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Auction archive: Lot number 346

Max JACOB Correspondance autographe avec Raymond Queneau.

Estimate
€20,000 - €30,000
ca. US$27,625 - US$41,437
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 346

Max JACOB Correspondance autographe avec Raymond Queneau.

Estimate
€20,000 - €30,000
ca. US$27,625 - US$41,437
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

Max JACOB Correspondance autographe avec Raymond Queneau. Novembre 1934 - Octobre 1943. 19 lettres autographes signées formant 40 pages au total dont 32 au format in-4 et 7 au format in-8. Les lettres sont à l'encre noire sur papier machine au filigrane " Extra-Strong " ou d'autres papiers. (Papier uniformément jauni pour certaines lettres; marques de pliures sans gravité.) 4 enveloppes autographes conservées. Une lettre est adressée à Janine Queneau, épouse de l'écrivain. Jointe : carte d'invitation imprimée à une " Causerie par Max Jacob " intitulée " Mes Souvenirs " à la galerie Rive Gauche, portant le nom de Raymond Queneau inscrit à la main. 1 poème autographe de 22 vers rimés accompagne la lettre du 16 juillet 1943 et 1 grand dessin original à la plume et encre de Chine (190 x 170 mm) accompagne la lettre du 30 avril 1937, représentant une scène religieuse (trois saints et Marie?). Max Jacob a repris au verso quelques éléments de la composition en transparence. Importante et superbe correspondance, littéraire d'abord puis de plus en plus amicale, associant ces deux écrivains et poètes majeurs du vingtième siècle, entre lesquels se dégage une filiation évidente. En effet, ainsi que Raymond Queneau le confesse lui-même dans une très belle lettre d'admiration écrite à Max Jacob en 1936 : " Moi-même, je me suis aperçu combien, sans m'en rendre compte, je te devais. " Aîné de près de trente ans, Max Jacob (1876-1944) peut être considéré comme un des principaux maîtres et précurseurs de l'esthétique poétique et romanesque de Raymond Queneau. Du Saint-Matorel (1909), dont il avoue, dans la même lettre, sa découverte tardive et son admiration, au Cabinet noir (1928) qui inspira ses Exercices de style (1947), une très grande part de la poésie de Raymond Queneau est redevable de la leçon de liberté de la poésie de Max Jacob Commencée en 1934, à la parution Gueule de Pierre de Raymond Queneau, cette correspondance s'achève en 1943, avec la parution des Ziaux, quelques mois avant l'arrestation de Max Jacob et sa mort en détention au camp de Drancy. Très vite, le " Monsieur " de la première lettre fait place au tutoiement et à une intense complicité, Max Jacob renvoyant à celui qui s'intitule son disciple et qui lui dédicace ses ouvrages en l'appelant " notre maître à tous ", un enthousiasme de plus en plus grandissant pour ses romans et ses recueils poétiques, y reconnaissant comme la postérité de sa propre vision toujours " sur le bord du rocambolesque et de l'humour ". Les dernières lettres sont d'un ton évidemment beaucoup plus pathétique (sans que jamais Max Jacob ne se laisse aller à une quelconque plainte), puisqu'il y évoque, avec une émouvante pudeur, les " grandes et petites misères " du traitement des Juifs, dans l'indifférence générale. La dernière lettre de Max Jacob est révélatrice des privations subies par l'auteur du Cornet à dés, s'efforçant de mettre en garde son disciple contre les difficultés de la vie à Saint-Benoît, où ce dernier songeait à mettre en sûreté sa famille. Quelques extraits donneront une idée de cette correspondance d'une extraordinaire richesse. [Novembre 1934] : " Monsieur, / Vous faites, sans vous en douter, partie d'un mouvement qui est le premier depuis le pauvre surréalisme, lequel ne fut que la queue du Symbolisme et de Barrès. C'est un mouvement de " gros plans ". Il va de la cocasserie d'Ubu aux sublimités de William Blake (Je ne dis pas de Claudel auquel vous m'avez tout de même fait penser parce que Claudel porte aussi le cocasse en lui mais il est plus littéraire hélas!) J'aime cette littérature de paillassons faits dans les prisons, je l'ai même désirée pour moi sans y atteindre; j'ai goûté la pièce de Vitrac, Trafalgar, parce qu'elle appartient à la littérature de paillasson (…) voilà l'avenir qu'on le veuille ou non. Les précurseurs sont Montaigne, Rabelais, Shakespeare, Jarry, bien littéraire pourtant. Le gros c'est l'excellent de la littérature populaire." Saint-Benoît, 10 décembre

