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Auction archive: Lot number 54

Lettre adressée à Victor Hugo. Sans lieu

Estimate
€2,000 - €3,000
ca. US$2,698 - US$4,047
Price realised:
€5,500
ca. US$7,421
Auction archive: Lot number 54

Lettre adressée à Victor Hugo. Sans lieu

Estimate
€2,000 - €3,000
ca. US$2,698 - US$4,047
Price realised:
€5,500
ca. US$7,421
Beschreibung:

Lettre adressée à Victor Hugo Sans lieu ni date [Londres, décembre 1853 - janvier 1854]. Lettre autographe signée V. Schol.: 4 pages in-12 sur papier bleu. Dialogue de proscrits: superbe lettre engagée de Victor Schoelcher adressée à Victor Hugo sur l'exil, la politique et le combat contre "la potence de Guernesey". Depuis le coup d'État du 2 décembre 1851, Victor Hugo et Victor Schoelcher (1804-1893) vivaient en exil, le premier dans les îles anglo-normandes, le second à Londres. Schoelcher remercie Victor Hugo de ses commentaires favorables sur une lettre destinée à M. Richards, se désolant: "Cela ne servira à rien ou pas à grand chose. Le parti des Anglais même les plus libéraux est bien pris sur notre compte. C'est encore une chose triste." Puis il lui demande de faire part de son indignation à propos d'un article paru dans le journal dirigé par Charles Ribeyrolles. L'article de Mr Colfavru fait le plus détestable effet, en dehors même de l'antipathie qu' inspire le nom. Ouvriers bourgeois, enragés, modérés de tous ceux que je vois il n'en est pas un seul qui ne blâme cette insertion. (...) Si Ribeyrolles, pour ne pas faire de la censure admet beaucoup de telles choses, il verra bientôt ce précieux instrument qu' il crée se briser entre ses mains. Cela sera d'autant plus regrettable que nous n'avons pas de journal et que les articles de Rib[eyrolles] sont d'une éblouissante beauté de forme avec les vrais principes au fond. Réfugié à Jersey, Charles Ribeyrolles (1812-1860) dirigea un hebdomadaire, l'Homme, avant d'être à son tour forcé de quitter l'île pour se réfugier à Londres en octobre 1855. Je sais bien ce que nous avons à combattre partout, je sais bien que si l'on a peur de nous, que si les habits ont laissé faire le 2 Xbre et le supportent en disant: si laid que ce soit, ça vaut encore mieux que les rouges, je sais bien dis-je que le mal tient précisément à ces discours et à ces écrits dont le moindre défaut est d' être inutiles. Je viens de lire dans l'almanach des femmes le discours que Mr Dejacques a prononcé derrière vous et il m'a révolté. QUANT À MOI J'IRAIS PLUTÔT MOURIR EN COCHINCHINE QUE DE VIVRE SOUS LA RÉPUBLIQUE DE CES MESSIEURS-LÀ et je comprends que ceux qui ne partagent pas nos idées aient encore moins le goût de tâter d'une démocratie à laquelle on prête d'avance ces couleurs. Un camarade de lutte. Ne vous préoccupez pas le moins du monde de la lettre que je vous avais indiquée comme possible au Morning Advertiser. Je n'y avais songé que comme un moyen de faire entendre votre voix au peuple anglais. Je voudrais que les hommes vaillants de notre parti essayassent de le convertir parce que, en dehors de la haine nationale qui est profonde, il a contre nous autres les mêmes absurdes préjugés que notre bourgeoisie. JE DONNE D'AILLEURS LES MAINS AVEC TOUT MON COEUR ET TOUTE MON ÂME À VOTRE PROJET CONTRE LA POTENCE DE GUERNESEY. Ne craignez pas d'aller jusqu' à conseiller les meetings. Les meetings sont trop dans les moeurs angl[aises] pour que l'on puisse voir dans ce conseil aucune idée anarchique, aucune provocation blâmable. D'ailleurs ce danger ne pourrait venir que de la forme et sur ce point, mon excellent ami, je crois pouvoir vous dire sans vous casser le nez que vous êtes passé maître. CE SERAIT SUPERBE EN VÉRITÉ QU'UN ROUGE PROSCRIT SAUVÂT UNE TÊTE. Je verrais là une gloire de plus que la démocratie devrait à votre plume et à votre coeur. À la fin de l'année 1853, Victor Hugo prit fait et cause pour John Charles Tapner condamné à la pendaison pour avoir cambriolé et incendié une maison après en avoir tué la propriétaire. Soutenu par 600 pétitionnaires, Victor Hugo publia une lettre réclamant la non-exécution de la sentence; le condamné fut exécuté le 10 février 1854, en dépit de la mobilisation. Ce fut la dernière exécution capitale sur le sol de Guernesey. Ainsi, plus je vais et plus je vous aime. J'ai deux amis véritables (...). Au milieu de la tristesse qui m'accable lorsque je rentre dans l

