Beschreibung:

Importante paire de chenets en bronze finement ciselé, doré ou patiné; ils représentent des enfants allégoriques à la sculpture et à la peinture assis sur des tertres agrémentés de feuillages; le recouvrement orné d'une large pomme de pin; les bases à frises d'entrelacs, fleurons et rosaces, reposent sur des pieds griffes feuillagés ou toupies à godrons. Attribuée à Edme-Jean GALLIEN Epoque Louis XVI. H: 42 - L: 39 - P: 17,5 cm La composition de cette paire de chenets, connue avec certaines variantes dans les attitudes des enfants allégoriques aux Arts, mais comportant toujours des bases similaires, peut être rattachée à l'oeuvre du bronzier Edme-Jean Gallien. En effet, longtemps attribué au bronzier Philippe Caffieri certains documents anciens semblent identifier le modèle. Notamment, lorsqu'en février 1769, deux greffiers et deux experts se ren­dirent chez Monsieur de Bussy afin de statuer sur un différent qui opposait cet amateur au fondeur Gallien; dans un des salons du collection­neur était alors prisé «Un fort feu d'or moulu représentant les Arts et deux enfants tenant leurs attributs, ledit feu garni de ses fers en couleur d'eau et doré avec chacun une pomme de pin 850 livres». Quelques années plus tard, au moment de la vente par Gallien de son fonds de commerce à son confrère Pierre Bureaux était une nouvelle fois mentionné: «Un fort feu à enfant représentant les Arts 450 livres». Le modèle connut un certain succès et, de nos jours, quelques autres paires sont répertoriées, citons particulièrement: une première paire proposée aux enchères chez Christie's, à Monaco, le 21 juin 1998, lot 657; ainsi qu'une deuxième qui se trouvait anciennement dans la collection Pelissier (vente à Paris, le 22 février 1890, lot 53); enfin, men­tionnons une dernière qui est conservée à la Wallace Collection à Londres (reproduite dans P. Hugues, The Wallace Collection, Cambridge, 1996, Tome III, p.1322-1326, figs.279-280). Edme-Jean Gallien (1720-1797) figure parmi les plus importants bronziers-fondeurs parisiens du règne de Louis XV. Issu d'une famille d'orfèvres, il accède à la maîtrise le 13 décembre 1747 et connaît rapi­dement une grande notoriété qui lui permet de travailler notamment pour le collectionneur Blondel de Gagny, l'ébéniste Jean-François Oeben le marchand-mercier Lazare Duvaux et Louis XV, et de devenir l'un des four­nisseurs attitrés du Prince de Condé. Parmi ses oeuvres les plus célèbres, citons particulièrement une pendule al­légorique à la France qui est exposée au Musée national du château de Versailles, ainsi qu'une seconde horloge, provenant au XVIIIème siècle de la collection d'Eus­tache Bonnemet, qui appartient à une collection privée parisienne (voir J-D. Augarde, Les ouvriers du Temps, Genève, 1996, p.234 et 252, figs.186 et 198).