Beschreibung:

Mobilier de salon en noyer et hêtre. Il est composé d'une paire de fauteuils et d'une paire de chaises à haut dossier plat mou­luré, redoré et sculpté de fleurons et rosaces; accotoirs en console à retour agrémenté d'acanthes stylisées; pieds balustres à rosaces et bases godronnées réunies par une entretoise en H ornée de grenade et lambrequins. Epoque Louis XIV (usures et restauration d'usage). Garniture en ancienne tapisserie au point à réserves de scènes historiées et oiseaux fantastiques dans des environnements feuillagés. Fauteuils: H: 115 - L: 68 - P: 71 cm Chaises: H: 115 - L: 56 - P: 60 cm Bibliographie: Guillaume Janneau et Madeleine Jarry, Le siège en France du Moyen Age à nos jours, Paul Hartmann éditeur, Paris, 1948, figs.41 et 47 (illustré). Avec l'avènement de Louis XIV, nous assistons à un exceptionnel renouveau des arts décoratifs français. Dans le domaine particulier de la menuiserie en sièges, à la Cour de Versailles, la création reste dominée par l'Etiquette qui impose à l'usage des sièges une importance toute protocolaire. Ainsi, si le Roi et la Reine peuvent s'asseoir sur des fauteuils, les princes de sang disposent de chaises à dos et les duchesses de tabourets; tandis que les autres membres de la Cour sont invités à rester debout face au souverain. Plus largement dans la société française des dernières décennies du XVIIème siècle, les différents modèles de sièges conservent une certaine solennité mais sont avant tout appréciés pour la qualité de leur décor sculpté et pour le luxe de leur garniture. A cette époque, les tapissiers emploient les tissus les plus riches; le cuir est passé de mode, mais le velours de Gênes ou de Venise, le brocart, le damas, le lampas, la tapisserie au point...sont les plus recherchés des grands amateurs du temps. La composition des bois, particulièrement celle des fauteuils d'apparat, conserve une architecture noble caractérisée par un haut dossier séparé du siège par de courts montants sculptés, des accotoirs qui dessinent des mouvements flexueux animés de lignes convexes et concaves; enfin, des piétements, soit travaillés en balustres, soit traités en consoles, caractérisés par une entretoise dont le décor s'harmonise avec le reste de la sculpture du siège. Le mobilier de salon que nous présentons fut menuisé dans ce contexte particulier et se distingue de la plupart des exemplaires connus de par la pureté de ses lignes, la qualité de son décor et la préciosité de sa garniture. Datable des dernières années du XVIIème siècle, il peut être comparé à quelques rares autres sièges de la même époque réalisés dans le même esprit, mentionnons notamment: un fauteuil qui se trouvait anciennement dans la collection Jansen (voir Y. Brunhammer et M. de Fayet, Meubles et ensembles époques Louis XIII et Louis XIV, Paris, 1966, p.48, fig.69); un deuxième fauteuil qui appartient aux collections du musée des Arts décoratifs à Paris (illustré dans S. de Ricci, Louis XIV und Régence, Raumkunst und Mobiliar, Stuttgart, 1929, planche 92); un troisième a été proposé aux enchères il y a quelques années sur le marché de l'art international (paru dans C. Demetrescu, Le style Louis XIV, Les éditions de l'amateur, Paris, 2002, p.73, fig.53); enfin, citons particulièrement un dernier modèle qui figure dans les collections du musée national du château de Versailles (reproduit dans Recueil de documents d'art décoratif, 1ère série: Sièges anciens, Les sièges des palais et musées nationaux, Armand Guérinet éditeur, Paris, planche 26).