Auction archive: Lot number 346
Auction:
Datum:
16 Apr 2014
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

Max JACOB Correspondance autographe avec Raymond Queneau. Novembre 1934 - Octobre 1943. 19 lettres autographes signées formant 40 pages au total dont 32 au format in-4 et 7 au format in-8. Les lettres sont à l'encre noire sur papier machine au filigrane " Extra-Strong " ou d'autres papiers. (Papier uniformément jauni pour certaines lettres; marques de pliures sans gravité.) 4 enveloppes autographes conservées. Une lettre est adressée à Janine Queneau, épouse de l'écrivain. Jointe : carte d'invitation imprimée à une " Causerie par Max Jacob " intitulée " Mes Souvenirs " à la galerie Rive Gauche, portant le nom de Raymond Queneau inscrit à la main. 1 poème autographe de 22 vers rimés accompagne la lettre du 16 juillet 1943 et 1 grand dessin original à la plume et encre de Chine (190 x 170 mm) accompagne la lettre du 30 avril 1937, représentant une scène religieuse (trois saints et Marie?). Max Jacob a repris au verso quelques éléments de la composition en transparence. Importante et superbe correspondance, littéraire d'abord puis de plus en plus amicale, associant ces deux écrivains et poètes majeurs du vingtième siècle, entre lesquels se dégage une filiation évidente. En effet, ainsi que Raymond Queneau le confesse lui-même dans une très belle lettre d'admiration écrite à Max Jacob en 1936 : " Moi-même, je me suis aperçu combien, sans m'en rendre compte, je te devais. " Aîné de près de trente ans, Max Jacob (1876-1944) peut être considéré comme un des principaux maîtres et précurseurs de l'esthétique poétique et romanesque de Raymond Queneau. Du Saint-Matorel (1909), dont il avoue, dans la même lettre, sa découverte tardive et son admiration, au Cabinet noir (1928) qui inspira ses Exercices de style (1947), une très grande part de la poésie de Raymond Queneau est redevable de la leçon de liberté de la poésie de Max Jacob Commencée en 1934, à la parution Gueule de Pierre de Raymond Queneau, cette correspondance s'achève en 1943, avec la parution des Ziaux, quelques mois avant l'arrestation de Max Jacob et sa mort en détention au camp de Drancy. Très vite, le " Monsieur " de la première lettre fait place au tutoiement et à une intense complicité, Max Jacob renvoyant à celui qui s'intitule son disciple et qui lui dédicace ses ouvrages en l'appelant " notre maître à tous ", un enthousiasme de plus en plus grandissant pour ses romans et ses recueils poétiques, y reconnaissant comme la postérité de sa propre vision toujours " sur le bord du rocambolesque et de l'humour ". Les dernières lettres sont d'un ton évidemment beaucoup plus pathétique (sans que jamais Max Jacob ne se laisse aller à une quelconque plainte), puisqu'il y évoque, avec une émouvante pudeur, les " grandes et petites misères " du traitement des Juifs, dans l'indifférence générale. La dernière lettre de Max Jacob est révélatrice des privations subies par l'auteur du Cornet à dés, s'efforçant de mettre en garde son disciple contre les difficultés de la vie à Saint-Benoît, où ce dernier songeait à mettre en sûreté sa famille. Quelques extraits donneront une idée de cette correspondance d'une extraordinaire richesse. [Novembre 1934] : " Monsieur, / Vous faites, sans vous en douter, partie d'un mouvement qui est le premier depuis le pauvre surréalisme, lequel ne fut que la queue du Symbolisme et de Barrès. C'est un mouvement de " gros plans ". Il va de la cocasserie d'Ubu aux sublimités de William Blake (Je ne dis pas de Claudel auquel vous m'avez tout de même fait penser parce que Claudel porte aussi le cocasse en lui mais il est plus littéraire hélas!) J'aime cette littérature de paillassons faits dans les prisons, je l'ai même désirée pour moi sans y atteindre; j'ai goûté la pièce de Vitrac, Trafalgar, parce qu'elle appartient à la littérature de paillasson (…) voilà l'avenir qu'on le veuille ou non. Les précurseurs sont Montaigne, Rabelais, Shakespeare, Jarry, bien littéraire pourtant. Le gros c'est l'excellent de la littérature populaire." Saint-Benoît, 10 décembre

Auction archive: Lot number 346
Auction:
Datum:
16 Apr 2014
Auction house:
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7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
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contact@artcurial.com
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