Beschreibung:

COMPOSITION, circa 1926 Encre de Chine à la plume sur papier Monogrammée en bas à droite 20,3 x 15 cm - 7.9 x 5.9 in. Signed with the artist's monogram on the lower right, India pen ink on paper Provenance - Vente de l'atelier de l'artiste, 2002, n°21 - Collection particulière, Paris Léon Arthur TUTUNDJIAN (1905-1968) Entre 1924 et le début de l'année 1926, Tutundjian dessine d'un trait plein des natures mortes cubistes, mais aussi des nus féminins assis, sur des fonds préalablement auréolés au lavis ou tamponnés à l'aquarelle avec une éponge. Au-delà du tachisme, l'artiste explore des techniques purement graphiques pour unir le sujet à l'espace-fond. Ainsi, dans un dessin représentant un personnage accroupi (1925) - dont le visage, la monumentalité et la pilosité semblent avoir été empruntés à Kotchar - Tutundjian passe du traitement auréolé, parfois tamponné, du fond, au tachisme. Parallèlement, dans des séries représentant des bouteilles accumulées à la manière de Morandi, ou dans des natures mortes aux fruits, il adopte une manière plus expressionniste de dessiner. Son trait n'est plus plein, mais devient fiévreux, déchiqueté, effiloché, engendrant failles et craquelures au sein des figures. Parfois aussi un fragment de la représentation est esquissé par une nuée de points, qui, resserrés, donnent une mouvance aux contours et dispersés les éclatent. Il résulte de cet expressionisme linéaire et spatial, une ambiance climatique et psychique plus ou moins douce, étrange ou agressive. Ainsi, les bouteilles et les fruits paraissent comme rongés à l'acide, attaqués, ruinés par l'espace qui, de ce fait, acquiert une dimension temporelle. En 1925, Tutundjian a pu voir les expositions de Klee à Paris et consulter les planches graphiques des Esquisses pédagogiques, ouvrage de ce peintre publié dans la collection des Livres du Bauhaus. Dans un essai intitulé Le Credo du créateur, Klee écrit : «Les éléments spécifiques de l'art graphique sont des points et des énergies linéaires, planes et spatiales.» Du point mort, le mouvement engendre la ligne qui exprime le psychisme, elle peut être cassée, articulée, ondulée, etc. «Les lignes les plus diverses. Taches. Touches estompées. Surfaces lisses. Estompées. Striées. Mouvement ondulant. Mouvement entravé. Articulé. Contre-mouvement. Tressage. Tissage. Maçonnage. Imbrication. Solo. Plusieurs voix. Ligne en train de se perdre. De reprendre vigueur (dynamisme)». Ainsi la création devient-elle un parcours dans le temps et l'espace qui s'auto-produit grâce à des actions, réactions et rétroactions entre les divers éléments produits. Tutundjian, Gladys C. Fabre, Editions du Regard, 1994, p.17 Léon Tutundjian © Galerie Le Minotaure, Paris