Beschreibung:

Joseph II CELLONY (Aix-en-Provence, 1730-Paris, 1786) LA Peste d'Azoth (ou Asdod) Toile The Zoth (or Asdod) plague, canvas 108,8 x 142 CM • 42 7/8 X 55 7/8 IN. €15,000-20,000 Nous proposons de rendre cette toile à un artiste provençal, Joseph II Cellony, dont aucune peinture n'a encore été localisée jusqu'à présent. Cellony sort tout juste de l'oubli. Il est connu par une quinzaine de dessins: l'un d'eux appartenait à Mariette (collection privée), d'autres sont entrés ces dernières années dans des grandes institutions, au musée des Beaux-Arts de Marseille en 1988, au Fogg Art Museum de Cambridge en 1999, au musée du Louvre en 2012, à l'École des Beaux-arts de Paris en 2014. La notice bibliographique de l'artiste rédigée par son frère Jean-Louis et son corpus graphique ont été publiés récemment par Yohann Rimaud: "Joseph II Cellony (1730-1786): l’Académie contre l'oubli", in Rives méditerranéennes, n°56/2018 pp. 87-96. L'attribution de notre toile peut être établie par comparaison stylistique avec ses dessins, où l'on retrouve exactement le même type de composition étagée et surtout certaines figures presque à l'identique. Dans celui, signé, de Moïse et le Serpent d'Airain (fig.1, vente anonyme, Paris, hôtel Drouot, 2février 1990 (Paris Auction), n°4), on reconnaît le même corps masculin étendu à terre et le groupe pyramidal avec l'enfant agenouillé et le personnage drapé le couvrant de son manteau. Le Moïse peut aussi être assimilé, avec quelques variantes, à notre prêtre. À ce premier tableau à lui être rendu, on peut ajouter son esquisse passée en vente à Paris (fig.2, vente anonyme, 20septembre 2006 (Ève), n°62, comme "attribué à Pierre"; vente anonyme, 12février 2019 (Artcurial), n°294 comme "école française vers 1770, entourage de Dandré-Bardon"). Fils et petit-fils de portraitistes aixois, Cellony se forme dans sa ville natale chez Dandré-Bardon, dont on perçoit l'influence dans cette toile, notamment dans cette gamme colorée grise au second plan ou dans les accords bleu-canard /bleu-vert ou rose/ jaune orangé. Il suit son maître à Paris lorsque Dandré-Bardon est appelé à remplacer Boucher comme professeur à l'Académie royale. Il participe au concours du Grand Prix (de Rome) en 1754 à 1756. Il est aussi marqué par l'influence des grandes compositions d'histoire de Jean-François-de Troy. Il retourne à Aix et à Marseille, est associé, puis agréé à l'Académie de Marseille, où il expose des sujets bibliques ou mythologiques. Il reçoit des commandes pour plusieurs églises, dont celle des dames religieuses Bernardines et celle des Chartreux. Se languissant de ses amis et de la capitale, il s'y installe, abandonnant son art, l'évolution de la peinture vers le néoclassicisme ne lui convenant probablement pas. Le sujet, traité par Nicolas Poussin vers 1630 (Paris, musée du Louvre), est tiré du chapitre5 du premier livre de Samuel. Il résonne particulièrement en Provence où les pestes ont été nombreuses à l'époque baroque. Au cours de leurs combats contre Israël, les Philistins s'étaient emparés de l'Arche de l'Alliance (représentée ici au fond à droite). L'ayant rapportée chez eux, à Azoth, ils la placèrent dans le temple de leur divinité, Dâgon. "Le lendemain, ils se levèrent de bonne heure, et voici que Dâgon était étendu la face contre terre devant l'Arche de Yahvé. Ils relevèrent Dâgon et le remirent à sa place. Ils se levèrent encore de bonne heure, le lendemain matin, et voici Dâgon étendu la face contre terre, devant l'Arche de Yahvé; la tête de Dâgon et ses deux mains étaient détachées sur le seuil… La main de Yahvé s'appesantit sur les gens d'Azoth et les épouvanta: il les affligea de tumeurs, à Azoth et dans son territoire. Les gens d'Azoth voyant ce qui arrivait, dirent: Que l'Arche du Dieu d'Israël ne demeure pas parmi nous, car sa main s'est appesantie sur nous et sur Dagon, notre Dieu." Nous remercions M.Nicolas Lesur et M.Yohann Rimaud pour l'aide qu'ils nous ont apportée pour la rédaction de cette notice.