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Auction archive: Lot number 16

Manuscrit autographe intitulé « Du Narcisse ». 32 ff., soit 6 ff. in-4 (dont 2 rectoverso)

Estimate
€40,000 - €50,000
ca. US$59,646 - US$74,558
Price realised:
€42,000
ca. US$62,629
Auction archive: Lot number 16

Manuscrit autographe intitulé « Du Narcisse ». 32 ff., soit 6 ff. in-4 (dont 2 rectoverso)

Estimate
€40,000 - €50,000
ca. US$59,646 - US$74,558
Price realised:
€42,000
ca. US$62,629
Beschreibung:

Manuscrit autographe intitulé « Du Narcisse ». 32 ff., soit 6 ff. in-4 (dont 2 rectoverso) et 26 ff. in-12 au recto, ratures et corrections, sur ff. montés, le tout relié en un volume in-4, maroquin noir, dos à nerfs, coupes filetées, doublures de maroquin noir en bord à bord, gardes de moire grège, tranches dorées, étui bordé (Huser). MANUSCRIT DU SECOND OUVRAGE D'ANDRÉ GIDE. Âgé de vingt-et-un ans, le jeune Gide fit paraître Le traité du Narcisse le 1er janvier 1891 dans la revue Entretiens politiques et littéraires, et en fit réaliser plus tard dans l'année un tirage hors commerce à 12 exemplaires sur grand papier et quelques autres sur papier ordinaire, à la Librairie de l'art indépendant. Des épreuves conservées portent encore le titre primitif du présent manuscrit, Du Narcisse. Son premier ouvrage, Les Cahiers d'André Walter, connut deux éditions dans le même temps, une le 27 février 1891 chez Perrin, distribuée en service de presse mais non mise dans le commerce, et une le 25 avril 1891 à la Librairie de l'Art indépendant. L'ÉDITION EN REVUE DU TRAITÉ DU NARCISSE FUT DONC LA TOUTE PREMIÈRE PUBLICATION DE GIDE. LE TRAITÉ DU NARCISSE, L'UN DES PLUS IMPORTANTS MANIFESTES DE LA DOCTRINE SYMBOLISTE EN FRANCE. Dans cet art poétique, Gide propose une définition ambitieuse du symbolisme dont il fut l'un des jeunes auteurs, en partie inspirée de ses lectures admiratives de Schopenhauer : elle est gagée sur l'oubli de soi au profit de l'Idée (« se préférer - voilà la faute »). Il utilise cependant partiellement une forme narrative distanciée et, ironiquement, libère à la fin Narcisse de son enchantement. LA PRÉSENTE VERSION EST RELATIVEMENT DIFFÉRENTE DE CELLE DÉFINITIVE IMPRIMÉE : elle présente un très grand nombre de variantes (comme « Monsieur Mallarmé, notre maître » écrit puis biffé), quelques paragraphes non conservés par la suite, et, à l'inverse, ne comporte pas les deux premiers paragraphes imprimés. LE MANUSCRIT CONTIENT LA DÉDICACE DE GIDE À SON AMI PAUL VALÉRY lequel écrivit parallèlement, mais dans un tout autre esprit, un poème sur le même mythe : « Narcisse parle », paru le 15 mars 1891 dans la revue La Conque. « [f. 4 :] Il n'y a plus de berge ni de source ; plus de métamorphose et plus de fleur mirée ; - rien que le seul Narcisse, donc, qu'un Narcisse rêveur et s'isolant sur des grisailles. En la monotonie inutile de l'heure il s'inquiète. Il voudrait connaître enfin la forme de son âme ; mais, il ne sait pour quelle cause, elle ne se distingue pas bien. Tout le jour son coeur incertain s'interroge. Il fredonne : "Mon âme, ma belle âme, - ah ! que si je pouvais donc te voir ! Tu dois être je sens excessivement adorable, si j'en juge par tes grands frémissements ; mais ton image ! ton visage ! [La version imprimée se lirait ainsi : « En la monotonie de l'heure il s'inquiète et son coeur incertain s'interroge. Il veut connaître enfin quelle forme a son âme ; elle doit être, il sent, excessivement adorable, s'il en juge par ses longs frémissements ; mais son visage ! son image ! Ah ! ne pas savoir si l'on s'aime... ne pas connaître sa beauté ! Je me confonds, dans ce paysage sans lignes, qui ne contrarie pas ses plans »]. Ah ! ne pas pouvoir se voir ! Un miroir ! un miroir ! un miroir ! un miroir !... [f. 7 :] De loin, Narcisse a pris le fleuve pour une route, et comme il s'ennuyait, tout seul dans tout ce gris, il s'est approché pour voir passer des choses. Les mains sur le cadre, maintenant, il se penche, dans la traditionnelle posture. Et voici que, comme il regarde, sur l'eau, soudain, se diapre une mince apparence. Fleurs des rives, troncs d'arbres, fragments de ciel bleu reflétés, toute une fuite de rapides images, qui n'attendaient que lui pour être et qui sous son regard se colorent. Puis des collines s'ouvrent et des forêts s'échelonnent au long des pentes des vallées, - visions qui selon le cours des eaux ondulent, et que les flots diversifient. Narcisse regarde émerveillé, mais ne comprend pas bien, car

