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Auction archive: Lot number 337

Paul CLAUDEL Correspondance avec Emile Fabre, administrateur général de la Comédie française (1919-1936).

Estimate
€8,000 - €12,000
ca. US$11,050 - US$16,575
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 337

Paul CLAUDEL Correspondance avec Emile Fabre, administrateur général de la Comédie française (1919-1936).

Estimate
€8,000 - €12,000
ca. US$11,050 - US$16,575
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

Paul CLAUDEL Correspondance avec Emile Fabre, administrateur général de la Comédie française (1919-1936). 12 lettres et 3 cartes représentant en tout 27 pages in-8 et in-16. Très intéressante correspondance éclairant les rapports difficiles entre Paul Claudel et la Comédie française. Auteur dramatique, metteur en scène, Emile Favre (1869-1955) fut administrateur général de la Comédie française de 1915 à 1936. Les lettres que lui envoya Paul Claudel éclairent d'un jour nouveau sur l'histoire des représentations de ses pièces. Ainsi à propos de Tête d'or, pièce qui " l'épouvantait " au point qu'il refusa à Jean-Louis Barrault de la mettre en scène en 1939, on voit qu'en 1919 il n'avait pas tant de scrupules : " J'ai l'honneur de vous adresser sous pli un exemplaire de ma pièce Tête d'or (2e version) que je serais désireux de voir jouer au Théâtre Français ", écrit-il le 23 mai. Les choses sont près de se réaliser et il est question de porter le troisième acte en scène, avec Max et Eve Francis dans les rôles principaux. Pour les décors, le peintre José Maria Sert, " qui a un sens magnifique du pittoresque et de la couleur " aurait la préférence de l'auteur (29 juillet 1919). Mais l'entreprise tomba à l'eau. Nouvelle tentative en 1925, pour L'Otage cette fois, également sans lendemain. En 1933, L'Otage est enfin sur le point d'être monté : " Ce serait un grand honneur pour moi que cette pièce parût sur notre scène nationale et j'espère que l'épreuve de la lecture ne lui sera pas trop défavorable ", écrit Paul Claudel avec une certaine modestie. La pièce sera finalement montée par Emile Favre le 30 octobre 1934. Paul Claudel s'impatiente. Le 25 mars, il écrit : " Ne croyez-vous pas que le moment soit venu pour moi avec les différents artistes qui doivent créer l'Otage ? " Il a le projet d'introduire des " chœurs parlés " pour " donner un peu d'atmosphère au premier acte ". La lettre laisse par ailleurs deviner la part prise par le dramaturge dans la mise en scène : " Avec cela et la nouvelle mise en scène que j'ai imaginée la pièce sera complètement renouvelée. " Cette intrusion n'a pas dû être entièrement du goût du metteur en scène et l'on devine des tensions à la lecture de la lettre du 26 juin : " Je ne vous cacherai pas que je suis déçu de ne pouvoir prendre contact avec mes futurs interprètes. Je vous enverrai dès mon retour un exemplaire de l'Otage avec les coupures que je crois possibles ou nécessaires. Mais je serais désireux de pouvoir causer avec vous de la mise en scène. " La lettre du 23 août entre encore plus dans les détails et expose les idées de l'auteur, entre autres sur la question du rideau de scène, qu'il voudrait transparent : " Dans toutes les représentations, j'ai constaté que l'abaissement du rideau (opaque) fait un trou terrible, détruit complètement l'atmosphère et rend nécessaire en même temps qu'impossible un nouveau démarrage. Il faut à tout prix ne pas rompre le fil, maintenir la continuité. C'est l'idée des ombres, des lumières répandues, mêlées aux cris du chœur qui pendant deux minutes d'affolement remplissent la scène jusqu'à ce que de nouveau se relève le rideau solennel. Je crois que cela vaut la peine d'être essayé. Je suis sûr que ce sera bon. " La dernière lettre, datée de 1936, concerne L'Annonce faite à Marie. Le ton s'en fait plus impérieux, voire comminatoire : " Depuis sa première représentation - il y a 24 ans - il ne s'est guère passé d'année où cette pièce n'ait été jouée à Paris et en province. Elle a été traduite dans toutes les langues et portée sur les scènes à peu près de tous les pays d'Europe et d'Amérique. J'ai donc le droit de croire qu'elle éveille un écho dans l'âme du public. Seule la Comédie Française s'est refusée jusqu'à ce jour à faire l'essai d'une représentation. Ce refus m'a été d'autant plus sensible que l'Annonce est, comme vous le savez, une pièce d'un caractère profondément national, enracinée dans le pays de Racine et de La Fontaine et puisant sa poésie au plus

