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Auction archive: Lot number 90

MUSSET, Alfred de Autoportrait-charge

Estimate
€0
Price realised:
€17,851
ca. US$23,606
Auction archive: Lot number 90

MUSSET, Alfred de Autoportrait-charge

Estimate
€0
Price realised:
€17,851
ca. US$23,606
Beschreibung:

MUSSET, Alfred de Autoportrait-charge Dessin original. Mine de plomb, 16 x 10, 5 cm, pâles rousseurs, encadrement sous verre. Plaisante caricature où il se représente en dandy romantique, le visage imberbe avec moustache tombante et nez démesuré, en pied avec redingote, col relevé, canne et chapeau à la main. Musset s'est plu à se dessiner dans ses albums et plusieurs de ses autoportraits sont connus ; sur deux d'entre eux au moins, il apparaît comme ici portant seulement la moustache : un légendé " Alfred " dans son album du début des années 1830 et un de 1842 (date proposée par Maurice Clouard dans ses Documents inédits sur Alfred de Musset 1900, pp. 9-10), ce second dessin correspondant probablement à celui présenté par la BnF sous le n° 354 dans son exposition Alfred de Musset en 1957. " Un jeune homme de taille ordinaire " (Alexandre Dumas). Dans Mes Mémoires (1852-1854) Dumas père décrivit l'impression que fit l'apparition du jeune poète dans le salon de Nodier : " Un jeune homme de taille ordinaire, mince, blond, avec des moustaches naissantes, de longs cheveux bouclés rejetés en touffe d'un côté de la tête, un habit vert très serré à la taille, un pantalon de couleur claire, entra, affectant une grande désinvolture de manières qui n'était peut-être destinée qu'à cacher une timidité réelle. " " Mon propre visage [...] me regardait avec étonnement " (Alfred de Musset . Avec La Confession d'un enfant du siècle, Alfred de Musset s'est attaché à livrer en 1836 un premier autoportrait moral, une autobiographie identifiant le " mal du siècle " dont souffrait sa génération. Ce " sentiment de malaise inexprimable " y nourrit un récit désabusé et angoissé mêlant le tragique et l'autodérision : " Mon propre visage, que j'apercevais dans la glace, me regardait avec étonnement. Qu'était-ce donc que cette créature qui m'apparaissait sous mes traits ? Qu'était-ce donc que cet homme sans pitié qui blasphémait avec ma bouche et torturait avec mes mains ? [...] Était-ce lui qu'autrefois, à quinze ans, parmi les bois et les prairies, j'avais vu dans les claires fontaines où je me penchais avec un cœur pur comme le cristal de leurs eaux ? " " Sur mes portraits " (Alfred de Musset . Dans ses dessins, il ne se représenta d'ailleurs qu'à travers des autoportraits-charges, irrévérencieux pour ses sentiments profonds et pour cette beauté nonchalante qui séduisit George Sand En définitive, ses autoportraits caricaturaux livrent une vérité plus intime sur lui-même - sur sa délicatesse à ne pas arborer le masque des tensions intérieures -, que les portraits d'artistes faits de lui, limités à de simples tentatives de ressemblance. Un poème de 1854, " Sur mes portraits ", illustre son regard ironique sur ces tentatives : " Nadar, dans un profil croqué, M'a manqué ; Landelle m'a fait endormi À demi ; Biard m'a produit éveillé À moitié ; Le seul Giraud, d'un trait rapide, Intrépide, Par amour de la vérité M'a fait stupide ; Que pourra pondre dans ce nid Gavarni ? " " Delacroix [...] m'a parlé d'Alfred [...] et m'a dit qu'il aurait fait un grand peintre, s'il eût voulu " (George Sand . Musset, habité par l'idée d'une communauté des artistes, croyait en une correspondance profonde entre les arts. Critique d'art, il se fiait à son sentiment, à une approche empirique et immédiate des œuvres, et n'échafauda pas de théorie personnelle structurée. Son goût le portrait plus particulièrement vers les époques anciennes, notamment la Renaissance, et il consacra même un drame à la vie du peintre Andrea del Sarto (publié en 1834 dans le troisième volume d'Un Spectacle dans un fauteuil). Comme dessinateur, en revanche, il exécuta presque exclusivement des caricatures, laissant libre cours à une ironie parfois féroce (par exemple contre Paul Foucher), à l'exception de quelques portraits de George Sand d'une joliesse inspirée par l'amour. C'est elle d'ailleurs qui, dans son Journal intime (édition posthume, 1926), révéla l'admiration de Delacroix vers 1834 pour l

