L.A.S., Sète 26 juillet [1947], à Élisabeth Prévost; 6 pages in-4 (trous de classeur). Important document sur la préparation de la première manifestation de ce qui deviendra le Festival dAvignon. [Cest en septembre 1947 que Vilar monta trois spectacles pour la Semaine dArt en Avignon, fondation de ce qui deviendra lannée suivante le Festival dAvignon. La lettre, et celles qui suivent, est adressée à Élisabeth Prévost (1911-1996), qui fut ladministratrice du Festival.]{CR} Jean Vilar sétend longuement sur lemploi du temps chargé de sa journée en Avignon et donne tous les détails concernant lorganisation matérielle des spectacles. Le principal interlocuteur est M. Charpier (premier adjoint), qui va assurer le transport des comédiens par car, de Paris à Avignon. Le Conseil municipal va voter une subvention de 200.000 francs, quon leur fera aussitôt tenir: «Jai expliqué à Charpier franchement, nettement lurgence de fonds [...] pour la réussite artistique et réfléchie de notre affaire». Il évoque ensuite les différents comités: le Comité dHonneur, qui va dAuriol à Copeau, le Comité de patronage, avec des personnalités avignonnaises, enfin le Comité dorganisation: «Je suppose que lon oubliera gentiment de my nommer. Et vous aussi. Passons. Je ne suis pas enfin lorganisateur de la chose, comme vous savez, jen suis tout simplement le directeur artistique. Cest à ce seul titre que je prétends».{CR} Le problème de la scène semble réglé: «La scène de Richard II sera construite (en 24 h paraît-il) par le 7e Génie», sous les ordres du colonel Duplessier, «très dévoué à notre entreprise [...] Assisté dun commandant, spécialiste des constructions en bois, [...] afin déviter des difficultés, le colonel entreprend cette construction de sa propre autorité, sans consulter son général, ce qui risquerait ou dêtre refusé pour des raisons de matériel (besoin subit: Indochine ou Madagascar) ou de nous laisser dans le doute et lincertitude des attentes. La scène de Tobie sera construite par les services de la Mairie [...] ou par entreprise municipale, si manque de bois ou difficultés spéciales de construction». Pour lélectricité, «les projecteurs illuminant le Château, les jours de fête, nappartiennent pas à la ville, mais la Mairie prendra les frais en charge: «Coussonneau règle cette question aujourdhui du point de vue de la qualité et du voltage et du nombre des appareils».{CR} Quant à lhébergement de la troupe, «Charpier ma répondu quen temps normal, des particuliers auraient pris certains acteurs en charge. Mais ils sont en vacances. Dautre part, il tâchera dobtenir des conditions minimes de payement dans les hôtels. Quant aux restaurants, tout est à faire». Il faut résoudre ce problème «capital en ce qui concerne nos engagements moraux vis-à-vis des acteurs»...{CR} Il relate avec humour la réunion dinformation avec les représentants de la presse régionale... « Le seul point intéressant à retenir est que: ils ne sont que les écraseurs de chiens du journal, que la longueur de larticle, la place de cet article, la grosseur des titres, la fréquence des articles ou chroniques dépendent du directeur ou rédacteur en chef du journal. Cest donc eux quil faut toucher sinon voir. Zervos avait envoyé quelquun à Marseille pour lannonce de son expo».{CR} Le dernier problème, pour lequel ils sont très en retard, celui des affiches et de la publicité: «Trompettes, tambours et acteurs de complément sont trouvés. Nous aurons 2 chevaux pour Richard, des tapis de scène. Il faut faire un beau programme». Il faut préparer en urgence «dès aujourdhui la distribution et lenvoi des affiches, la rédaction du dépliant»... Il insiste pour être tenu au courant des finances: «mon coeur bat au rythme de vos nouvelles, bonnes ou mauvaises. Et jai le coeur solide»...{CR} Il ajoute une page au sujet des affiches: «Avignon par imprimeur du pays de très grandes affiches bon marché en grosses lettres strictement consacrées aux 3 spectacles (n