Auction archive: Lot number 16
Auction:
Datum:
13 Nov 2009
Auction house:
Beaussant Lefèvre
32 rue Drouot
75009 Paris
France
contact@beaussant-lefevre.com
+33 (0)1 47704000
+33 (0)1 47706240
Beschreibung:

Manuscrit autographe intitulé « Du Narcisse ». 32 ff., soit 6 ff. in-4 (dont 2 rectoverso) et 26 ff. in-12 au recto, ratures et corrections, sur ff. montés, le tout relié en un volume in-4, maroquin noir, dos à nerfs, coupes filetées, doublures de maroquin noir en bord à bord, gardes de moire grège, tranches dorées, étui bordé (Huser). MANUSCRIT DU SECOND OUVRAGE D'ANDRÉ GIDE. Âgé de vingt-et-un ans, le jeune Gide fit paraître Le traité du Narcisse le 1er janvier 1891 dans la revue Entretiens politiques et littéraires, et en fit réaliser plus tard dans l'année un tirage hors commerce à 12 exemplaires sur grand papier et quelques autres sur papier ordinaire, à la Librairie de l'art indépendant. Des épreuves conservées portent encore le titre primitif du présent manuscrit, Du Narcisse. Son premier ouvrage, Les Cahiers d'André Walter, connut deux éditions dans le même temps, une le 27 février 1891 chez Perrin, distribuée en service de presse mais non mise dans le commerce, et une le 25 avril 1891 à la Librairie de l'Art indépendant. L'ÉDITION EN REVUE DU TRAITÉ DU NARCISSE FUT DONC LA TOUTE PREMIÈRE PUBLICATION DE GIDE. LE TRAITÉ DU NARCISSE, L'UN DES PLUS IMPORTANTS MANIFESTES DE LA DOCTRINE SYMBOLISTE EN FRANCE. Dans cet art poétique, Gide propose une définition ambitieuse du symbolisme dont il fut l'un des jeunes auteurs, en partie inspirée de ses lectures admiratives de Schopenhauer : elle est gagée sur l'oubli de soi au profit de l'Idée (« se préférer - voilà la faute »). Il utilise cependant partiellement une forme narrative distanciée et, ironiquement, libère à la fin Narcisse de son enchantement. LA PRÉSENTE VERSION EST RELATIVEMENT DIFFÉRENTE DE CELLE DÉFINITIVE IMPRIMÉE : elle présente un très grand nombre de variantes (comme « Monsieur Mallarmé, notre maître » écrit puis biffé), quelques paragraphes non conservés par la suite, et, à l'inverse, ne comporte pas les deux premiers paragraphes imprimés. LE MANUSCRIT CONTIENT LA DÉDICACE DE GIDE À SON AMI PAUL VALÉRY lequel écrivit parallèlement, mais dans un tout autre esprit, un poème sur le même mythe : « Narcisse parle », paru le 15 mars 1891 dans la revue La Conque. « [f. 4 :] Il n'y a plus de berge ni de source ; plus de métamorphose et plus de fleur mirée ; - rien que le seul Narcisse, donc, qu'un Narcisse rêveur et s'isolant sur des grisailles. En la monotonie inutile de l'heure il s'inquiète. Il voudrait connaître enfin la forme de son âme ; mais, il ne sait pour quelle cause, elle ne se distingue pas bien. Tout le jour son coeur incertain s'interroge. Il fredonne : "Mon âme, ma belle âme, - ah ! que si je pouvais donc te voir ! Tu dois être je sens excessivement adorable, si j'en juge par tes grands frémissements ; mais ton image ! ton visage ! [La version imprimée se lirait ainsi : « En la monotonie de l'heure il s'inquiète et son coeur incertain s'interroge. Il veut connaître enfin quelle forme a son âme ; elle doit être, il sent, excessivement adorable, s'il en juge par ses longs frémissements ; mais son visage ! son image ! Ah ! ne pas savoir si l'on s'aime... ne pas connaître sa beauté ! Je me confonds, dans ce paysage sans lignes, qui ne contrarie pas ses plans »]. Ah ! ne pas pouvoir se voir ! Un miroir ! un miroir ! un miroir ! un miroir !... [f. 7 :] De loin, Narcisse a pris le fleuve pour une route, et comme il s'ennuyait, tout seul dans tout ce gris, il s'est approché pour voir passer des choses. Les mains sur le cadre, maintenant, il se penche, dans la traditionnelle posture. Et voici que, comme il regarde, sur l'eau, soudain, se diapre une mince apparence. Fleurs des rives, troncs d'arbres, fragments de ciel bleu reflétés, toute une fuite de rapides images, qui n'attendaient que lui pour être et qui sous son regard se colorent. Puis des collines s'ouvrent et des forêts s'échelonnent au long des pentes des vallées, - visions qui selon le cours des eaux ondulent, et que les flots diversifient. Narcisse regarde émerveillé, mais ne comprend pas bien, car

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13 Nov 2009
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32 rue Drouot
75009 Paris
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