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Auction archive: Lot number 19

MANET, Edouard (1832-1883)] - MALLARME, Stéphane (1842-1898...

Estimate
€60,000 - €80,000
ca. US$69,251 - US$92,335
Price realised:
€75,000
ca. US$86,564
Auction archive: Lot number 19

MANET, Edouard (1832-1883)] - MALLARME, Stéphane (1842-1898...

Estimate
€60,000 - €80,000
ca. US$69,251 - US$92,335
Price realised:
€75,000
ca. US$86,564
Beschreibung:

MANET, Edouard (1832-1883)] - MALLARME, Stéphane (1842-1898) - POE, Edgar Allan (1809-1849). Le Corbeau. The Raven. Poëme par Edgar Poe. Traduction française de Stéphane Mallarmé avec illustrations par Édouard Manet . Paris : Richard Lesclide, 1875. Édition originale de la traduction de Stéphane Mallarmé et premier tirage des illustrations d'Édouard Manet . Exceptionnel exemplaire enrichi d'un double envoi autographe signé du traducteur et de l'illustrateur à Léon Gambetta. L'entreprise éditoriale de la traduction de Poe par Mallarmé, illustrée par des eaux-fortes de Manet est bien connue. Les débuts en sont difficiles. Le projet est d'abord soumis à Alphonse Lemerre, qui paraît d'abord intéressé avant de se raviser après avoir sondé quelques uns de ses clients, préférant laisser à un autre la tâche de publier "ce livre superbe mais, je le vois, d'un débit difficile" (lettre du 13 mars 1875). C'est finalement Richard Lesclide (1825-1892) qui relève le défi technique que lui soumettent les perfectionnistes Mallarmé et Manet. La recherche tend à considérer qu'il faille revoir à la baisse le tirage annoncé de 250 exemplaires: il est probable que le chiffre exact soit plutôt de 150 exemplaires, qui est le total déclaré au dépôt légal, le 14 juin 1875. Ces exemplaires auraient été numérotés en deux groupes, de 1 à 100 et de 190 à 240 pour donner l'illusion d'une publication au succès immédiat -les numéros "manquants" devaient être imprimés dans un second temps, en cas de forte demande. La parution est annoncée par des affiches qui reprennent le profil de corbeau qui orne la couverture. Au moment de la publication du Corbeau , la critique est unanime dans ses louanges: une chronique parue dans Le Siècle du 13 juin 1875 affirme que Manet "a vu plus que la lettre, il a senti et rendu l'esprit du poème...après avoir vu ses terribles eaux-fortes, comme après avoir dégusté la prose de Monsieur Stéphane Mallarmé, on ne les sépare plus du livre américain, et Le Corbeau devient inoubliable". Dans Le Gaulois du 9 juin 1875, Georges Mayrant renchérit en écrivant que dans sa traduction, "Mallarmé a trouvé moyen de parler américain en français, c'est-à-dire d'être en français, plus Poe que Poe lui-même. C'est un tour de force qui mérite d'être compté à son auteur". Il salue également les illustrations de Manet, qui "sont véritablement d'un sentiment de terreur et de froid interprété par un artiste. Nous sommes assez peu habitués à des tentatives de cette fière audace, pour ne pas souhaiter en terminant tout le succès possible à la nouvelle édition du Corbeau ". Malgré ces critiques dithyrambiques, le prix relativement modeste et la promotion, l'édition est un échec commercial, en France comme outre-Manche. Les mémoires d'Edmund Gosse sont tout à fait éloquentes à ce sujet, conjurant l'image de "Mallarmé, [this little, brown, gentle person]...trotting about in Bloomsbury [and] carrying the vast folio of his Manet-Poe through the lenghts and breadth of London, disappointed but not discouraged". Cette déception est à la mesure de l'admiration de Mallarmé pour Poe, qui voyait en lui "son grand maître" (Lettre à Henri Cazalis, 7 janvier 1864) et de son investissement ainsi que celui de Manet dans une entreprise éditoriale qui se voulait de grande qualité. On connaît quelques exemplaires offerts par les auteurs à leurs proches et amis: celui-ci porte un double envoi autographe signé à Léon Gambetta. La proximité de ce dernier avec la famille Manet, comme lui résolument républicaine ("gardez nous une bonne République, écrivait Edouard, âgé de 17 ans, à ses parents, car je crains bien que Louis Napoléon ne soit pas très républicain") remonte aux premiers temps de sa carrière d'avocat où il fait la connaissance de Gustave Manet, frère de l'artiste; il travaille ensuite pour Jules de Jouy, cousin du même. Il rencontre certainement Edouard Manet au salon d'Hippolyte Lejosne, qu'il fréquente régulièrement. Ce salon était en effet un lieu particulièremen

