Beschreibung:

Louis de BOULLOGNE I, dit le vieux (Paris 1609-1674) Charité chrétienne Toile Restaurations anciennes Dans un cadre en bois sculpté et doré d'époque Régence (reprises à la dorure) Christian charity, canvas 106 x 127,7 CM • 41 3/4 X 50 1/4 IN. €70,000-80,000 Provenance Vente anonyme, Bordeaux, le 4décembre 1997, sans numérotation (comme attribué à Jacques Blanchard . Bibliographie Catalogue de l'exposition, L'idée et la ligne. "Dessins français du musée de Grenoble" Paris, Somogy éditions d'art, 2011, p.54, note 9 (non reproduit; notice par Sylvain Laveissière). Cette lumineuse composition appartient pleinement au courant de l'Atticisme du milieu du XVIIesiècle à Paris. On retrouve la lumière égale et sans contraste, un peu grise au second plan avec les ruines antiques et aux couleurs plus soutenues par-devant, la composition en frise et ce mélange poétique entre idéalisation et détails réalistes comme la très belle nature morte, digne d'un peintre spécialisé dans ce genre ou la grande tendresse entre les personnages qui serait moins chaleureuse dans un classicisme strict. On perçoit aussi l'influence des Charités de Jacques Blanchard (plus celle du Louvre que celle du Metropolitan Museum), le maître de notre artiste, combiné à l'ampleur et la stabilité des figures de Vouet (La Charité céleste, Louvre). C'est cette synthèse de ces deux maîtres rivaux qui caractérise Louis de Boullogne le vieux. Notre toile est très proche de sa Naissance d'Adonis (localisation inconnue, commerce d'art dans les années 1980), où l’on reconnaît presque à l'identique l'enfant de dos à l’extrême gauche, mais ici placé à droite. Louis de Boullogne l'aîné est un artiste dont le corpus est en cours de reconstitution. Il est resté longtemps cité uniquement pour être le père de quatre grands peintres de la transition entre la fin du XVIIesiècle et les années 1700, Louis II, Bon, Geneviève et Madeleine de Boullogne. Pourtant les sources (Félibien, Guillet de Saint-Georges…) indiquaient la place de premier plan qu'il a tenue dans la capitale en son temps: il participa à la fondation de l'Académie, livrant une Charité Romaine comme morceau de réception, réalisa quatre Mays pour Notre-Dame de Paris (trois sont conservés), peignit plusieurs décors et plafonds d’hôtels particuliers au Marais ou quai Malaquais, pour le Louvre ou à Versailles, reçut des commandes de retables pour plusieurs églises à Paris ou en Province. Il est étudié depuis un quart de siècle (Stéphane Loire, Louis de Boullogne (1609-1674), peintre-graveur et dessinateur, Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, année 1997, publiée en 1998, p.99 à12; Jean Rivet, Louis de Boullogne d'après les sources contemporaines, Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, année 1997, publiée en 1998, p.127 à156 à 125; Arnaud Brejon de Lavergnée, Tableaux de Chevalet de Louis de Boulogne (1604-1674), Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, année 2002, publiée en 2003. P.43-49). L'iconographie classique du sujet, une femme protégeant et allaitant des enfants, n'impose pas systématiquement le feu sur sa tête, symbole de Charité céleste, doublé ici par la présence du pain et vin eucharistique. Cette flamme se retrouve sur les Charités de Philippe de Champaigne (musée des Beaux-arts de Nancy) ou dans certaines œuvres italiennes (Piola, Gherardini…), mais pas dans celle de Charles Le Brun (musée des Beaux-arts de Caen), vers 1648, donc probablement contemporaine de quelques années notre toile.