Auction archive: Lot number 337
Auction:
Datum:
16 Apr 2014
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

Paul CLAUDEL Correspondance avec Emile Fabre, administrateur général de la Comédie française (1919-1936). 12 lettres et 3 cartes représentant en tout 27 pages in-8 et in-16. Très intéressante correspondance éclairant les rapports difficiles entre Paul Claudel et la Comédie française. Auteur dramatique, metteur en scène, Emile Favre (1869-1955) fut administrateur général de la Comédie française de 1915 à 1936. Les lettres que lui envoya Paul Claudel éclairent d'un jour nouveau sur l'histoire des représentations de ses pièces. Ainsi à propos de Tête d'or, pièce qui " l'épouvantait " au point qu'il refusa à Jean-Louis Barrault de la mettre en scène en 1939, on voit qu'en 1919 il n'avait pas tant de scrupules : " J'ai l'honneur de vous adresser sous pli un exemplaire de ma pièce Tête d'or (2e version) que je serais désireux de voir jouer au Théâtre Français ", écrit-il le 23 mai. Les choses sont près de se réaliser et il est question de porter le troisième acte en scène, avec Max et Eve Francis dans les rôles principaux. Pour les décors, le peintre José Maria Sert, " qui a un sens magnifique du pittoresque et de la couleur " aurait la préférence de l'auteur (29 juillet 1919). Mais l'entreprise tomba à l'eau. Nouvelle tentative en 1925, pour L'Otage cette fois, également sans lendemain. En 1933, L'Otage est enfin sur le point d'être monté : " Ce serait un grand honneur pour moi que cette pièce parût sur notre scène nationale et j'espère que l'épreuve de la lecture ne lui sera pas trop défavorable ", écrit Paul Claudel avec une certaine modestie. La pièce sera finalement montée par Emile Favre le 30 octobre 1934. Paul Claudel s'impatiente. Le 25 mars, il écrit : " Ne croyez-vous pas que le moment soit venu pour moi avec les différents artistes qui doivent créer l'Otage ? " Il a le projet d'introduire des " chœurs parlés " pour " donner un peu d'atmosphère au premier acte ". La lettre laisse par ailleurs deviner la part prise par le dramaturge dans la mise en scène : " Avec cela et la nouvelle mise en scène que j'ai imaginée la pièce sera complètement renouvelée. " Cette intrusion n'a pas dû être entièrement du goût du metteur en scène et l'on devine des tensions à la lecture de la lettre du 26 juin : " Je ne vous cacherai pas que je suis déçu de ne pouvoir prendre contact avec mes futurs interprètes. Je vous enverrai dès mon retour un exemplaire de l'Otage avec les coupures que je crois possibles ou nécessaires. Mais je serais désireux de pouvoir causer avec vous de la mise en scène. " La lettre du 23 août entre encore plus dans les détails et expose les idées de l'auteur, entre autres sur la question du rideau de scène, qu'il voudrait transparent : " Dans toutes les représentations, j'ai constaté que l'abaissement du rideau (opaque) fait un trou terrible, détruit complètement l'atmosphère et rend nécessaire en même temps qu'impossible un nouveau démarrage. Il faut à tout prix ne pas rompre le fil, maintenir la continuité. C'est l'idée des ombres, des lumières répandues, mêlées aux cris du chœur qui pendant deux minutes d'affolement remplissent la scène jusqu'à ce que de nouveau se relève le rideau solennel. Je crois que cela vaut la peine d'être essayé. Je suis sûr que ce sera bon. " La dernière lettre, datée de 1936, concerne L'Annonce faite à Marie. Le ton s'en fait plus impérieux, voire comminatoire : " Depuis sa première représentation - il y a 24 ans - il ne s'est guère passé d'année où cette pièce n'ait été jouée à Paris et en province. Elle a été traduite dans toutes les langues et portée sur les scènes à peu près de tous les pays d'Europe et d'Amérique. J'ai donc le droit de croire qu'elle éveille un écho dans l'âme du public. Seule la Comédie Française s'est refusée jusqu'à ce jour à faire l'essai d'une représentation. Ce refus m'a été d'autant plus sensible que l'Annonce est, comme vous le savez, une pièce d'un caractère profondément national, enracinée dans le pays de Racine et de La Fontaine et puisant sa poésie au plus

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Datum:
16 Apr 2014
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