Beschreibung:

Manuscrit avec ajouts et corrections autographes de BELLUAIRES ET PORCHERS. Environ 160 pp. sur ff. montés sur papier fort, soit 4 pp. autographes, 17 pp. d'une autre main (introduction) et environ 140 imprimées provenant d'éditions préoriginales. Le tout relié dans un volume in-folio, bradel de demi-parchemin ancien réutilisé, titre à l'encre autographe de Bloy au dos, le volume se déboîte un peu. RECUEIL ÉTABLI ÉT ANNOTÉ PAR LÉON BLOY EN VUE DE L'IMPRESSION DE L'ÉDITION ORIGINALE pour Stock en 1905. BELLUAIRES ET PORCHERS, GRAND LIVRE DE CRITIQUE LITTÉRAIRE ET RÉJOUISSANT JEUX DE MASSACRE. Léon Bloy a réuni ici des articles parus de 1884 à 1893 dans divers périodiques dont Le Chat noir, Le Figaro et La Plume, dans lesquels il s'attaque essentiellement aux écrivains en vogue de son temps (les « porchers »), Daudet, Barrès, Bourget, Daudet, Goncourt, Péladan, Renan, Richepin, etc. À cela, il a ajouté le texte de deux plaquettes anciennes devenues introuvables consacrées aux auteurs chers à son coeur (les « belluaires »), Un Brelan d'excommuniés paru en 1889 sur Barbey d'Aurevilly, Hello, Verlaine, et Ici on assassine les grands hommes paru en 1895 à nouveau sur Hello. En outre, Bloy a écrit spécialement pour Belluaires et porchers deux nouveaux textes, dont un épilogue appelant de nouveaux prêtres à sauver le monde de la déchéance, et surtout une magnifique introduction dans laquelle il traite du Beau en littérature et se révèle d'une grande pénétration sur les évolutions intellectuelles et historiques de son époque. Il est à noter que Bloy épargne Flaubert, Gourmont et Lautréamont qu'il fut le premier à considérer comme un auteur majeur. LES 4 PAGES AUTOGRAPHES DE LÉON BLOY LIVRENT LE TEXTE COMPLET DE L'ÉPILOGUE (« On demande des prêtres »), le titre avec la citation de Verlaine, et la table des chapitres. « Épilogue... - Et après ? soupirait un vieux curé somnolent, exténué de confessions enfantines. C'était vers l'époque de ma première communion. Je me rappelle que cette question invariable me désolait. Plus tard, il me sembla que j'aurais bien pu lui répondre : - Et après ?dites-vous. C'est très simple. Je réclame votre coeur... On demande des prêtres. On en demande d'autres. On en veut qui soient fraternels aux Intelligences, qui aiment la Beauté & la Grandeur jusqu'à en mourir, qui n'acceptent pas d'abdications comme il s'en est vu tant depuis deux cents ans... - Et après, mon enfant ? Et vous vous rendormez aussitôt en vous étonnant de n'avoir plus l'empire du monde... On demande des prêtres ! » ENVIRON 100 AJOUTS ET CORRECTIONS AUTOGRAPHES ONT ÉTÉ PORTÉS PAR LÉON BLOY SUR LES AUTRES FEUILLETS, DONT 3 FORMANT ENSEMBLE UNE PAGE ET DEMIE, et non comprises les nombreuses rectifications typographiques. Les trois longs ajouts autographes concernent respectivement Paul BOURGET, « ... le psychologue d'entre les castrats... » (chapitre XIX), Francisque SARCEY, « ... bénisseur de charogne... pédagogue vénéneux... » (chapitre XX), et surtout Alphonse DAUDET ET SON CÉNACLE : « En sa qualité de prétendant au généralat du naturalisme, il allait de soi que Daudet se préparât, de longue main, un état major. Il a donc fait la chasse aux jeunes, avec fureur, & parfois même à quelques vieux... Avec sa chevelure de modèle italien, son monocle instable, son cigare dans l'oeil & son col rabattu sur une éternelle cravate bleu pâle, il reçoit suzerainement la foule de ses lieutenants présumés. Il voit défiler... le braillant & bousculant poète Hérédia, Sisyphe constipé d'un sonnet unique éternellement recommencé & danseur de la Bamboula devant le succès..., enfin le couple Loti, c'est-à-dire Loti & son éternel frère Yves que tous les salons de Paris voudraient s'arracher, tellement ça remue le coeur de voir un si touchant exemple de fraternité ! Ce qui est plus touchant encore & profondément significatif, c'est la haine sauvage de tous ces gens là les uns pour les autres. Daudet qui se sent méprisé comme un amas de fumier par chacun de ses co