L.A.S., Sète 26 juillet [1947], à Élisabeth Prévost; 6 pages in-4 (trous de classeur). Important document sur la préparation de la première manifestation de ce qui deviendra le Festival dAvignon. [Cest en septembre 1947 que Vilar monta trois spectacles pour la Semaine dArt en Avignon, fondation de ce qui deviendra lannée suivante le Festival dAvignon. La lettre, et celles qui suivent, est adressée à Élisabeth Prévost (1911-1996), qui fut ladministratrice du Festival.]{CR} Jean Vilar sétend longuement sur lemploi du temps chargé de sa journée en Avignon et donne tous les détails concernant lorganisation matérielle des spectacles. Le principal interlocuteur est M. Charpier (premier adjoint), qui va assurer le transport des comédiens par car, de Paris à Avignon. Le Conseil municipal va voter une subvention de 200.000 francs, quon leur fera aussitôt tenir: «Jai expliqué à Charpier franchement, nettement lurgence de fonds [...] pour la réussite artistique et réfléchie de notre affaire». Il évoque ensuite les différents comités: le Comité dHonneur, qui va dAuriol à Copeau, le Comité de patronage, avec des personnalités avignonnaises, enfin le Comité dorganisation: «Je suppose que lon oubliera gentiment de my nommer. Et vous aussi. Passons. Je ne suis pas enfin lorganisateur de la chose, comme vous savez, jen suis tout simplement le directeur artistique. Cest à ce seul titre que je prétends».{CR} Le problème de la scène semble réglé: «La scène de Richard II sera construite (en 24 h paraît-il) par le 7e Génie», sous les ordres du colonel Duplessier, «très dévoué à notre entreprise [...] Assisté dun commandant, spécialiste des constructions en bois, [...] afin déviter des difficultés, le colonel entreprend cette construction de sa propre autorité, sans consulter son général, ce qui risquerait ou dêtre refusé pour des raisons de matériel (besoin subit: Indochine ou Madagascar) ou de nous laisser dans le doute et lincertitude des attentes. La scène de Tobie sera construite par les services de la Mairie [...] ou par entreprise municipale, si manque de bois ou difficultés spéciales de construction». Pour lélectricité, «les projecteurs illuminant le Château, les jours de fête, nappartiennent pas à la ville, mais la Mairie prendra les frais en charge: «Coussonneau règle cette question aujourdhui du point de vue de la qualité et du voltage et du nombre des appareils».{CR} Quant à lhébergement de la troupe, «Charpier ma répondu quen temps normal, des particuliers auraient pris certains acteurs en charge. Mais ils sont en vacances. Dautre part, il tâchera dobtenir des conditions minimes de payement dans les hôtels. Quant aux restaurants, tout est à faire». Il faut résoudre ce problème «capital en ce qui concerne nos engagements moraux vis-à-vis des acteurs»...{CR} Il relate avec humour la réunion dinformation avec les représentants de la presse régionale... « Le seul point intéressant à retenir est que: ils ne sont que les écraseurs de chiens du journal, que la longueur de larticle, la place de cet article, la grosseur des titres, la fréquence des articles ou chroniques dépendent du directeur ou rédacteur en chef du journal. Cest donc eux quil faut toucher sinon voir. Zervos avait envoyé quelquun à Marseille pour lannonce de son expo».{CR} Le dernier problème, pour lequel ils sont très en retard, celui des affiches et de la publicité: «Trompettes, tambours et acteurs de complément sont trouvés. Nous aurons 2 chevaux pour Richard, des tapis de scène. Il faut faire un beau programme». Il faut préparer en urgence «dès aujourdhui la distribution et lenvoi des affiches, la rédaction du dépliant»... Il insiste pour être tenu au courant des finances: «mon coeur bat au rythme de vos nouvelles, bonnes ou mauvaises. Et jai le coeur solide»...{CR} Il ajoute une page au sujet des affiches: «Avignon par imprimeur du pays de très grandes affiches bon marché en grosses lettres strictement consacrées aux 3 spectacles (n
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