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Auction archive: Lot number 154

JACOB. LETTRE A.S. À JEAN COCTEAU. 24 JUIN 1942. JOINT : LE PHANÉROGAME, 1918, AVEC ENVOI À CONRAD MORICAND

Estimate
€1,800 - €2,200
ca. US$2,018 - US$2,466
Price realised:
€2,000
ca. US$2,242
Auction archive: Lot number 154

JACOB. LETTRE A.S. À JEAN COCTEAU. 24 JUIN 1942. JOINT : LE PHANÉROGAME, 1918, AVEC ENVOI À CONRAD MORICAND

Estimate
€1,800 - €2,200
ca. US$2,018 - US$2,466
Price realised:
€2,000
ca. US$2,242
Beschreibung:

Jacob, Max LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À JEAN COCTEAU SAINT-BENOÎT-SUR-LOIRE, LE 24 JUIN [1942]. 2 p. in-4 (163 x 210 mm). Une des rares lettres de Max Jacob à Cocteau en mains privées, la plupart sont conservées à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris et à la Bibliothèque Royale de Bruxelles. Cette lettre a été publiée dès 1949 par Cocteau lui-même. Très belle lettre dans laquelle Max Jacob s'étonne d'une étude graphologique sur Picasso : "As-tu vu cette constellation graphologique de Mr Raymond Trillat sur Picasso ? Inouï. Il aime intensément et tue ce qu'il aime. Je n'en ai que quelques lignes communiquées par Éluard. Raymond Trillat ne savait pas de qui était l'écriture "manie des armes pour défendre d'autrui son pauvre soi. […] Tire tout de la tristesse... créateur fou pour les uns, sublime pour les autres ... Il est d'un autre temps, d'un autre monde : "chevaleresque, fou, enfantin". Nietzsche embrassant "un cheval sur ses naseaux". Baudelaire supérieurement bon". M. Trillat est utilisé à l'hôpital Necker pour le redressement des enfants à vocation tardive. Quand je m'ennuie, je prends un de tes livres au hasard (sic). Quand je ne m'ennuie pas — aussi —." Il lui décrit sa logeuse et son étrange personnalité : "Je crois que M. Bourla va revenir aujourd'hui ou demain : je vais lui parler de Guillaume, de Pablo etc... de Jules [Renard ou Supervielle], de Pierre [Reverdy] [...], d'Amadéo (c'est Modigliani). Il lui vante le livre de Dominique Rolin [...] J'aime aussi Guillevic [...] J'ai horreur de Pierre Emmanuel, Patrice de La Tour du Pin...". L'amitié entre les deux poètes a duré près de trente ans, de 1916 à 1944, et malgré les hauts et les bas de leur relation, c'est à Jean Cocteau que Max Jacob écrivit du train qui l'emmenait de sa retraite de Saint-Benoît-sur-Loire vers le camp de Drancy. Le 6 mars 1944, Cocteau, entouré d'autres proches du poète, obtient l'ordre de ne pas déporter Max Jacob Malheureusement, le poète était mort la veille. C'est Max Jacob qui avait présenté Radiguet à Cocteau. L'ensemble de leur correspondance (87 lettres de Cocteau à Max Jacob et 181 de Max Jacob à Cocteau) a été publiée en 2000. Cette lettre est reproduite dans Max Jacob & Jean Cocteau Correspondance, 1917-1944. Anne Kimball, Editions Paris-Méditérannée, 2000, n° 264. [On joint :] Jacob, Max. Le Phanérogame. Paris, [chez l'auteur], 1918. Petit in-8. Broché. Brochage fragile par endroit. Emouvant exemplaire de Conrad Moricand, portant cet envoi a. s. : "à Corand Moricand, la plume recule devant les trop nombreux qualificatifs que m'inspirent la connaissance de tes mérites et mon amitié. Max Jacob" sur le premier feuillet blanc, à l'encre brune. Homme à la personnalité complexe, surtout connu pour sa passion de l'astrologie, Conrad Moricand (1887-1954) inspira Henri Miller pour Un Diable au paradis. Il fut proche dans sa jeunesse de cette bande de la rue Ravignan composée de Picasso, Salmon, Jacob, Cendrars. Max Jacob préfaça en 1919 son essai de classement psychologique d'après les correspondances planétaires, et en 1928, Moricand lui dédia Miroir d’Astrologie paru au Sans Pareil. Lors de l'arrestation de Max Jacob en mars 1944, Conrad Moricand, proche des collaborateurs, tenta de l'aider en obtenant un rendez-vous à la Gestapo le 7 mars (malheureusement trop tard, Max Jacob était mort la veille à Drancy). Nous remercions Mme Patricia Sustrac pour les renseignements qu'elle a bien voulu nous communiquer.

