Beschreibung:

Petite et rare armoire en deux corps, au corps supérieur en retrait, en noyer avec incrustations d'ivoire gravé et de filets de laiton ouvrant à quatre vantaux et deux tiroirs en ceinture. Portes à encadrement mouluré et panneau ressorti, montants soulignés de colonnettes baguées, façades des tiroirs à plate-bande, frise et ceinture cantonnées de consoles surmontant trois gouttes; très riche ornementation sur toute la surface du meuble: panneaux de façade et de côtés, colonnettes, frises, montants latéraux, façades des tiroirs, tablette, consoles et corniche; décor de vases fleuris, de rosaces, de rinceaux sinueux, de cartouches de feuilles d'acanthe et courses de volutes; fines entrées de serrure et pendeloques de tirage en fer forgé. Touraine, fin du XVIe siècle H_168 cm L_112 cm P_53,5 cm (petits accidents, restaurations d'usage, fronton et clefs manquants, serrures postérieures) Provenance: ancienne collection privée, Tours Ouvrage consulté: J. Boccador, Le Mobilier français du Moyen Age à la Renaissance, Ed. Monelle Hayot, 1988, p 264. Il existe en France une production de meubles deux-corps en noyer au décor incrusté d'ivoire, de nacre ou de laiton qui ont été réalisés sous les règnes d'Henri IV et de Louis XIII. Ils sont réputés provenir d'ateliers de menuiserie du Val de Loire. On peut distinguer deux familles parmi les quelques armoires recensées: la première, de la fin du XVIe siècle, avec des deuxcorps de petites dimensions, de largeur inférieure à 120 cm, dont l'ornementation incrustée à thème floral se compose de motifs en ivoire gravé, parfois teinté, et de filets de laiton; la seconde, un petit plus tardive, de la première moitié du XVIIe siècle, avec des deux-corps en noyer blond plus grands, de largeur supérieure à 130 cm, couronnés de frontons sans sculpture mais orné, à l'image des autres parties de l'armoire, d'incrustations d'os ou d'ivoire - mais aussi de nacre - gravé et coloré figurant des rinceaux feuillagés et fleuris, des personnages, des masques, des animaux et des volatiles. L'ornementation est toujours foisonnante et illustre bien ce “temps d'exubérance” que connurent les arts décoratifs au tournant des XVIe et XVIIe siècles. La petite armoire présentée ici appartient à la première famille dont on situe les ateliers en Touraine, tandis que la production de la seconde serait plutôt originaire de l'Orléanais ou du Blésois. Il s'agit d'un exemple d'une particulière somptuosité décorative qui nous est parvenu dans un bon état de conservation avec des restaurations d'usage essentiellement dans les moulures et en fonçures