Beschreibung:

LOUIS DE GRENADE (Luis Sarria, 1504-1588). Rosario della Sacrat. Vergine Maria madre di Dio . Rome: Domenico Basa, 1585. In-4 (230 x 162 mm). Exemplaire réglé. 23 gravures sur cuivre dans le texte dont le titre gravé, 3 gravures en tête des mystères, et 19 gravures, non signées. (Minimes déchirures marginales sans manques, quelques taches dans les marges et une mouillure dans l'angle inférieur du second contreplat affectant légèrement le dernier feuillet de texte.) RELIURE PARISIENNE DE L'éPOQUE: maroquin fauve, triple bordure de filets et dentelles dont une chaînette de petits médaillons ovales et carrés exécutée aux petits fers, et une guirlande de fleurs tigées, champ central au semé de larmes, les angles ornés d'une fleur de lis au naturel d'où s'échappent de multiples branches d'olivier, au centre cartouche décoré des Arma Christi sur fond de larmes flanqué de marguerites et fleurs de lis enveloppées d'une multitude de branches d'olivier, traces d'attaches, dos lisse orné de trois cartouches à doubles bulbes sur fond de semé de larmes, tranches dorées. (Coins restaurés, petits manques de peau restauré au haut du dos et sur les coupes.) Boîte. PROVENANCE: Estelle Doheny (ex-libris gravé au contreplat), vente Christie's IV à New-York, 17-18 octobre 1988, lot 1458, ill. Edition romaine donnée par Andrea Gianetti et Antonio Ciccarelli, établie sur la première édition de 1573, célébrant l'institution de la fête de Notre-Dame du Rosaire en 1571 par Pie V en remerciement à la Vierge pour la victoire sur les Turcs à Lépante et son élévation deux ans plus tard au titre de rite par Benoit XIII. Cette édition est publiée au faîte des efforts de la Contre-Réforme pour encourager les pratiques de dévotion reniées par les Réformés: en l'occurrence le culte de la Vierge et la prière du Rosaire, lesquelles avaient pourtant été au centre des pratiques de la Devotio Moderna, mouvement précurseur majeur de la Réforme. L'illustration, oeuvre de Adamo Scultore de Mantoue, alors résidant à Rome, célèbre les personnages principaux associés au culte, saint Dominique propagateur de la prière du Rosaire, Grégoire XIII fondateur du rite, et bien sûr la Vierge. Les mystères, alors au nombre de quinze, comprennent les Mystères joyeux , les Mystères douloureux , et les Mystères glorieux , et sont illustrés de 3 frontispices et 15 gravures à pleine page. REMARQUABLE EXEMPLAIRE D'UN CHEF-D'OEUVRE DE LA DéVOTION PRIVéE, DANS UNE LUXUEUSE RELIURE EMBLéMATIQUE, frappée d'un fer central représentant les instruments de la Passion sur semé de larmes, ornée de fleurs de lis (symbole de virginité et de pureté) et de marguerites (fleur virginale) et de rameaux d'oliviers (symbole d'harmonie et de concorde). Proche des reliures dites "de pénitents" exécutées pour les confréries religieuses sous Henri III, décorées d'un fer similaire à la crucifixion, de semés de larmes et divers emblèmes religieux, et exécutée avec soin, elle provient vraisemblablement d'un atelier de reliure d'importance, celui de Clovis Eve ou de l'un de ses émules et concurrents; elle fut sans doute réalisée sur commande d'un membre d'une des confréries du Rosaire, lesquelles florissaient dans les années suivant le renouveau de la congrégation. P. Needham, Twelve centuries of bookbindings: 400-1600 , 93 et 94. BEAU VOLUME ET PARFAIT EXEMPLE DE L'USAGE DE LA PRIèRE, DES IMAGES ET DES SYMBOLES SOUS LA CONTRE-RéFORME. RELIURE CITéE: Hobson/Culot 73.