Auction archive: Lot number 90
Auction:
Datum:
14 Feb 2012
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

MUSSET, Alfred de Autoportrait-charge Dessin original. Mine de plomb, 16 x 10, 5 cm, pâles rousseurs, encadrement sous verre. Plaisante caricature où il se représente en dandy romantique, le visage imberbe avec moustache tombante et nez démesuré, en pied avec redingote, col relevé, canne et chapeau à la main. Musset s'est plu à se dessiner dans ses albums et plusieurs de ses autoportraits sont connus ; sur deux d'entre eux au moins, il apparaît comme ici portant seulement la moustache : un légendé " Alfred " dans son album du début des années 1830 et un de 1842 (date proposée par Maurice Clouard dans ses Documents inédits sur Alfred de Musset 1900, pp. 9-10), ce second dessin correspondant probablement à celui présenté par la BnF sous le n° 354 dans son exposition Alfred de Musset en 1957. " Un jeune homme de taille ordinaire " (Alexandre Dumas). Dans Mes Mémoires (1852-1854) Dumas père décrivit l'impression que fit l'apparition du jeune poète dans le salon de Nodier : " Un jeune homme de taille ordinaire, mince, blond, avec des moustaches naissantes, de longs cheveux bouclés rejetés en touffe d'un côté de la tête, un habit vert très serré à la taille, un pantalon de couleur claire, entra, affectant une grande désinvolture de manières qui n'était peut-être destinée qu'à cacher une timidité réelle. " " Mon propre visage [...] me regardait avec étonnement " (Alfred de Musset . Avec La Confession d'un enfant du siècle, Alfred de Musset s'est attaché à livrer en 1836 un premier autoportrait moral, une autobiographie identifiant le " mal du siècle " dont souffrait sa génération. Ce " sentiment de malaise inexprimable " y nourrit un récit désabusé et angoissé mêlant le tragique et l'autodérision : " Mon propre visage, que j'apercevais dans la glace, me regardait avec étonnement. Qu'était-ce donc que cette créature qui m'apparaissait sous mes traits ? Qu'était-ce donc que cet homme sans pitié qui blasphémait avec ma bouche et torturait avec mes mains ? [...] Était-ce lui qu'autrefois, à quinze ans, parmi les bois et les prairies, j'avais vu dans les claires fontaines où je me penchais avec un cœur pur comme le cristal de leurs eaux ? " " Sur mes portraits " (Alfred de Musset . Dans ses dessins, il ne se représenta d'ailleurs qu'à travers des autoportraits-charges, irrévérencieux pour ses sentiments profonds et pour cette beauté nonchalante qui séduisit George Sand En définitive, ses autoportraits caricaturaux livrent une vérité plus intime sur lui-même - sur sa délicatesse à ne pas arborer le masque des tensions intérieures -, que les portraits d'artistes faits de lui, limités à de simples tentatives de ressemblance. Un poème de 1854, " Sur mes portraits ", illustre son regard ironique sur ces tentatives : " Nadar, dans un profil croqué, M'a manqué ; Landelle m'a fait endormi À demi ; Biard m'a produit éveillé À moitié ; Le seul Giraud, d'un trait rapide, Intrépide, Par amour de la vérité M'a fait stupide ; Que pourra pondre dans ce nid Gavarni ? " " Delacroix [...] m'a parlé d'Alfred [...] et m'a dit qu'il aurait fait un grand peintre, s'il eût voulu " (George Sand . Musset, habité par l'idée d'une communauté des artistes, croyait en une correspondance profonde entre les arts. Critique d'art, il se fiait à son sentiment, à une approche empirique et immédiate des œuvres, et n'échafauda pas de théorie personnelle structurée. Son goût le portrait plus particulièrement vers les époques anciennes, notamment la Renaissance, et il consacra même un drame à la vie du peintre Andrea del Sarto (publié en 1834 dans le troisième volume d'Un Spectacle dans un fauteuil). Comme dessinateur, en revanche, il exécuta presque exclusivement des caricatures, laissant libre cours à une ironie parfois féroce (par exemple contre Paul Foucher), à l'exception de quelques portraits de George Sand d'une joliesse inspirée par l'amour. C'est elle d'ailleurs qui, dans son Journal intime (édition posthume, 1926), révéla l'admiration de Delacroix vers 1834 pour l

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