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Auction archive: Lot number 237

MARINE EXTRÊME ORIENT. Correspondance personnelle...

Estimate
€2,500 - €3,000
ca. US$3,047 - US$3,657
Price realised:
€2,500
ca. US$3,047
Auction archive: Lot number 237

MARINE EXTRÊME ORIENT. Correspondance personnelle...

Estimate
€2,500 - €3,000
ca. US$3,047 - US$3,657
Price realised:
€2,500
ca. US$3,047
Beschreibung:

MARINE EXTRÊME ORIENT. Correspondance personnelle émise et reçue par le vice-amiral Régis Bérenger (Chamaret, Drôme 1888-1971). Plus de 1000 lettres, 1910-1950. Environ 560 lettres de Bérenger à son épouse et à ses parents, 300 lettres de réponse de son épouse et environ 180 lettres diverses reçues + quelques documents divers. Le tout formant plus de 4000 pages. Enveloppes jointes. Dans 3 classeurs, un album et un carton. Très nombreux en-têtes des différents navires. Entré aspirant en 1909, Régis Bérenger va gravir les échelons jusqu'à celui de vice-amiral (1943) étant presque toujours le plus jeune de son grade. Enseigne de vaisseau (1911), il est affecté à la division navale d'Indochine sur le contre-torpilleur Fronde. Sur le cuirassé Patrie, il participe aux opérations dans les Dardanelles (1915). En 1916, il prend le commandement de la gabarre Polyphème et se fait particulièrement remarquer lors du débarquement de l'armée serbe à Corfou. Lieutenant de vaisseau en 1917, il devient observateur en ballon captif (1918), prend le commandement du centre des ballons captifs à Brest (1919) puis dirige le centre d'essai de l'aéronautique maritime (1923). Capitaine de corvette (1926), il est affecté à la division d'Extrême-Orient, commande l'aviso Marne, devient capitaine de frégate (1930), commande la 2e division de torpilleurs, puis devient chef d'État-major de l'aéronautique navale de la IIIe région maritime (1934), enfin capitaine de vaisseau (1937). En 1939, il commande le croiseur Lamotte-Piquet à la division navale d'Extrême-Orient et signera, le 17 janvier 1941, l'unique victoire navale française de la Seconde guerre mondiale à Koh-Chang, sans perdre un seul homme. Contre-amiral (1941) puis vice-amiral (1943), il commande la Marine en Indochine de mai 1941 à mars 1945, et est fait prisonnier des Japonais le 9 mars 1945. Exceptionnel ensemble. Citons seulement la toute première lettre écrite de Saïgon à ses parents le 19 septembre 1911 « par la Chine et le transsibérien », qui donne une idée de la richesse de cette correspondance, du ton et de la finesse d'analyse loin des convenances hiérarchiques ou officielles ; nous avons ainsi à la fois le récit de ses campagnes et sa vision de ses missions au sein de la marine française. Cette première lettre, longue de 6 pp. in-4, est écrite de retour d'un voyage officiel à travers le Cambodge. « Un vrai voyage de quinze jours dans les bras du Mékong, et à Phnom-Penh capitale du Cambodge []. Tout n'a pas été rose dans ce voyage ». Il a été accablé par la chaleur et surtout les moustiques. « Il faut avoir vu cette invasion pour saisir quels supplices ils occasionnent et apprécier à sa valeur la 10e plaie d'Égypte que le père Éternel envoya aux Hébreux. Sitôt la nuit close, ils vous dévorent, vous empêchent de manger, tombent par centaines dans vos assiettes []. Et puis nous avons trimbalé le Gouverneur Général ; il a fallu se mettre en quatre pour recevoir le proconsul de la République, le faire boire, le faire asseoir, lui et sa très nombreuse suite. Et sur un contre torpilleur ce n'est pas facile car la place et le confortable ont également été oubliés. Mais ces messieurs ne s'en inquiètent pas de si peu ; débrouillez vous ! Quand eux reçoivent quelqu'un ils se votent des fonds ; nous c'est notre maigre solde qui trinque. Enfin, il faut soutenir le bon renom de la marine, d'autant qu'il y avait des dames, et de fort jolies []. C'est moi qui recevait tout ce monde, le commandant étant obligé de rester sur la passerelle pour la route, pas facile dans le Mékong, et en somme j'ai trouvé de bonnes distractions dans la niaiserie de Mrs les fonctionnaires coloniaux. Je dois dire que le Gouverneur a été correct ; il a plusieurs fois remercié, ce qui n'est pas dans les habitudes de nos gouvernants qui se font voiturer à l'oeil, et boivent volontiers aux frais des enseignes de vaisseau []. Nous devions redescendre le Gouverneur de Phnom-Penh à Mytho (300 km) en 5h, ce qui aurait été un record