Auction archive: Lot number 54
Auction:
Datum:
28 Nov 2013
Auction house:
Pierre Bergé & Associés
92 avenue d'Iéna
75116 Paris
France
agodeau@pba-auctions.com
+33 (0)1 4949 9000
+33 (0)1 4949 9001
Beschreibung:

Lettre adressée à Victor Hugo Sans lieu ni date [Londres, décembre 1853 - janvier 1854]. Lettre autographe signée V. Schol.: 4 pages in-12 sur papier bleu. Dialogue de proscrits: superbe lettre engagée de Victor Schoelcher adressée à Victor Hugo sur l'exil, la politique et le combat contre "la potence de Guernesey". Depuis le coup d'État du 2 décembre 1851, Victor Hugo et Victor Schoelcher (1804-1893) vivaient en exil, le premier dans les îles anglo-normandes, le second à Londres. Schoelcher remercie Victor Hugo de ses commentaires favorables sur une lettre destinée à M. Richards, se désolant: "Cela ne servira à rien ou pas à grand chose. Le parti des Anglais même les plus libéraux est bien pris sur notre compte. C'est encore une chose triste." Puis il lui demande de faire part de son indignation à propos d'un article paru dans le journal dirigé par Charles Ribeyrolles. L'article de Mr Colfavru fait le plus détestable effet, en dehors même de l'antipathie qu' inspire le nom. Ouvriers bourgeois, enragés, modérés de tous ceux que je vois il n'en est pas un seul qui ne blâme cette insertion. (...) Si Ribeyrolles, pour ne pas faire de la censure admet beaucoup de telles choses, il verra bientôt ce précieux instrument qu' il crée se briser entre ses mains. Cela sera d'autant plus regrettable que nous n'avons pas de journal et que les articles de Rib[eyrolles] sont d'une éblouissante beauté de forme avec les vrais principes au fond. Réfugié à Jersey, Charles Ribeyrolles (1812-1860) dirigea un hebdomadaire, l'Homme, avant d'être à son tour forcé de quitter l'île pour se réfugier à Londres en octobre 1855. Je sais bien ce que nous avons à combattre partout, je sais bien que si l'on a peur de nous, que si les habits ont laissé faire le 2 Xbre et le supportent en disant: si laid que ce soit, ça vaut encore mieux que les rouges, je sais bien dis-je que le mal tient précisément à ces discours et à ces écrits dont le moindre défaut est d' être inutiles. Je viens de lire dans l'almanach des femmes le discours que Mr Dejacques a prononcé derrière vous et il m'a révolté. QUANT À MOI J'IRAIS PLUTÔT MOURIR EN COCHINCHINE QUE DE VIVRE SOUS LA RÉPUBLIQUE DE CES MESSIEURS-LÀ et je comprends que ceux qui ne partagent pas nos idées aient encore moins le goût de tâter d'une démocratie à laquelle on prête d'avance ces couleurs. Un camarade de lutte. Ne vous préoccupez pas le moins du monde de la lettre que je vous avais indiquée comme possible au Morning Advertiser. Je n'y avais songé que comme un moyen de faire entendre votre voix au peuple anglais. Je voudrais que les hommes vaillants de notre parti essayassent de le convertir parce que, en dehors de la haine nationale qui est profonde, il a contre nous autres les mêmes absurdes préjugés que notre bourgeoisie. JE DONNE D'AILLEURS LES MAINS AVEC TOUT MON COEUR ET TOUTE MON ÂME À VOTRE PROJET CONTRE LA POTENCE DE GUERNESEY. Ne craignez pas d'aller jusqu' à conseiller les meetings. Les meetings sont trop dans les moeurs angl[aises] pour que l'on puisse voir dans ce conseil aucune idée anarchique, aucune provocation blâmable. D'ailleurs ce danger ne pourrait venir que de la forme et sur ce point, mon excellent ami, je crois pouvoir vous dire sans vous casser le nez que vous êtes passé maître. CE SERAIT SUPERBE EN VÉRITÉ QU'UN ROUGE PROSCRIT SAUVÂT UNE TÊTE. Je verrais là une gloire de plus que la démocratie devrait à votre plume et à votre coeur. À la fin de l'année 1853, Victor Hugo prit fait et cause pour John Charles Tapner condamné à la pendaison pour avoir cambriolé et incendié une maison après en avoir tué la propriétaire. Soutenu par 600 pétitionnaires, Victor Hugo publia une lettre réclamant la non-exécution de la sentence; le condamné fut exécuté le 10 février 1854, en dépit de la mobilisation. Ce fut la dernière exécution capitale sur le sol de Guernesey. Ainsi, plus je vais et plus je vous aime. J'ai deux amis véritables (...). Au milieu de la tristesse qui m'accable lorsque je rentre dans l

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Datum:
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