Beschreibung:

Paire d'encoignures galbées en laque de Coromandel à décor de paysages animés de nombreux personnages sur des terrasses, encadrement d'une frise ornée d'objets usuels soulignée de grecques ou fleurettes. Elles reposent sur quatre petits pieds, dont trois cambrés en façade Estampille de J.B. GALET et poinçon de jurande Epoque Louis XV Ornementation de bronze ciselé et doré aux entrées de serrure, sabots et couvre-joints Dessus de marbre brèche d'Alep H: 93,5 - L: 75 - P: 55,5 cm Voir les reproductions pages 51 à 53 Bibliographie: Pierre Kjellberg, Le mobilier français du XVIIIe siècle, Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers, Les éditions de l'Amateur, Paris, 2002, p.381 (illustrée). La majeure partie de l'oeuvre de l'ébéniste Jean-Baptiste Galet est relativement classique; elle se compose pour l'essentiel de meubles de goût Louis XV ou Transition décorés de panneaux de bois de placage ou de marqueteries aux motifs plus ou moins élaborés. Nous connaissons notamment quelques bureaux plats en placage de bois de rose, d'amarante ou de bois de violette, ainsi que certaines commodes décorées dans ce même esprit (voir un exemplaire de ce type illustré dans J. Nicolay, L'art et la manière des maîtres ébénistes français au XVIIIe siècle, Paris, 1982, p.191); Galet connut également un certain succès dans l'art de la marqueterie, technique qu'il employa particulièrement sur un bureau de pente marqueté de fleurs, de trophées et de motifs géométriques qui a été vendu chez Christie's, à Londres, le 15 juillet 1971, lot 49; ainsi que sur une élégante commode à deux tiroirs, dite «à la régence», décorée d'une marqueterie florale dans des réserves sinueuses qui a été proposée aux enchères chez Christie's, à Londres, le 6 novembre 2008, lot 67. Parallèlement à cette production, cet artisan en meubles s'essaya à quelques rares occasions à l'ornementation de ses réalisations en laque de la Chine ou en vernis européen, dit vernis Martin, spécificité qui tend à suggérer qu'il nouait des relations commerciales privilégiées avec l'un des grands marchands-merciers parisiens de l'époque, tels Lazare Duvaux ou Thomas- Joachim Hébert. Parmi les quelques rares meubles de Galet décorés de panneaux de laque ou rehaussés de vernis, citons notamment un secrétaire en armoire passé en vente sur le marché français en 1975 (reproduit dans P. Kjellberg, Le mobilier français du XVIIIème siècle, Paris, 1989, p.336), mais surtout, relevons que l'ébéniste employa cette technique dans la création de plusieurs encoignures dont fait partie la paire présentée, soulignons toutefois que cette dernière se distingue des autres modèles connus par son décor particulier dit en «laque de Coromandel». Les autres paires d'encoignures répertoriées sont: une première passée en vente chez Koller, à Zurich, le 14 septembre 2009, lot 1102; une deuxième vendue à Paris, Me Ader, Hôtel Drouot, le 5 décembre 1947, lot 65; enfin, une dernière est apparue sur le marché de l'art américain en 1993 (vente Sotheby's, New York, le 22 mai 1993, lot 247). Jean-Baptiste Galet (reçu maître ébéniste en mai 1754) figure parmi les plus importants artisans en meubles parisiens du deuxième tiers du XVIIIème siècle. Dans un premier temps, son atelier est implanté rue Sainte-Marguerite, puis il est transféré dans la rue du Faubourg Saint-Antoine et l'ébéniste ouvre par la même occasion un magasin destiné à la vente de meubles, seconde activité de laquelle il tirera une grande notoriété auprès des amateurs du temps. Sa carrière cesse en 1780 et il meurt quelques années plus tard en 1784. De nos jours, une table à jeu triangulaire portant son estampille appartient aux collections Rothschild à Waddesdon Manor (parue dans G. de Bellaigue, The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor, Fribourg, 1974)