Beschreibung:

Masque ‘Eléphant', Guéré-Wobé, frontière du Libéria et de la Côte d'Ivoire Epoque présumée: Très probablement du XIXe siècle Vraissemblablement bois de Ricinodendron heudlotii, fer H. 32 cm - L. 17 cm ‘Elephant' Mask, Guere-Wobe, border of Liberia and Côte d'Ivoire H. 12.60 in - W. 6.69 in Provenance: - D'après la famille, Roger Bédiat, Abidjan - Paul-Louis-Modeste, lors d'un séjour à Paris, vers 1960 - Collection privée, acheté à ce dernier Ce masque porteur des messages des sociétés secrètes, des sorciers et des magiciens, nombreux chez les Koyaka (région de Mankono) [Cf. A.M. Boyer, Le Sacré, Le Secret, Hazan, 2011], proches des Wobé (Wé septentrionaux) et des Guéré (Wé méridionaux) à l'ouest de la rivière Bandama, a un pouvoir redoutable et son archaïsme en fait sans doute l'un des plus anciens avec celui du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac (Inv. MNAM 73.1963.0.2) qui provient du legs Raphël Antonetti du 2 décembre 1938, catalogue A99. Un texte de Verger-Fèvre (1980, vol. II, 1) nous indique qu'il viendrait aussi du nord du pays Wobé avant les années 1930. Dans ce très petit corpus de masques ‘Eléphant', nous pouvons encore citer: - celui reproduit dans Masks as agents of social control in northerm Liberia, George W. Harley, Cambridge, 1950, Plate XI, C dont la trompe est simplifiée et ne présente pas de main à son extrémité. - ou celui de Paolo Morigi, anc. Coll. Helmut Gernsheim et G.F. Keller [Cf. Sotheby's, 6 juin 2005, lot 100] avec un masque plus achevé et réaliste mais vraisemblablement postérieur à celui-ci. Ce masque à face humaine a un front proéminent que prolonge une trompe porteuse d'une main à son extrémité. Le visage assez classique des Guéré-Wobé avec deux yeux ronds, des pommettes saillantes, une bouche épaisse et prognathe d'où sort une langue qui recouvre presque le menton. La lèvre supérieure dévoile quatre dents plates en fer, elle est parsemée de petites pointes métalliques qui devaient tenir une moustache ou une barbe. De part et d'autre de cette bouche, deux petites défenses (cassées et raboutées) achèvent l'aspect zoomorphe du masque. Trois fers courbes sur le front, un sous le menton et la gorge taillée montre que le masque portait un lourd costume fait de tissu et d'éléments végétaux. Comme le montre le dos du masque, une épaisse patine noire recouvrait l'ensemble de celui-ci qui a subi les affres d'un long usage et de l'érosion, et peut-être de certains prélèvements sur le visage. Son aspect à la fois ‘surréaliste' et anthropozoomorphe ne doit pas faire oublier que ce rare masque investi des pouvoirs donnés par l'absorption des plantes médicinales participait (Cf. Schwab, 1947, p. 265 et suivantes) aux cérémonies de transformation de l'homme en animal.