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Auction archive: Lot number 180

Jean-Baptiste CARPEAUX Valenciennes, 1827 - Courbevoie, 1875 "Pourquoi naître esclave ?"

Estimate
€30,000 - €40,000
ca. US$33,057 - US$44,076
Price realised:
€216,480
ca. US$238,540
Auction archive: Lot number 180

Jean-Baptiste CARPEAUX Valenciennes, 1827 - Courbevoie, 1875 "Pourquoi naître esclave ?"

Estimate
€30,000 - €40,000
ca. US$33,057 - US$44,076
Price realised:
€216,480
ca. US$238,540
Beschreibung:

Jean-Baptiste CARPEAUX Valenciennes, 1827 - Courbevoie, 1875 "Pourquoi naître esclave ?" Terre cuite Signée et datée 'JBte Carpeaux 1875', titrée 'POURQUOI NAITRE ESCLAVE' sur le devant, porte le cachet à l'Aigle impériale, le cachet de l'atelier d'Auteuil et porte le numéro '444' au dos Hauteur : 61 cm "Why born enslaved ?", terracotta, signed and dated, by J. B. Carpeaux H. : 24,02 in. Provenance : Acquis chez Fabius Frères à Paris le 20 décembre 1991 par l'actuel propriétaire ; Collection particulière, Paris Bibliographie : en rapport : Michel Poletti et Alain Richarme, 'Jean-Baptiste Carpeaux sculpteur, catalogue raisonné de l'oeuvre édité', Paris, 2003, p. 141, modèle référencé sous le n° BU 38 Commentaire : " POURQUOI NAITRE ESCLAVE ? ". Apposée sur le socle d'un buste de femme, cette inscription interpelle autant que le regard farouche du modèle représenté. C'est toutefois sous le titre officiel de " Négresse " qu'il fut dévoilé pour la première fois au Salon de 1869 ; difficilement compréhensible en 2022, cet intitulé ne doit cependant pas nous dissimuler la démarche engagée qui était alors celle de Jean-Baptiste Carpeaux dans le contexte particulier de la fin du XIXe siècle en France. La seconde abolition de l'esclavage a alors tout juste 20 ans, et la guerre de Sécession, suivie de très près en France, vient de s'achever avec la victoire du Nord et l'abolition de l'esclavage outre-Atlantique en 1865. Au sein du catalogue de la récente exposition consacrée par le musée d'Orsay au " Modèle noir ", Anne Higonnet se penche sur la question complexe des titres d'œuvres comportant des marqueurs raciaux, qui doivent être renommées sans pour autant effacer les anciennes appellations qui font partie de leur histoire. Ainsi, la captive de Carpeaux mérite d'être rebaptisée : " Pourquoi naître en esclavage ? [dit précédemment Négresse] ". Le buste fut exposé pour la première fois au Salon de 1869, probablement en marbre. Il connut un réel succès, fut acheté par l'empereur pour ses appartements à Saint-Cloud et loué par Théophile Gautier : "La Négresse, avec la corde qui lui attache les bras au dos et lui froisse le sein, lève au ciel la seule chose qu'ait de libre l'esclave, le regard, regard de désespoir et de muet reproche, appel inutile à la justification, protestation morne contre l'écrasement de la destinée. C'est un morceau d'une rare vigueur où l'exactitude ethnographique est dramatisée par un profond sentiment de la douleur." L'expression d' " exactitude ethnographique " employée ici par l'écrivain reflète les préoccupations et les recherches de la période suivant l'abolition de l'esclavage. La curiosité pour l'Autre et la soif de découverte se manifestent sous des formes plus ou moins heureuses en Europe, allant de la création en 1859 de la Société d'anthropologie de Paris aux exhibitions d'habitants des quatre coins du monde à l'occasion par exemple des Expositions universelles. Le racisme est encore largement répandu, y compris parmi les abolitionnistes, et les Noirs considérés comme inférieurs par une très large majorité de Français. Venus d'Afrique ou des Antilles, ils sont encore peu nombreux sur le territoire métropolitain et rarement représentés par les artistes, en partie seulement parce ce que les modèles et les précédents étaient rares. Peintres et sculpteurs jouèrent pourtant un rôle essentiel dans le lent cheminement vers la reconnaissance et le respect de l'Autre, de sa culture, de ce qui nous différencie et de ce qui nous rapproche. En sculpture, l'œuvre d'un Charles Cordier est particulièrement symptomatique de ces avancées, avec la tentation d'un exotisme décoratif un peu figé mais une réelle sincérité dans sa recherche de beauté et de vérité. L'esthétique proposée par Carpeaux ici est en tout cas très éloignée de celle de Cordier, avec cette femme en partie dénudée, les cheveux libres et le regard venant vigoureusement solliciter le spectateur témoin - et complice - de son aliénation. Cette figure de cap

