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Auction archive: Lot number 217

Henri de BORNIER (1825-1901)

Estimate
€300 - €400
ca. US$409 - US$546
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 217

Henri de BORNIER (1825-1901)

Estimate
€300 - €400
ca. US$409 - US$546
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

Deux manuscrits autographes signés de chroniques dramatiques ; 23 et 15 pages in-4 montées sur onglets et reliées dans un cartonnage demi-maroquin rouge. Deux chroniques dramatiques, qui ont paru dans la Nouvelle Revue. Le premier article, simplement intitulé Revue dramatique, commence par un compte rendu du Klephte, d'Abraham Dreyfus, « très joli et très fi n », et se poursuit par celui de Mon député de Guillemot et Fontaine, dont il a moins goûté la prose et à qui il reproche de « ressasser les vieilles plaisanteries contre les notaires et les pépiniéristes du corps électoral ». Mais c'est à Alexandre Dumas fils que Bornier va consacrer l'essentiel de son feuilleton. Il commence par lui rendre cet hommage d'avoir traité le mariage autrement que du point de vue comique, contrairement à certaine tradition française. « L'honneur de M. Alexandre Dumas est d'être descendu plus avant dans les entrailles de cette mine féconde, et il en est revenu avec ce que j'appellerai, si l'on me pardonne cette alliance de mots, l'horreur comique. [...] Vous remarquerez encore que même les personnages comiques de M. Alexandre Dumas ne sont jamais gais ; quelques-uns ont l'humeur joyeuse, tous ont l'âme triste. C'est en cela qu'ils sont bien de leur temps »... Bornier évoque brièvement quelques pièces de Dumas fi ls, Le Demi-Monde, L'Honneur et l'Argent, L'Étrangère. Il en conclut que c'est chez lui le moraliste qui l'emporte, « moraliste étrange, j'en conviens, et qui, comme il le dit lui-même, n'écrit pas pour les jeunes fi lles ». Il dissèque ensuite plus longuement La Princesse Georges : « Cette pièce, une des meilleures de l'auteur du Demi-Monde, vous laisse l'esprit en un trouble profond, comme ces étangs entourés de sapins et de roches où tombe tout à coup et plonge à grand bruit une troupe d'oiseaux sauvages. Elle est jouée à merveille par l'excellente troupe du Vaudeville ; il ne manque à l'interprétation, dans son ensemble, que cela même : la sauvagerie et le bruit des grandes ailes »... La seconde étude (décembre 1885) est intitulée Drame et Comédie. Elle débute par le constat de la concurrence déloyale que font les salles de cafés-concerts au théâtre traditionnel : « on y entend de petites comédies, des revues, qui ne sont pas sans mérite et sans gaité, de plus on y fume, on y boit, on s'y promène, on y rit ; dans les vrais théâtres, au contraire, le public paie son plaisir, quand plaisir il y a, par un cruel supplice : l'immobilité dans une atmosphère malsaine ; le prix des places y est d'ailleurs trop élevé »... Il faut que le théâtre se défende en multipliant les pièces nouvelles. Il félicite Jules Claretie, qui vient de s'asseoir dans le fauteuil d'administrateur général de la Comédie-Française, d'avoir fait monter Socrate et sa femme, une comédie en vers de Théodore de Banville restée douze ans dans les tiroirs : « Cette comédie est écrite de main d'artiste, en vers pleins, élégants, où la grâce se mêle à la force. En somme, c'est une pièce à voir, à lire et à relire »... Mais l'événement est à la Porte- Saint-Martin où l'on rejoue Marion Delorme, vraie « machine de guerre romantique ». Il rappelle que Marion Delorme, bien que créée en 1831, fut écrite trois mois avant Hernani et que « c'est bien le premier drame écrit par le poète pour le théâtre ; dans la pensée de l'auteur, c'était une main mise sur la scène par le romantisme naissant »... Etc. La chronique se termine par le compte rendu de la Sapho de Daudet et Belot au Gymnase avec la belle Jane Hading : « Sapho, c'est la Marion Delorme d'hier et d'aujourd'hui »... Bornier évoque les débuts d'Alphonse Daudet à Paris, son fameux poème sur les prunes et mesure le chemin parcouru : « Elles sont à l'eau-de-vie, maintenant, les prunes d'Alphonse Daudet, mais l'eau-de-vie est bonne et sent la pierre à fusil du coteau natal »..