Auction archive: Lot number 237
Auction:
Datum:
3 Jun 2021
Auction house:
Conan Hôtel d'Ainay
8, rue de Castries
69002 Lyon
France
contact@conanauction.fr
+33 (0)4 72734567
+33 (0)4 78610795
Beschreibung:

MARINE EXTRÊME ORIENT. Correspondance personnelle émise et reçue par le vice-amiral Régis Bérenger (Chamaret, Drôme 1888-1971). Plus de 1000 lettres, 1910-1950. Environ 560 lettres de Bérenger à son épouse et à ses parents, 300 lettres de réponse de son épouse et environ 180 lettres diverses reçues + quelques documents divers. Le tout formant plus de 4000 pages. Enveloppes jointes. Dans 3 classeurs, un album et un carton. Très nombreux en-têtes des différents navires. Entré aspirant en 1909, Régis Bérenger va gravir les échelons jusqu'à celui de vice-amiral (1943) étant presque toujours le plus jeune de son grade. Enseigne de vaisseau (1911), il est affecté à la division navale d'Indochine sur le contre-torpilleur Fronde. Sur le cuirassé Patrie, il participe aux opérations dans les Dardanelles (1915). En 1916, il prend le commandement de la gabarre Polyphème et se fait particulièrement remarquer lors du débarquement de l'armée serbe à Corfou. Lieutenant de vaisseau en 1917, il devient observateur en ballon captif (1918), prend le commandement du centre des ballons captifs à Brest (1919) puis dirige le centre d'essai de l'aéronautique maritime (1923). Capitaine de corvette (1926), il est affecté à la division d'Extrême-Orient, commande l'aviso Marne, devient capitaine de frégate (1930), commande la 2e division de torpilleurs, puis devient chef d'État-major de l'aéronautique navale de la IIIe région maritime (1934), enfin capitaine de vaisseau (1937). En 1939, il commande le croiseur Lamotte-Piquet à la division navale d'Extrême-Orient et signera, le 17 janvier 1941, l'unique victoire navale française de la Seconde guerre mondiale à Koh-Chang, sans perdre un seul homme. Contre-amiral (1941) puis vice-amiral (1943), il commande la Marine en Indochine de mai 1941 à mars 1945, et est fait prisonnier des Japonais le 9 mars 1945. Exceptionnel ensemble. Citons seulement la toute première lettre écrite de Saïgon à ses parents le 19 septembre 1911 « par la Chine et le transsibérien », qui donne une idée de la richesse de cette correspondance, du ton et de la finesse d'analyse loin des convenances hiérarchiques ou officielles ; nous avons ainsi à la fois le récit de ses campagnes et sa vision de ses missions au sein de la marine française. Cette première lettre, longue de 6 pp. in-4, est écrite de retour d'un voyage officiel à travers le Cambodge. « Un vrai voyage de quinze jours dans les bras du Mékong, et à Phnom-Penh capitale du Cambodge []. Tout n'a pas été rose dans ce voyage ». Il a été accablé par la chaleur et surtout les moustiques. « Il faut avoir vu cette invasion pour saisir quels supplices ils occasionnent et apprécier à sa valeur la 10e plaie d'Égypte que le père Éternel envoya aux Hébreux. Sitôt la nuit close, ils vous dévorent, vous empêchent de manger, tombent par centaines dans vos assiettes []. Et puis nous avons trimbalé le Gouverneur Général ; il a fallu se mettre en quatre pour recevoir le proconsul de la République, le faire boire, le faire asseoir, lui et sa très nombreuse suite. Et sur un contre torpilleur ce n'est pas facile car la place et le confortable ont également été oubliés. Mais ces messieurs ne s'en inquiètent pas de si peu ; débrouillez vous ! Quand eux reçoivent quelqu'un ils se votent des fonds ; nous c'est notre maigre solde qui trinque. Enfin, il faut soutenir le bon renom de la marine, d'autant qu'il y avait des dames, et de fort jolies []. C'est moi qui recevait tout ce monde, le commandant étant obligé de rester sur la passerelle pour la route, pas facile dans le Mékong, et en somme j'ai trouvé de bonnes distractions dans la niaiserie de Mrs les fonctionnaires coloniaux. Je dois dire que le Gouverneur a été correct ; il a plusieurs fois remercié, ce qui n'est pas dans les habitudes de nos gouvernants qui se font voiturer à l'oeil, et boivent volontiers aux frais des enseignes de vaisseau []. Nous devions redescendre le Gouverneur de Phnom-Penh à Mytho (300 km) en 5h, ce qui aurait été un record

Auction archive: Lot number 237
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Datum:
3 Jun 2021
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8, rue de Castries
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+33 (0)4 72734567
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