Auction archive: Lot number 180
Auction:
Datum:
23 Mar 2022
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

Jean-Baptiste CARPEAUX Valenciennes, 1827 - Courbevoie, 1875 "Pourquoi naître esclave ?" Terre cuite Signée et datée 'JBte Carpeaux 1875', titrée 'POURQUOI NAITRE ESCLAVE' sur le devant, porte le cachet à l'Aigle impériale, le cachet de l'atelier d'Auteuil et porte le numéro '444' au dos Hauteur : 61 cm "Why born enslaved ?", terracotta, signed and dated, by J. B. Carpeaux H. : 24,02 in. Provenance : Acquis chez Fabius Frères à Paris le 20 décembre 1991 par l'actuel propriétaire ; Collection particulière, Paris Bibliographie : en rapport : Michel Poletti et Alain Richarme, 'Jean-Baptiste Carpeaux sculpteur, catalogue raisonné de l'oeuvre édité', Paris, 2003, p. 141, modèle référencé sous le n° BU 38 Commentaire : " POURQUOI NAITRE ESCLAVE ? ". Apposée sur le socle d'un buste de femme, cette inscription interpelle autant que le regard farouche du modèle représenté. C'est toutefois sous le titre officiel de " Négresse " qu'il fut dévoilé pour la première fois au Salon de 1869 ; difficilement compréhensible en 2022, cet intitulé ne doit cependant pas nous dissimuler la démarche engagée qui était alors celle de Jean-Baptiste Carpeaux dans le contexte particulier de la fin du XIXe siècle en France. La seconde abolition de l'esclavage a alors tout juste 20 ans, et la guerre de Sécession, suivie de très près en France, vient de s'achever avec la victoire du Nord et l'abolition de l'esclavage outre-Atlantique en 1865. Au sein du catalogue de la récente exposition consacrée par le musée d'Orsay au " Modèle noir ", Anne Higonnet se penche sur la question complexe des titres d'œuvres comportant des marqueurs raciaux, qui doivent être renommées sans pour autant effacer les anciennes appellations qui font partie de leur histoire. Ainsi, la captive de Carpeaux mérite d'être rebaptisée : " Pourquoi naître en esclavage ? [dit précédemment Négresse] ". Le buste fut exposé pour la première fois au Salon de 1869, probablement en marbre. Il connut un réel succès, fut acheté par l'empereur pour ses appartements à Saint-Cloud et loué par Théophile Gautier : "La Négresse, avec la corde qui lui attache les bras au dos et lui froisse le sein, lève au ciel la seule chose qu'ait de libre l'esclave, le regard, regard de désespoir et de muet reproche, appel inutile à la justification, protestation morne contre l'écrasement de la destinée. C'est un morceau d'une rare vigueur où l'exactitude ethnographique est dramatisée par un profond sentiment de la douleur." L'expression d' " exactitude ethnographique " employée ici par l'écrivain reflète les préoccupations et les recherches de la période suivant l'abolition de l'esclavage. La curiosité pour l'Autre et la soif de découverte se manifestent sous des formes plus ou moins heureuses en Europe, allant de la création en 1859 de la Société d'anthropologie de Paris aux exhibitions d'habitants des quatre coins du monde à l'occasion par exemple des Expositions universelles. Le racisme est encore largement répandu, y compris parmi les abolitionnistes, et les Noirs considérés comme inférieurs par une très large majorité de Français. Venus d'Afrique ou des Antilles, ils sont encore peu nombreux sur le territoire métropolitain et rarement représentés par les artistes, en partie seulement parce ce que les modèles et les précédents étaient rares. Peintres et sculpteurs jouèrent pourtant un rôle essentiel dans le lent cheminement vers la reconnaissance et le respect de l'Autre, de sa culture, de ce qui nous différencie et de ce qui nous rapproche. En sculpture, l'œuvre d'un Charles Cordier est particulièrement symptomatique de ces avancées, avec la tentation d'un exotisme décoratif un peu figé mais une réelle sincérité dans sa recherche de beauté et de vérité. L'esthétique proposée par Carpeaux ici est en tout cas très éloignée de celle de Cordier, avec cette femme en partie dénudée, les cheveux libres et le regard venant vigoureusement solliciter le spectateur témoin - et complice - de son aliénation. Cette figure de cap

Auction archive: Lot number 180
Auction:
Datum:
23 Mar 2022
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Artcurial
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75008 Paris
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