Auction archive: Lot number 19
Auction:
Datum:
29 May 2018
Auction house:
Christie's
Paris
Beschreibung:

MANET, Edouard (1832-1883)] - MALLARME, Stéphane (1842-1898) - POE, Edgar Allan (1809-1849). Le Corbeau. The Raven. Poëme par Edgar Poe. Traduction française de Stéphane Mallarmé avec illustrations par Édouard Manet . Paris : Richard Lesclide, 1875. Édition originale de la traduction de Stéphane Mallarmé et premier tirage des illustrations d'Édouard Manet . Exceptionnel exemplaire enrichi d'un double envoi autographe signé du traducteur et de l'illustrateur à Léon Gambetta. L'entreprise éditoriale de la traduction de Poe par Mallarmé, illustrée par des eaux-fortes de Manet est bien connue. Les débuts en sont difficiles. Le projet est d'abord soumis à Alphonse Lemerre, qui paraît d'abord intéressé avant de se raviser après avoir sondé quelques uns de ses clients, préférant laisser à un autre la tâche de publier "ce livre superbe mais, je le vois, d'un débit difficile" (lettre du 13 mars 1875). C'est finalement Richard Lesclide (1825-1892) qui relève le défi technique que lui soumettent les perfectionnistes Mallarmé et Manet. La recherche tend à considérer qu'il faille revoir à la baisse le tirage annoncé de 250 exemplaires: il est probable que le chiffre exact soit plutôt de 150 exemplaires, qui est le total déclaré au dépôt légal, le 14 juin 1875. Ces exemplaires auraient été numérotés en deux groupes, de 1 à 100 et de 190 à 240 pour donner l'illusion d'une publication au succès immédiat -les numéros "manquants" devaient être imprimés dans un second temps, en cas de forte demande. La parution est annoncée par des affiches qui reprennent le profil de corbeau qui orne la couverture. Au moment de la publication du Corbeau , la critique est unanime dans ses louanges: une chronique parue dans Le Siècle du 13 juin 1875 affirme que Manet "a vu plus que la lettre, il a senti et rendu l'esprit du poème...après avoir vu ses terribles eaux-fortes, comme après avoir dégusté la prose de Monsieur Stéphane Mallarmé, on ne les sépare plus du livre américain, et Le Corbeau devient inoubliable". Dans Le Gaulois du 9 juin 1875, Georges Mayrant renchérit en écrivant que dans sa traduction, "Mallarmé a trouvé moyen de parler américain en français, c'est-à-dire d'être en français, plus Poe que Poe lui-même. C'est un tour de force qui mérite d'être compté à son auteur". Il salue également les illustrations de Manet, qui "sont véritablement d'un sentiment de terreur et de froid interprété par un artiste. Nous sommes assez peu habitués à des tentatives de cette fière audace, pour ne pas souhaiter en terminant tout le succès possible à la nouvelle édition du Corbeau ". Malgré ces critiques dithyrambiques, le prix relativement modeste et la promotion, l'édition est un échec commercial, en France comme outre-Manche. Les mémoires d'Edmund Gosse sont tout à fait éloquentes à ce sujet, conjurant l'image de "Mallarmé, [this little, brown, gentle person]...trotting about in Bloomsbury [and] carrying the vast folio of his Manet-Poe through the lenghts and breadth of London, disappointed but not discouraged". Cette déception est à la mesure de l'admiration de Mallarmé pour Poe, qui voyait en lui "son grand maître" (Lettre à Henri Cazalis, 7 janvier 1864) et de son investissement ainsi que celui de Manet dans une entreprise éditoriale qui se voulait de grande qualité. On connaît quelques exemplaires offerts par les auteurs à leurs proches et amis: celui-ci porte un double envoi autographe signé à Léon Gambetta. La proximité de ce dernier avec la famille Manet, comme lui résolument républicaine ("gardez nous une bonne République, écrivait Edouard, âgé de 17 ans, à ses parents, car je crains bien que Louis Napoléon ne soit pas très républicain") remonte aux premiers temps de sa carrière d'avocat où il fait la connaissance de Gustave Manet, frère de l'artiste; il travaille ensuite pour Jules de Jouy, cousin du même. Il rencontre certainement Edouard Manet au salon d'Hippolyte Lejosne, qu'il fréquente régulièrement. Ce salon était en effet un lieu particulièremen

Auction archive: Lot number 19
Auction:
Datum:
29 May 2018
Auction house:
Christie's
Paris
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