Beschreibung:

Importante paire de candélabres, à quatre lumières, en bronze ciselé et patiné, ou doré. Ils présentent des fûts à décor de prêtresse à l'Antique tenant des aiguières, près d'une colonne à cannelures à asperges, sur laquelle repose des vases, d'où s'échappent les bras de lumière et au centre un carquois. Les bras torsadés, à tête de coq. Bases rondes, de marbre blanc, soulignées de frise godronnée ou de tores de feuilles de laurier. Fin du XVIIIème ou début du XIXème siècle H: 94 - L: 38 cm Le modèle de cette paire de candélabres peut être rattaché à l'oeuvre du bronzier parisien François Rémond sous la supervision du célèbre marchand-mercier Dominique Daguerre Cette attribution est rendue possible grâce aux similitudes que présentent certaines paires de candélabres de composition similaire avec des exemplaires connus livrés par le bronzier au milieu des années 1780. Ainsi une paire de candélabres, offrant les mêmes figures féminines qui ornent les exemplaires que nous proposons, présente un bouquet de lumières identique à celui qui décore des girandoles commandées en 1785 par Dominique Daguerre à François Rémond et livrée à la princesse Kinsky (vente Christie's, Monaco, le 15 juin 1997, lot 91). Pour l'élaboration du modèle, il est possible que François Rémond ait collaboré avec le célèbre sculpteur Clodion, puisque les figures dérivent d'une version de l'Egyptienne au naos, terre cuite réalisée par Clodion en 1782 et conservée anciennement dans la collection d'Edmond Courty (voir le catalogue de l'exposition Angelika Kaufmann und ihre Zeitgenossen, Bregenz-Vienne, 1968-1969, n°170, fig.349). De nos jours quelques rares paires similaires sont connues, avec certaines variantes dans le traitement des bases et des bouquets de lumières, citons notamment: une première paire, peut-être la plus célèbre, signée Clodion, provenant de la collection de Sir Richard Wallace et conservée aujourd'hui au Cleveland Museum of Art (illustrée dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Tome 1, Munich, 1986, p.285, fig.4.14.12); une deuxième, anciennement à la galerie Gismondi, a fait partie de la collection de M. et Mme Stephen C. Hilbert (vente Sotheby's, New York, le 24 mai 2007, lot 50); une troisième est apparue sur le marché de l'art lors de la dispersion de la collection de Sigismond Bardac (vente à Paris, Galerie Georges Petit, Me Lair-Dubreuil, les 10-11 mai 1920, lot 69); une quatrième a été vendue chez Sotheby's, à Monaco, le 27 février 1992, lot 336; une cinquième, provenant de la collection du baron Alain de Rothschild, est passée en vente à Paris, Mes Couturier-Nicolay, le 14 mars 1986, lot 42; enfin, mentionnons particulièrement une dernière paire conservée au Palais de Pavlovsk (reproduite dans A. Kuchumov, Russian Decorative Art in the Collection of the Pavlovsk Palace Museum, 1981, planche 7). La collaboration entre François Rémond et Dominique Daguerre François Rémond (vers 1746-1812), reçu maître en 1774, est l'un des plus célèbres ciseleurs-doreurs parisiens du règne de Louis XVI qui travailla notamment pour Marie-Antoinette, le comte d'Artois et le duc de Penthièvre. La découverte de son Livre-Journal en 1983 a permis de lui attribuer de nombreux chefs-d'oeuvre jusqu'alors rattachés à la production de certains de ses confrères, particulièrement à celle de Pierre Gouthière et de connaître l'étendue de ses relations commerciales avec les plus importants ébénistes du temps, Riesener et Roentgen, et les plus grands marchandsmerciers de la capitale, notamment Granchez et surtout Dominique Daguerre qui semble avoir possédé l'exclusivité du modèle des candélabres à figures d'Egyptienne d'après Clodion dont il confia la réalisation à Rémond