Auction archive: Lot number 217
Auction:
Datum:
5 Nov 2010
Auction house:
ROSSINI SVV
rue Rossini 7
75009 Paris
France
contact@rossini.fr
+33 (0)1 53345500
+33 (0)1 42471026
Beschreibung:

Deux manuscrits autographes signés de chroniques dramatiques ; 23 et 15 pages in-4 montées sur onglets et reliées dans un cartonnage demi-maroquin rouge. Deux chroniques dramatiques, qui ont paru dans la Nouvelle Revue. Le premier article, simplement intitulé Revue dramatique, commence par un compte rendu du Klephte, d'Abraham Dreyfus, « très joli et très fi n », et se poursuit par celui de Mon député de Guillemot et Fontaine, dont il a moins goûté la prose et à qui il reproche de « ressasser les vieilles plaisanteries contre les notaires et les pépiniéristes du corps électoral ». Mais c'est à Alexandre Dumas fils que Bornier va consacrer l'essentiel de son feuilleton. Il commence par lui rendre cet hommage d'avoir traité le mariage autrement que du point de vue comique, contrairement à certaine tradition française. « L'honneur de M. Alexandre Dumas est d'être descendu plus avant dans les entrailles de cette mine féconde, et il en est revenu avec ce que j'appellerai, si l'on me pardonne cette alliance de mots, l'horreur comique. [...] Vous remarquerez encore que même les personnages comiques de M. Alexandre Dumas ne sont jamais gais ; quelques-uns ont l'humeur joyeuse, tous ont l'âme triste. C'est en cela qu'ils sont bien de leur temps »... Bornier évoque brièvement quelques pièces de Dumas fi ls, Le Demi-Monde, L'Honneur et l'Argent, L'Étrangère. Il en conclut que c'est chez lui le moraliste qui l'emporte, « moraliste étrange, j'en conviens, et qui, comme il le dit lui-même, n'écrit pas pour les jeunes fi lles ». Il dissèque ensuite plus longuement La Princesse Georges : « Cette pièce, une des meilleures de l'auteur du Demi-Monde, vous laisse l'esprit en un trouble profond, comme ces étangs entourés de sapins et de roches où tombe tout à coup et plonge à grand bruit une troupe d'oiseaux sauvages. Elle est jouée à merveille par l'excellente troupe du Vaudeville ; il ne manque à l'interprétation, dans son ensemble, que cela même : la sauvagerie et le bruit des grandes ailes »... La seconde étude (décembre 1885) est intitulée Drame et Comédie. Elle débute par le constat de la concurrence déloyale que font les salles de cafés-concerts au théâtre traditionnel : « on y entend de petites comédies, des revues, qui ne sont pas sans mérite et sans gaité, de plus on y fume, on y boit, on s'y promène, on y rit ; dans les vrais théâtres, au contraire, le public paie son plaisir, quand plaisir il y a, par un cruel supplice : l'immobilité dans une atmosphère malsaine ; le prix des places y est d'ailleurs trop élevé »... Il faut que le théâtre se défende en multipliant les pièces nouvelles. Il félicite Jules Claretie, qui vient de s'asseoir dans le fauteuil d'administrateur général de la Comédie-Française, d'avoir fait monter Socrate et sa femme, une comédie en vers de Théodore de Banville restée douze ans dans les tiroirs : « Cette comédie est écrite de main d'artiste, en vers pleins, élégants, où la grâce se mêle à la force. En somme, c'est une pièce à voir, à lire et à relire »... Mais l'événement est à la Porte- Saint-Martin où l'on rejoue Marion Delorme, vraie « machine de guerre romantique ». Il rappelle que Marion Delorme, bien que créée en 1831, fut écrite trois mois avant Hernani et que « c'est bien le premier drame écrit par le poète pour le théâtre ; dans la pensée de l'auteur, c'était une main mise sur la scène par le romantisme naissant »... Etc. La chronique se termine par le compte rendu de la Sapho de Daudet et Belot au Gymnase avec la belle Jane Hading : « Sapho, c'est la Marion Delorme d'hier et d'aujourd'hui »... Bornier évoque les débuts d'Alphonse Daudet à Paris, son fameux poème sur les prunes et mesure le chemin parcouru : « Elles sont à l'eau-de-vie, maintenant, les prunes d'Alphonse Daudet, mais l'eau-de-vie est bonne et sent la pierre à fusil du coteau natal »..

Auction archive: Lot number 217
Auction:
Datum:
5 Nov 2010
Auction house:
ROSSINI SVV
rue Rossini 7
75009 Paris
France
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+33 (0)1 53345500
+33 (0)1 42471026
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