Auction archive: Lot number 154
Auction:
Datum:
25 Jun 2015
Auction house:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Jacob, Max LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À JEAN COCTEAU SAINT-BENOÎT-SUR-LOIRE, LE 24 JUIN [1942]. 2 p. in-4 (163 x 210 mm). Une des rares lettres de Max Jacob à Cocteau en mains privées, la plupart sont conservées à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris et à la Bibliothèque Royale de Bruxelles. Cette lettre a été publiée dès 1949 par Cocteau lui-même. Très belle lettre dans laquelle Max Jacob s'étonne d'une étude graphologique sur Picasso : "As-tu vu cette constellation graphologique de Mr Raymond Trillat sur Picasso ? Inouï. Il aime intensément et tue ce qu'il aime. Je n'en ai que quelques lignes communiquées par Éluard. Raymond Trillat ne savait pas de qui était l'écriture "manie des armes pour défendre d'autrui son pauvre soi. […] Tire tout de la tristesse... créateur fou pour les uns, sublime pour les autres ... Il est d'un autre temps, d'un autre monde : "chevaleresque, fou, enfantin". Nietzsche embrassant "un cheval sur ses naseaux". Baudelaire supérieurement bon". M. Trillat est utilisé à l'hôpital Necker pour le redressement des enfants à vocation tardive. Quand je m'ennuie, je prends un de tes livres au hasard (sic). Quand je ne m'ennuie pas — aussi —." Il lui décrit sa logeuse et son étrange personnalité : "Je crois que M. Bourla va revenir aujourd'hui ou demain : je vais lui parler de Guillaume, de Pablo etc... de Jules [Renard ou Supervielle], de Pierre [Reverdy] [...], d'Amadéo (c'est Modigliani). Il lui vante le livre de Dominique Rolin [...] J'aime aussi Guillevic [...] J'ai horreur de Pierre Emmanuel, Patrice de La Tour du Pin...". L'amitié entre les deux poètes a duré près de trente ans, de 1916 à 1944, et malgré les hauts et les bas de leur relation, c'est à Jean Cocteau que Max Jacob écrivit du train qui l'emmenait de sa retraite de Saint-Benoît-sur-Loire vers le camp de Drancy. Le 6 mars 1944, Cocteau, entouré d'autres proches du poète, obtient l'ordre de ne pas déporter Max Jacob Malheureusement, le poète était mort la veille. C'est Max Jacob qui avait présenté Radiguet à Cocteau. L'ensemble de leur correspondance (87 lettres de Cocteau à Max Jacob et 181 de Max Jacob à Cocteau) a été publiée en 2000. Cette lettre est reproduite dans Max Jacob & Jean Cocteau Correspondance, 1917-1944. Anne Kimball, Editions Paris-Méditérannée, 2000, n° 264. [On joint :] Jacob, Max. Le Phanérogame. Paris, [chez l'auteur], 1918. Petit in-8. Broché. Brochage fragile par endroit. Emouvant exemplaire de Conrad Moricand, portant cet envoi a. s. : "à Corand Moricand, la plume recule devant les trop nombreux qualificatifs que m'inspirent la connaissance de tes mérites et mon amitié. Max Jacob" sur le premier feuillet blanc, à l'encre brune. Homme à la personnalité complexe, surtout connu pour sa passion de l'astrologie, Conrad Moricand (1887-1954) inspira Henri Miller pour Un Diable au paradis. Il fut proche dans sa jeunesse de cette bande de la rue Ravignan composée de Picasso, Salmon, Jacob, Cendrars. Max Jacob préfaça en 1919 son essai de classement psychologique d'après les correspondances planétaires, et en 1928, Moricand lui dédia Miroir d’Astrologie paru au Sans Pareil. Lors de l'arrestation de Max Jacob en mars 1944, Conrad Moricand, proche des collaborateurs, tenta de l'aider en obtenant un rendez-vous à la Gestapo le 7 mars (malheureusement trop tard, Max Jacob était mort la veille à Drancy). Nous remercions Mme Patricia Sustrac pour les renseignements qu'elle a bien voulu nous communiquer.

Auction archive: Lot number 154
Auction:
Datum:
25 Jun 2015
Auction house:
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Paris
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