Beschreibung:

BESSON (VICTOR) ET AUTOUR. Dossier de 22 pièces manuscrites, comprenant notamment 4 pièces signées conjointement par le grand-maréchal Henri-Gatien BERTRAND, Louis MARCHAND et Charles-Tristan de MONTHOLON en qualité d'exécuteurs testamentaires de Napoléon Ier (parmi lesquelles 3 entièrement de la main de Bertrand), une pièce autographe signée et 7 pièces autographes du grand-maréchal Henri-Gatien BERTRAND, une lettre autographe signée du capitaine BESSON, 5 lettres autographes signées de son épouse, Dora . 1823-1827 et s.d. UN OFFICIER D'EMPIRE, FUTUR AMIRAL DE LA FLOTTE EGYPTIENNE. Enseigne de vaisseau en 1815, Victor BESSON (1781-1837) faisait alors partie de l'état-major du port de Rochefort. Destitué à la Restauration, il servit un temps dans la marine marchande avant de se mettre au service de Mehmet-Ali, terminant sa carrière comme vice-amiral et major-général de la flotte égyptienne. PROJET D'EVASION. Après sa défaite à Waterloo le 18 juin 1815 et son abdication le 22 juin, l'empereur gagna Rochefort dans l'intention de s'embarquer pour l'Amérique, mais une flotte anglaise en contrôlait la sortie. Plusieurs projets furent alors envisagés, dont celui du capitaine Besson : celui-ci offrit de cacher l'empereur sur un brick marchand danois, la Magdalena, appartenant à son beau-père, et à destination de l'Amérique. Le navire transportait de l'eau-de-vie, et des barriques pouvaient y être aménagées et capitonnées pour cacher l'empereur et quelques hommes. Napoléon Ier accepta d'abord l'offre, fit transférer quelques effets à bord et fit signer un acte le 6 juillet entre le capitaine Besson et le comte de Las Cases qui donna 25.000 francs pour les dépenses à engager. Il se ravisa ensuite, pour ne pas fuir, pour ne pas partir presque seul, et pour ne pas prendre le risque d'un naufrage à bord d'un petit navire – il ignorait encore qu'en se rendant aux Anglais il serait conduit à Sainte-Hélène. Le 14 juillet, il reçut le capitaine Besson et, pour le remercier de ses efforts, lui fit don d'un de ses fusils de chasse personnels. La Magadalena appareillla donc sans lui... passa sans encombre la croisière anglaise et parvint en Amérique. Le 7 août 1815, à bord du Northumberland, Las Cases reporta la question de l'engagement financier sur le général François-Antoine Lallemand, qui approuva cela le 1er décembre 1816. Par la suite, la veuve Lallemand demanda le remboursement de la somme donnée par Las Cases, tandis que l'épouse du capitaine Besson affirmait qu'au contraire on devait de l'argent à son mari en raison du fait que l'affaire lui avait coûté beaucoup plus que la somme reçue. Un arbitrage intervint en faveur du capitaine Besson. Le présent ensemble rend compte des démêlés financiers qu'occasionna la préparation de ce projet audacieux : rapports des exécuteurs testamentaires comprenant copie du contrat signé par Las Cases, copies de pièces diverses (dont une lettre de Las Cases, une du prince Eugène, des minutes de lettres du général Bertrand au capitaine Besson, à l'épouse de celui-ci, au comte Daru), etc. Dans un des rapports du 7 mars 1823, le grand-maréchal Bertrand écrit : « AYANT ETE MOI-MEME EN POSITION DE JUGER A ROCHEFORT du dévouement noble et tout à fait désintéressé du cape Besson, DE SES OFFRES DE SERVICE, DE SON ZELE ET DES SACRIFICES QU'IL FAISAIT ET QU'IL ETAIT PRET A FAIRE POUR SOUSTRAIRE L'EMPEREUR AUX ENNEMIS QUI BLOQUAIENT LE PORT, je regarde comme un acte de devoir et de justice 1° de garantir le cape Besson de toutes poursuites qui pourraient résulter contre lui de l'écrit qu'il a signé à cette époque , 2° de l'indemniser des 30000 francs qu'il a dépensé[s] dans cette circonstance, dette qui me paraît sacrée et obligatoire pour la succession [de Napoléon Ier]... »