformé la Russie en Espagne»....Ancienne collection Jean Prouvost (24-25 juin 1963, n° 251).

Auction archive: Lot number 408
Auction:
Datum:
19 Nov 2014
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
contact@ader-paris.fr
+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
Beschreibung:

Lettre autographe signée «Necker de Staël Holstein», Stockholm 11 novembre 1812, [à Elizabeth Hervey, duchesse de Devonshire]; 4 pages in-4.Superbe lettre d'exil, évoquant l'interdiction de son ouvrage De L'Allemagne par la police de l'Empereur, et pleine de fiel contre Napoléon et ceux qui servent ses intérêts. [Mme de Staël s'est vue contrainte de fuir son exil suisse de Coppet en mai 1812. Elle traverse ainsi l'Europe en guerre pour atteindre en septembre 1812 la Suède, où elle est accueillie par son ami Bernadotte devenu Prince royal de Suède; elle la quittera en juin 1813 pour rejoindre l'Angleterre.]«Il y a bien long-tems Madame, que je désire une occasion de vous parler de mon tendre intérêt pour vos peines et de vous remercier d'avoir bien voulu vous souvenir de moi. Me voici enfin hors du joug qui pesoit sur toutes mes actions et le premier usage de ma liberté c'est de vous demander un peu de bienveillance». Elle lui portera au printemps «des lettres et des nouvelles de vos amis de France. Adrien de Montmorency est bien et il a trouvé le moyen avec la plus noble conduite du monde, de n'être ni exilé ni employé. Mathieu [de Montmorency] seroit ainsi, si sa généreuse amitié pour moi ne l'avoit pas conduit à venir me voir à Coppet il est exilé à 40 lieues de Paris pour ce crime. Ma belle amie Mad. Recamier a subi le même sort pour la même cause, et j'étois coupable moi de n'avoir pas voulu louer l'empereur Napoléon dans un ouvrage sur la littérature allemande [De l'Allemagne] que ses censeurs avoient approuvé, mais que son ministre de la police [Savary] a mis en pièces, uniquement pour ce qui n'y étoit pas. Vous aurez de la peine à croire qu'un homme trouve le tems d'être si petit au milieu de si grandes choses, mais c'est qu'on n'est grand que par l'âme et que de misérables sentiments peuvent servir à la conquête du monde. Camille Jordan qui avoit aussi l'honneur d'être admis dans votre cercle vit à Lyon avec sa femme et ses enfants, plus heureux que son ami Gerando qui a perdu son caractère philosophique en acceptant les missions de Rome et d'Espagne. [...] Je viens de faire quinze cents lieues pour arriver en Angleterre sans passer sur le territoire où commande Bonaparte et la ville de Moscou que j'ai traversée est déjà réduite en France. Tous vos amis du continent me sont connus. Je viens de voir presque toute l'Europe», où le souvenir de la duchesse est vif. «Le pays que j'habite maintenant est la patrie de mes fils et le caractère du prince royal [Bernadotte] explique tout à fait la résolution qu'ils ont pris de s'attacher à son service. Je vous amennerai ce printems une fille de quinze ans toute élevée dans l'amour de l'Angleterre, si vous saviez comme le séjour de la France Europe fait aimer maintenant votre généreux pays. Vous jouiriez encor plus d'y être, mais peut-on parler de jouir de rien si vous souffrez par le coeur». Elle la prie de lui ouvrir son coeur avec confiance, et lui recommande «un Russe très instruit et très spirituel le prince Kaslowski il vous rendra compte du miracle qui a transformé la Russie en Espagne»....Ancienne collection Jean Prouvost (24-25 juin 1963, n° 251).

Auction archive: Lot number 408
Auction:
Datum:
19 Nov 2014
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
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+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
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